Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes quand « commence notre histoire », au beau milieu de la ville, de la journée comme du XXIè siècle. «  », en un monde qui a stoppé les émissions toxiques, cultive harmonie, tempérance et juste… milieu, justement. « Ici une humanité apaisée a cessé de combattre la nature, et donc de se combattre elle-même ».

Le siècle deleuzien de Jean-Clet Martin, n’est pas un livre sur Deleuze mais avec Deleuze. Loin de s’enfermer dans l’exercice d’un commentaire fort peu deleuzien, de vouloir expliquer Deleuze, de le réciter selon une approche très scolaire ou de le rabattre sur des questions et problèmes que son œuvre a précisément contribué à vider de leur sens, Le siècle deleuzien propose une pensée avec Deleuze, pensée qui ne peut ainsi qu’être originale, nouvelle – puisqu’il s’agit avant tout de créer.

Xavier Boissel est né en 1967 à Lille, il a collaboré à de nombreux collectifs Inculte (Face à Sebald, Face à Lamarche-Vadel). Il a publié l’essai Paris est un leurre (Inculte, 2012) et un premier roman en 2013, Autopsie des ombres, chez le même éditeur, prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres. Puis Rivières de la nuit, en 2014, chez Inculte, toujours. Cartographie d’un univers littéraire majeur.

Il est réconfortant de se rappeler que le système hollywoodien sait produire autre chose que des films pour ados, des adaptations de comics ou des poursuites en bagnoles (si possible avec des filles en short qui applaudissent). Déjà oscarisé pour Birdman, Alejandro Gonzalez Iñarritu est devenu l’un des meilleurs représentants d’un cinéma d’auteur commercial mais ambitieux, profondément ancré dans une tradition cinématographique.

En 1886, dans un conte amer aux nombreuses connotations philosophiques et religieuses, Léon Tolstoï montrait comment, en peignant le portrait désabusé d’un paysan russe cédant aux sirènes du productivisme et à la tentation de la l’expansion agricole, elle pouvait mener celui-ci à sa perte. En adaptant Ce qu’il faut de terre à l’homme, Martin Veyron, inoubliable auteur de L’amour propre (ne le reste jamais très longtemps) et de Marivaudevilles, livre un album au dessin rond et généreux qui sublime le texte de l’écrivain russe.

« L’homme est une maladie mortelle de l’animal » déclarait Alexandre Kojève dans un élan hégélien dont il portait en lui l’exigeante intimité afin de témoigner de ce qu’est devenu l’homme dans une histoire terriblement inexorable et achevée, afin de définir ce qui reste d’humain, après que, hagards de triomphe, les hommes ont consumé leur noir temps d’histoire sur terre : afin de dire combien, au crépuscule aride de notre temps, l’homme est l’espèce négative du vivant.

« Un jour, entre les hommes et nous qui sommes stellaires, il y a eu rencontre » : il est difficile de parler en quelques phrases du magnifique second roman de Vincent Message, Défaite des maîtres et possesseurs sinon via cette phrase, présente deux fois dans le cours du livre, mettant l’accent sur sa dimension de fable.

Les éditions Galilée viennent de publier le second volume du séminaire que Jacques Derrida consacra à la peine de mort. Le philosophe Patrick Llored, auteur d’un livre original et novateur sur Derrida, souligne dans cet entretien ce qui, à partir de ce séminaire, lui semble ouvrir des pistes de réflexion et de compréhension nouvelles.

« Vision d’orage », non dans les « ruines du vieux Rome », mais en Louisiane, sur l’Isle de Jean Charles et à La Nouvelle-Orléans, dans New York et sur les côtés du New Jersey, avec Laurent Gaudé, Frank Smith, Nathaniel Rich et Richard Ford, ouragans littéraires. Dans chacun de leurs textes, « le tonnerre résonne », « tourbillonne ». « Comme un ouragan », la tempête en nous, en somme.