Emerveillement et compassion animent sa pratique magnanime, infusent à la fois ses écrits et ses expositions. Le moine bouddhiste Matthieu Ricard vit dans l’Himalaya depuis 1972, où il réalise des photographies de ses maîtres spirituels et de paysages grandioses. Il décrit ainsi la splendeur de la vie sur terre qu’il assortit parfois de citations empreintes de spiritualité.

Parmi les boites de bouquinistes sur le bord de la Seine, il en est une, « La Boite 31 », qui se démarque des autres car elle est l’œuvre d’une artiste. Marie-Ange Guilleminot l’a conçue comme une expérience dans l’espace public : boite volante qui peut se déplacer à l’étranger, boite-valise qui contient des livres d’artistes (les siens et ceux de ses amis artistes), boite-rencontre où le public peut parfois devenir acteur de ses installations.

Le désir de modifier le regard que l’on porte sur les migrants a réuni deux artistes autour d’un projet intitulé « Borders ». Les textes sont de Wilfried N’Sondé et les photographies de Jean-Michel André, le tout se conjugue dans une réflexion très digne et juste sur l’exil. Ce travail à quatre mains est exposé pendant l’été aux Rencontres d’Arles.

Artiste nomade, Maral Bolouri quitte l’Iran post-révolutionnaire à l’âge de 26 ans pour la Malaisie puis s’installe au Kenya. En 2017, elle y remporte le prestigieux prix sud-africain Absa L’Atelier, en 2017, associé à une résidence à la Cité internationale des arts à Paris. La France l’a choisie, dit-elle. Elle s’y installe et obtient son permis de séjour.

Post-it, bouts de papier griffonnés, morceaux de nappe raturés : c’est toute une collection de mots qui dessine le monde silencieux de Joseph Grigely. Il nous donne à voir la matérialisation du langage. Étant devenu sourd à l’âge de 10 ans, il utilise principalement l’écrit pour communiquer avec autrui, ceux qui entendent et ne connaissent pas la langue des signes. Son œuvre, ses conversations sont des échanges qui débordent le langage, il crée une esthétique de la trace.

L’illusion onirique, l’imitation ambiguë, la fantaisie humoristique habitent les œuvres de Martine Aballéa, qu’il s’agisse d’installations, de photographies ou de contes. La perception du monde qu’elle restitue est empreinte de jeux de lumières, d’images colorisées et de typographies variées car le texte est souvent présent dans ses propositions visuelles.

Chorégraphe de mots qu’elle peint, découpe, malmène, coud, dessine, triture, colle, brode, Annette Messager les associe avec ses sculptures, photographies, installations, nous entrainant ainsi dans la fantasmagorie de son univers enfantin et onirique. Au-delà de l’usage de l’écriture, cette œuvre, qui manipule l‘humour et le jeu, est nourrie de réflexions féministes et d’autobiographie fictive. Célébrée dans le monde entier, elle reçoit le Lion d’Or à la Biennale de Venise en 2005 et le Praemium Imperiale au Japon en 2016.

Alice et Artémis sont ses muses. La mythologie entremêlée aux sciences de la botanique, la géologie, la minéralogie sont ses sujets. Depuis 60 ans, l’œuvre de Paul Armand Gette se déploie au travers de livres, de dessins, de sculptures, de photographies, voire de traces de ces photos. L’érotisme y a une place maitresse tout en laissant aux modèles l’initiative et la liberté de leurs poses.

La typographie allongée jusqu’à la limite de la lisibilité est sa marque de fabrique. Artiste engagée dont les textes, issus de la littérature, dénoncent la société de consommation, lancent des cris de révolte, ou militent contre l’oubli des artistes-femmes. Tania Mouraud s’est emparée de l’espace urbain, en 1977, par le détournement de panneaux publicitaires, aussi est-elle considérée par certains comme la marraine des Street Artists.

Inviter un artiste à reprendre Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, c’est le pari réussi des éditions Calmann-Lévy. Pour ce roman graphique, Damien MacDonald, a taillé dans le texte en conservant les mots exacts de Victor Hugo. En revanche, il a traité le dessin avec audace, créant ainsi des planches qui s’affranchissent des cadres de la BD classique. Damien MacDonald est un artiste franco-écossais diplômé de philosophie et d’histoire de l’art.