En Thérapie, la série à succès sur Arte, a été une compagnie agréable en ces soirées de couvre-feu mais ne m’a pas laissée sans un important malaise et un besoin de le partager.
Freud
Avec ce portrait intime du père de la psychanalyse diffusé lundi 6 avril sur Arte et profondément inspiré par sa prodigieuse correspondance, David Teboul réussit sereinement à relancer l’intérêt pour le géant penseur viennois, alors que celui-ci est de plus en plus remis en cause.
Si la série Freud, réalisée par Marvin Kren et diffusée sur Netflix, ne nous apprend rien sur Freud ou sur la psychanalyse, c’est que son objectif est ailleurs. Il ne s’agit pas du tout ici de faire une œuvre pédagogique ni de filmer un biopic, mais de réaliser un objet plus freudien qu’il n’y paraît.
Il était une fois une enfant, une jeune fille, une femme, qui, voulant pénétrer le sexe de son origine, bascula en dedans d’elle-même par le truchement d’un miroir qui fit apparaître un lapin blanc. Quel est le regard que la femme porte sur le sexe de son origine ? Un regard rétrograde qui plonge à rebours, descend en lui-même, en son corps qui se creuse.
Qu’est-ce qu’un poème ? demande Jacques Rivette quand il écrit sur Cocteau : « une pauvreté retournée en richesse, une boiterie devenue danse, en bref, un heureux dénuement ».
Un heureux dénouement – j’avais lu d’abord, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. La vie du poème ne donne pas le sens de la vie, c’est l’interprétation que je ferais de mon erreur. Le poème renverse plutôt le destin, il est la parodie de l’existence, sa revanche. Et à la fin, il n’y aura peut-être que lui, et son visage de film, qui répondront de la vie, à la place du destin.
Les principes de la schizoanalyse exposés dans L’anti-Œdipe et Mille Plateaux résultent en partie des recherches que Deleuze et Guattari ont menées séparément. Si L’anti-Œdipe implique un rejet de la théorie œdipienne, cela n’inclut pas pour autant l’abandon de Freud.
Meaulnes ressemble à cet exemple de nos vieilles grammaires latines : puer egregia indole — un enfant d’un naturel remarquable. Il est le seul de son espèce, il sort du troupeau (ex grege).
Paru en 1985, alors que Woody Allen s’acharnait déjà depuis longtemps d’ironie sur le cadavre de son psychanalyste new-yorkais, La Cuisine de Freud, signé du précisément psychanalyste James Hillman et de l’éminent docteur Charles Boer, se présente comme un manuscrit retrouvé de Freud, égaré dans les archives de l’homme viennois, une somme d’impensé auquel personne n’aurait trop prêté attention et qui, pourtant, contiendrait de manière inouïe l’essence même de sa science sinon mieux : son inconscient. Entre totems et tapioca, scones érogènes et Jung Food, à coups de jeux de mots lacaniens donc oulipiens, la cuisine chez Freud révèle ici sa cène primitive.