Quand une œuvre ou un artiste me plaît, je constate souvent un effet de réminiscence, de déjà-vu, déjà-entendu. Il y a eu quelque chose ou quelqu’un AVANT : avant Kurt Cobain, Neil Young. J’ai aimé Kurt mais Neil deux fois plus. Plus chevrotant dans les aigus, Kurt vient seulement APRÈS, après Neil Young (est-ce désolant ?). Une chose agréable n’est jamais entièrement autonome, la chose en soi n’existant pas, il y a toujours eu une chose un peu plus forte AVANT le présent de mon écoute distraite. La preuve, avant les New York Dolls, le VELVET, avant Beethoven, Mozart, etc., et tout ce que vous voulez, cela se discute, oui.

Avant de se déployer sous forme de constellation, les ouvrages dont il est question dans ces chroniques se sont d’abords empilés. Si mon regard se dirige en bas à droite de la table sur laquelle je travaille, je vois plusieurs piles qui se sont formées plus ou moins simultanément, en raison d’affinités supposées entre les livres qui les composent. La plus proche, celle qui doit alimenter cette nouvelle chronique, est un peu plus volumineuse que les autres.