Essai sur le quartier des Marolles, à Bruxelles, le livre de Véronique Bergen est aussi une réflexion politique sur l’urbanisme, une réflexion esthétique sur les conditions de vie, un parti-pris pour des modes de vie alternatifs, créatifs, résistants. Retraçant l’histoire et les engagements de ce quartier, dessinant ses caractéristiques sociales et culturelles, Véronique Bergen écrit également, en filigranes, les lignes d’une poétique qui serait la sienne, comme elle écrit les contours d’un monde désirable qui n’a rien à voir avec le monde promu et mis en place par le néolibéralisme actuel inséparable d’un laminage des corps, des esprits, des dissidences, des rêveurs d’autres mondes. Entretien avec Véronique Bergen.
Véronique Bergen
Mantra, schibboleth, mot-animal, mot-d’-aucune-langue, mot-de-toutes-les-langues-de-fantômes, Mdeilmm m’a d’emblée paru familier. Voilà un titre, tout cixousien, qui nous souhaite bienvenue, qui, sous son septuor de lettres — cinq consonnes et deux voyelles à l’hémistiche du vocable — nous lance son sous-titre, Parole de taupe. Quand la taupe se lève, aussitôt on pense à Kafka, à Shakespeare, à l’animal fouisseur qui creuse ses terriers dans la chair du temps.
La scène dressée par Jerk, le deuxième recueil poétique de Maud Joiret, agence et disloque une stéréophonie des époques et des régimes d’identités plurielles.
A l’occasion de la publication de Jerk, rencontre et entretien avec l’auteure et performeuse Maud Joiret.
Le mythique solo Blue Lady de la chorégraphe et danseuse américaine Carolyn Carlson fut créé en 1983. Le recueil poétique de Laurine Rousselet, Émergence, dessine le trajet qui va des émotions à la forme, des images nées du solo à des concrétions d’écriture.
A l’occasion de la parution de leur livre, Le Ravissement de Marilyn Monroe, entretien avec Anne Gorouben et Olivier Steiner où il est question de vie, de mort, de fascination, d’écriture, du Christ, du retour rêvé d’un spectre vivant…
Près de soixante ans après sa mort, Marilyn Monroe laisse encore et encore fulgurer ses feux. Feux de séduction, feux de détresse, envoûtements d’une étoile perdue dans une galaxie secrète. De décennie en décennie, elle happe certaines âmes qui gravitent autour de sa nébuleuse blond platine. Comme toute passion, la poésie est délinquante. Elle braque les mots pour les couler dans les sensations de l’enfance. Portée par la peintre et plasticienne Anne Gorouben et l’écrivain Olivier Steiner, Le Ravissement de Marilyn Monroe condense une magie en laquelle j’ai perçu l’enfant lointain du Chant d’amour de Jean Genet.
Dans le territoire de la Littérature, arpenté à travers les siècles et les continents, rares sont les grands pourvoyeurs de rêves, rares sont les écrivains qui taillent leur écriture dans l’étoffe des songes.
Dans son essai sur Portier de nuit, le célèbre et controversé film de Liliana Cavani, Véronique Bergen suit les parti pris esthétiques, cinématographiques, politiques, éthiques de la réalisatrice italienne, se tenant au plus près des forces obscures, paradoxales, peut-être insupportables du psychisme, du désir, forces qui animent des êtres en proie aux souffles les plus violents de l’Histoire, des corps, des âmes. Entretien avec Véronique Bergen.
Auteur de Saint-Just & des poussières, Arnaud Maïsetti fait (re)naître dans sa fiction un Saint-Just complexe, lyrique – un Saint-Just dont la figure et le destin peuvent aussi être l’occasion d’une lecture indirecte de notre présent. Entretien avec Arnaud Maïsetti.
Auteur d’Où que je sois encore (Seuil), d’un remarquable essai biographique consacré à Bernard-Marie Koltès (Minuit), enseignant les études théâtrales à l’université Aix-Marseille, Arnaud Maïsetti délivre un roman saisissant, démesuré et virtuose, Saint-Just & des poussières, aux Éditions de l’Arbre vengeur.
Véronique Bergen est Docteur en philosophie, essayiste, écrivaine, poétesse, critique. Elle est, depuis 2018, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Elle est aussi, bien sûr, non seulement une collaboratrice de Diacritik mais également une auteure que nous évoquons régulièrement dans nos pages, qu’il soit question de ses essais ou de ses fictions.
Comme Jacques Dubois l’a souverainement défini dans un article paru sur Diacritik, le volume La Pléiade/Gallimard consacré aux romans et à la poésie de Jean Genet est une pépite éditoriale. D’une part, parce que Genet est Genet est Genet, un des astres les plus sidérants des Lettres françaises. D’autre part, parce que l’édition de ce volume établie, annotée, commentée par Emmanuelle Lambert et Gilles Philippe, avec l’aide d’Albert Dichy, nous donne à lire les originaux, les textes non expurgés.
La poétesse et prosatrice Laurine Rousselet publie deux livres incandescents et incendiaires. Un recueil poétique, Rue Ion Brezoianu, aux éditions L’Inventaire, et la réédition de L’Été de la trente et unième, aux éditions de l’Aigrette, un journal-plus-que-journal préfacé par Marcel Moreau.
Essayiste (ouvrages sur Raoul Ruiz co-écrit avec Guy Scarpetta, sur Hitchcock, sur la bande dessinée…), scénariste de la série mythique Les Cités obscures avec son complice, le dessinateur François Schuiten, auteur de romans, de récits (Omnibus, La Bibliothèque de Villers, Villes enfuies…), de récits photographiques avec Marie-Françoise Plissart, biographe de Jacques Derrida, Hergé et Paul Valéry, Benoît Peeters vient de consacrer un essai marquant à Sándor Ferenczi. L’enfant terrible de la psychanalyse paru chez Flammarion. Entretien.