L’année du singe est l’année du chaos : une forme de désordre envahit le monde – à moins que ce désordre ne soit l’état réel du monde ainsi révélé. Le désordre n’est pas ici la simple absence d’ordre, son opposé, il correspond à un effacement des limites habituelles qui servent à penser et à instaurer un certain ordre que l’on appelle d’ordinaire « réalité ». Le chaos qui traverse le livre de Patti Smith n’est-il pas une réalité plus profonde ? Les nouveaux rapports qui apparaissent entre les vivants et les morts, entre le rêve et la réalité, entre la pensée et le monde, ne sont-ils pas, plutôt qu’une négation de l’ordre du monde, la révélation de son chaos essentiel ?
Livres
Cette fin de semaine, du 23 au 25 septembre, aura lieu à Bruxelles la seconde édition de Poetik Bazar, festival de poésie qui proposera un salon d’édition, des lectures, des rencontres avec des auteur.e.s venu.e.s de Belgique, de France et des Pays-Bas, des dédicaces, des ateliers…
Du 22 au 25 septembre, aura lieu à Vincennes la nouvelle édition du Festival America, manifestation littéraire consacrée aux auteur.e.s d’Amérique du Nord (États-Unis, Canada, Québec, mais aussi Mexique, Cuba, Haïti, Jamaïque, etc.). Le salon du livre qui se tient à l’occasion du festival rassemblera une trentaine de maisons d’édition françaises et étrangères. Le festival proposera cette année encore de nombreux rendez-vous, rencontres, débats, lectures, concerts, expositions, masterclass, etc.
Si les discours ambiants vous cassent les oreilles, vous pouvez toujours faire un pas de côté et vous installer un instant dans cet écart pour voir ce qui pousse. Avec Mon plan, Maël Guesdon sonde un espace de ce genre.
Bolaño, aujourd’hui, est à la mode. Quand on aime un auteur, on ne peut que se réjouir et être en même temps agacé de ce genre de phénomène.
Nathalie Quintane est une auteure qui depuis les années 90 habite le paysage littéraire français de manière très singulière. Mêlant textes poétiques, autobiographiques, essais, fragments fictionnels, Nathalie Quintane aborde les genres pour en défaire les présupposés, les lieux communs, les frontières.
Entendons-nous bien, le Dictionnerfs de Mathieu Potte-Bonneville et François Matton n’est pas qu’un dico de plus dans l’univers des lexiques qui font autorité que l’on offrira distraitement à Noël ou à son petit neveu. Car le Dictionnerfs possède un « Mojo », un sex appeal, un pouvoir, que n’ont pas les habituels recueils de définitions, de citations qui finissent leur carrière au mieux sur une étagère de bibliothèque et au pire sous une armoire normande et bancale.
À l’occasion de la parution française de son roman Les aventures de China Iron, finaliste de l’International Booker Prize 2020, entretien avec Gabriela Cabezón Cámara.
Con motivo de la publicación en Francia de su novela Las aventuras de la China Iron (Les aventures de China Iron), finalista del International Booker Prize 2020, entrevista a Gabriela Cabezón Cámara.
Les aventures de China Iron, de l’écrivaine argentine Gabriela Cabezón Cámara, est plusieurs livres à la fois : un conte, une utopie, un récit gauchesque, un roman d’éducation. Ce roman, finaliste de l’International Booker Prize 2020, est autant une critique politique qu’un récit écologiste, une aventure queer qu’un texte où la poésie entremêle les rythmes et forces naturels, l’Histoire, l’imaginaire, les corps. Il s’agit d’un livre où l’identité est subvertie, renversée, remplacée par d’autres relations au sein de ce qui est.
À l’occasion des dix ans de leurs Éditions douteuses, Élodie Petit et Marguerin Le Louvier publient chez Rotolux Press une anthologie de leurs fanzines. Cette mutation matérielle permet d’accéder à une vue d’ensemble de leurs écritures : expérimentales, multiples, sensuelles et éminemment politiques.
Novalis disait – et nous y croyons aussi – qu’il faut romantiser le monde. Mais aujourd’hui peut-être la formulation est-elle plutôt qu’il faut cosmiciser le monde, ton monde, lui donner l’aura individuelle de poétiques pluralistes, de plurivers ouverts – ô Martin ô Martin ô Martin – mondes ouverts à la fulguration du sens qui circule en nous avec ces petits corpuscules que l’on appelle des mots, pour aller vite, qui sont aussi des gravités et des ellipses, des rotations sur elles-mêmes et dans la langue, pêle-mêle, avec les souples collines de la 3e circonvolution frontale de l’hémisphère gauche, avec les cheveux de nerfs de l’hippocampe, avec donc, bien sûr, ici, le bec du toucan.
Inviter un artiste à reprendre Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, c’est le pari réussi des éditions Calmann-Lévy. Pour ce roman graphique, Damien MacDonald, a taillé dans le texte en conservant les mots exacts de Victor Hugo. En revanche, il a traité le dessin avec audace, créant ainsi des planches qui s’affranchissent des cadres de la BD classique. Damien MacDonald est un artiste franco-écossais diplômé de philosophie et d’histoire de l’art.
Entretien avec Liliane Giraudon, à l’occasion de la parution de Sade épouse Sade, Chambre froide et Coups de dames.
On reconnait les livres de Pierre Cendors par leur rapport intense à la perte et au mystère. On y retrouve aussi souvent un spleen qui s’ancre dans une relation vivante à l’imaginaire artistique passé, que ce soit un rêveur capable de créer une machine cinématographique faite d’un pur pouvoir de hantise, comme dans Les Archives du vent, ou encore la réinvention, mise en abyme, d’un épisode de la série des années 1960, La Quatrième dimension dans la Vie posthume d’Edward Markham.