Category Archive: Le journal d’Olivier Steiner
Olivier Steiner est écrivain. Il tient ici un journal dans le journal, intempestif.
Je suis veuf depuis hier soir, et pourtant personne n’est mort. C’est une série qui vient de se terminer, The Undoing. The Undoing ? pas facile à traduire, disons la chute, la perte, l’effondrement, la déconstruction serait plus juste.
Elle avait 38 ans, elle prenait des cours de français, elle adorait cuisiner, elle rêvait d’en faire son métier, une deuxième partie de vie avec petit restaurant tranquille quelque part en France, des spécialités péruviennes. Elle rêvait de quitter le bois de Boulogne, et elle s’en donnait les moyens.
Plus de littérature mais des mots arrachés au néant pour dire un cri étouffé, une colère sourde, une tristesse et une fatigue immenses. Mes doigts tremblent un peu car je ne suis pas sûr d’arriver au bout de ce texte. Dépression. Je traverse un nouvel épisode dépressif.
C’est un nouveau naturalisme, on pourrait l’appeler le gifisme (ou giphisme) et je crois que c’est beaucoup plus important qu’un simple effet de mode. Le gif, serait-il supérieur aux mots ?
Pendant ce temps, pendant que les champs brûlent, c’est Davos sous une neige immaculée, Davos commune du canton des Grisons, Suisse, 284 km2, altitude 1560 mètres, 11 000 habitants environ. C’est le Forum économique mondial.
C’est grâce à Anne Golden que j’ai rencontré Sœur Marie-Bernard. Un phénomène que Marie-Bernard, une sacrée personne, religieuse et psychanalyste.
Il m’aura fallu attendre 43 ans bientôt 44 pour comprendre, savoir, découvrir ce que veut dire vivre un concert historique, c’était hier soir à l’Olympia Paris, mardi 19 novembre 2019. Il s’appelle Tamino comme le Prince de la Flûte enchantée, Mozart est le compositeur préféré de sa mère anthropologue et passionnée de musique, et son album Amir n’est autre que son deuxième prénom signifiant « prince » en arabe.
La rumeur parlait d’un Sephora à la place du Gibert à Saint-Michel… et le Stonewall de nos images et lettres, la librairie Les Mots à la bouche, qui va fêter ses 40 ans en 2020, risque de perdre son lieu historique, donc son corps et son visage, le 6 rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, gentrification oblige.
Au début je voulais parler des photos de Marc-Antoine Bartoli, de son livre-photos Escapade, récemment paru, ça fait un mois environ que je traine ce texte, que je le reprends, le laisse, en change le titre — le premier était « Sous le voile d’une fiction transparente » — ça avait un sens que j’ai oublié —
Meet me by the gates, chantent The Penelopes and Isabelle Adjani. JD Beauvallet et Olivier Steiner les ont entendus. Duo d’articles pour trio d’artistes.
J’enlève la tique dans la critique, je l’extirpe : ne reste plus que le cri, cri qui n’est même pas le mien « propre », qui est le cri, notre cri à tous, de bébé, d’origine ou d’effroi, de terreur, de surprise ou de joie, cri de l’humanité, qu’il soit étouffé de peur bleue ou projeté de rage vers un ciel étoilé, immuable, grand observateur silencieux, qui ne dit rien, qui jamais ne répond…
J’ai rencontré Jonathan alors qu’il était comédien et danseur chez Yves-Noel Genod. Nous nous sommes recroisés dans des théâtres, nous nous sommes mieux connus, puis avec le temps j’ai appris qu’il faisait aussi des choses de ses mains, qu’il cherchait de ce-côté-là.
Il y a un livre que je rêve d’écrire, de faire plutôt, ce serait celui des années 90, le parfum des années 90, ses formes et ses images, ses textures, ses musiques, les couleurs des années 90, son espérance et ses illusions, ses longues nuits, ses journées courtes, sa joie, ses pensées et ses mots, ses visages et ses corps, sa foi en l’avenir, son énergie, sa gaité, ses fantasmes, ses désirs, son ambition et ses morts, sa mort partout propagande, ma jeunesse. Le livre des années 90.