Lauren Groff vient de signer le puissant Matrix, récit centré sur la figure de Marie de France, qui bouleverse les codes de la biographie comme du roman historique et enchevêtre les mondes médiévaux et contemporains, jusque dans sa langue. Le 1er février dernier, Carine Chichereau, traductrice de Matrix comme des précédents livres de Lauren Groff, a interrogé l’autrice sur la genèse de ce roman comme de Marie, femme de lettres, femme indisciplinée et comme surgie de ses livres antérieurs.

Les années 20 se sont ouvertes sur un grand roman de Jean Echenoz, l’enlevée et enthousiasmante Vie de Gérard Fulmard. Récit nourri de multiples rebondissements, cette vie en apparence anodine est celle de Gérard Fulmard, homme ordinaire pris dans une histoire bientôt extraordinaire, aux prises avec son psychothérapeute singulier, lui-même mêlé à un parti politique tout aussi singulier. Dans ce roman noir porté par l’énergie d’un Buster Keaton, Echenoz réinvente une célèbre tragédie racinienne où, pour la première fois de son œuvre,  la première personne domine la narration. Autant de raisons d’aller à la rencontre du romancier le temps d’un grand entretien que Diacritik republie à l’occasion de la parution du roman dans la collection de poche des éditions de Minuit

Quand un écrivain que vous considérez comme un mythe vivant publie un roman intitulé Légende (Gallimard), c’est probablement que le temps d’initier une rencontre est venu. D’autant que cette parution est doublée de l’ouvrage Agent Secret, un récit plus personnel qui paraît au même moment dans la collection Traits et Portraits du Mercure de France. Philippe Sollers, 84 ans, dont une soixantaine joyeusement vécue au cœur de la création littéraire entre romans, essais et édition, reçoit dans son bureau au 5, rue Gaston Gallimard.

Le 19 août 1991, à Crown Heights (Brooklyn), un enfant joue avec sa cousine devant le 1677 President Street lorsqu’il est fauché par une voiture. La scène terrible ouvre Nuits d’été à Brooklyn de Colombe Schneck, ample mise en perspective romanesque des tensions raciales aux États-Unis, à travers les émeutes qui vont opposer communauté noire et communauté juive après la mort de Gavin Gato, cet enfant noir écrasé par le conducteur de l’escorte d’un rabbin, comme à travers l’histoire d’amour d’un professeur de NYU et d’une jeune journaliste française qui vient d’arriver à New York.

Doggerland, paru hier en Folio, est de ces romans dont on sait, dès la première lecture, qu’ils s’imposeront comme des classiques. Difficilement réductible à un thème, profondément situé et engagé dans une époque de crise, le livre fascine autant qu’il échappe en autant de pistes et perspectives prolongées dans un grand entretien qu’Elisabeth Filhol avait accordé à Diacritik lors de la sortie du livre en grand format chez P.O.L.

L’urgence est là et le constat de Jonathan Safran Foer sans appel : nous sommes pleinement engagés dans une crise sans précédent, extinction des espèces, dérèglement climatique, catastrophes majeures liées à nos modes de vie, de consommation et d’alimentation.

« Si, au-delà de ces vestiges, nous avions pu voir », Kevin Powers, Lettre écrite pendant une accalmie durant les combats.
Ce vers nous apparaît aujourd’hui comme la clé d’un roman à venir, L’Écho du temps, comme la saisie dense et organique de l’essence même d’une œuvre toujours plus sidérante à mesure qu’elle s’édifie, entre poésie et prose. Alors que le roman sort en poche, retour sur ce livre et le grand entretien que Kewin Powers avait accordé à Diacritik, lors de la sortie du livre en grand format chez Delcourt Littérature.

Le 19 août 1991, à Crown Heights (Brooklyn), un enfant joue avec sa cousine devant le 1677 President Street lorsqu’il est fauché par une voiture. La scène terrible ouvre Nuits d’été à Brooklyn de Colombe Schneck, ample mise en perspective romanesque des tensions raciales aux États-Unis, à travers les émeutes qui vont opposer communauté noire et communauté juive après la mort de Gavin Gato, cet enfant noir écrasé par le conducteur de l’escorte d’un rabbin, comme à travers l’histoire d’amour d’un professeur de NYU et d’une jeune journaliste française qui vient d’arriver à New York. Dans un grand entretien, Colombe Schneck revient pour nous sur la manière dont son récit articule fait et fiction comme sur sa pratique singulière, le temps du confinement, d’une « fabrique » de son roman sur Instagram.

Vincent Message est maître de conférences en littérature à l’université Paris 8 et l’auteur de plusieurs romans : Les Veilleurs, Défaite des maîtres et possesseurs et Cora dans la spirale récemment publié aux Éditions du Seuil. Il y décrit avec beaucoup de maîtrise et de sensibilité l’engrenage dans lequel plonge une jeune femme, cadre dans une grande société assurantielle. Nous l’avons rencontré le 5 février 2020 lors d’une soirée  de l’Association Étudiante des Protestants de Paris, organisée par Samuel François et Patricia Glaizal. On retrouvera ici l’essentiel de cet échange.

Les années 20 s’ouvrent sur un grand roman de Jean Echenoz, l’enlevée et enthousiasmante Vie de Gérard Fulmard qui vient de paraître aux éditions de Minuit. Récit nourri de multiples rebondissements, cette vie en apparence anodine est celle de Gérard Fulmard, homme ordinaire pris dans une histoire bientôt extraordinaire, aux prises avec son psychothérapeute singulier, lui-même mêlé à un parti politique tout aussi singulier. Dans ce roman noir porté par l’énergie d’un Buster Keaton, Echenoz réinvente une célèbre tragédie racinienne où, pour la première fois de son œuvre,  la première personne domine la narration. Autant de raisons pour Diacritik d’aller à la rencontre du romancier le temps d’un grand entretien.

C’est le premier dimanche d’automne. Nous sommes couchés dans une prairie en amont de Montricher. Au fond du tableau, le Mont-Blanc comme une boule de papier froissé et, à nos pieds, au bout des bois, la canopée de béton de la Fondation Michalski. Invités aux journées sur l’Écriture des lieux, nous avons eu le plaisir d’apprendre que Jean Hegland est en résidence à la Fondation.

L’urgence est là et le constat de Jonathan Safran Foer sans appel : nous sommes pleinement engagés dans une crise sans précédent, extinction des espèces, dérèglement climatique, catastrophes majeures liées à nos modes de vie, de consommation et d’alimentation.

« Si, au-delà de ces vestiges, nous avions pu voir », écrivait Kevin Powers dans son recueil poétique Lettre écrite pendant une accalmie durant les combats. Un vers comme la clé d’un roman à venir, L’Écho du temps qui vient de recevoir le Grand Prix de littérature américaine 2019, comme la saisie dense et organique de l’essence même d’une œuvre toujours plus sidérante à mesure qu’elle s’édifie, entre poésie et prose. Kewin Powers était de passage à Paris, en octobre dernier, l’occasion d’un long entretien, sur son rapport au temps, aux lieux comme paysages mentaux, à la violence de l’Histoire et au roman pour les dire.

Sisyphe est une femme : le titre du dernier livre de Geneviève Brisac claque sur sa couverture rouge. Mais il n’est pas qu’un slogan : ce titre est un constat et surtout le fil d’une réflexion puissante et engagée sur la place des femmes dans la littérature, qui « décennie après décennie, sont renvoyées à leurs ténèbres, oubliées, effacées encore et encore ». Contre cette invisibilisation, Geneviève Brisac mène un « travail de Sisyphe » pour mettre en lumière quelques-unes de celles qui compte et dire leur puissance de « sorcières ». Article et entretien.