Au moment où tombent les premiers chiffres confirmant la bonne réception en salles d’Anatomie d’une chute de Justine Triet (262 000 entrées pour 379 copies au terme du premier week-end d’exploitation, ce n’est pas rien), me revient une remarque saisie au vol au cours des premiers échanges après projection : c’est vraiment bien, mais il manque « quelque chose ».
Festival de Cannes
En 2009, l’affiche du 62e Festival de Cannes créée par Annick Durban souhaitait, selon son auteure, « ouvrir une fenêtre sur la magie du cinéma et inviter au rêve ». Charme dont est né ce scénario de court-métrage inspiré du photogramme de L’Avventura de Michelangelo Antonioni (1960) avec Léa Massari et Monica Vitti, décédée le 2 février 2022. Hommage + action + ciao Monica.
Lundi : Game of what
Les semaines en immersion s’enchainaient bien. On était à l’affut de la gaffe et de la bonne nouvelle, on écoutait les histoires des gens, on prenait des notes on disait « tu peux répéter ? ». Puis sans trop savoir pourquoi on a pensé vacances. On a voulu un autre air, voir s’il se passe quelque chose ailleurs et prendre l’avion.
Il y a bien longtemps que San Gennaro a abandonné Naples. Plus probablement a-t-il été acheté par quelques mafieux locaux qui ne protègent plus que les camoristes et les footballeurs… Là-bas encore plus qu’ailleurs, la loi du plus fort est la seule qui soit respectée : Dogman, le dernier film de Matteo Garrone illustre magistralement cette défaite du monde civilisé.
À l’occasion des cinquante ans de « Mai 68 », il est possible de le repenser à la lumière d’événements plus larges et de le replacer dans un contexte plus vaste où s’entrecroisent la culture et le politique (à différencier de la politique) sur un plan international, autrement dit d’insister sur la possibilité – voire la nécessité – d’un décloisonnement.
« Il faut tenir, et courir, s’élancer d’une enceinte à l’autre. Papillonner, flirter, continuer la discipline de légèreté. Tenter d’obtenir ce sentiment impur, inachevé et possible du chagrin heureux »
Cannes 2017 ne renonce pas à la sacralité du cinéma en salle et va jusqu’à annoncer l’exclusion du concours, à partir de l’année prochaine, de ceux qui auront l’audace de distribuer leurs œuvres en dehors de l’écran magique de la salle.
Almodovar, président du jury, renforce l’anathème en affirmant qu’il ne sera pas possible de songer à une éventuelle Palme d’Or pour des films produits par Netflix ou par des plateformes semblables essentiellement dédiées au streaming.
Claudia Cardinale. Monica Bellucci. Deux femmes. Deux actrices. Deux Italiennes. De renommée internationale. Le Festival de Cannes place d’emblée sa 70e édition – du 17 au 28 mai 2017 – sous un double patronage, celui d’un beau duo féminin.
Alors que la sélection du festival de Cannes vient de tomber, on peut déjà être sûr d’une chose : la sélection est décevante, incomparablement moins bonne que la précédente. Comment puis-je le savoir ? Parce que chaque année, les mêmes journalistes répètent exactement la même leçon : « cette année, c’est moins bien que l’année dernière ».
En 1995, les spectateurs étaient conviés à Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain (A Personal Journey with Martin Scorsese through American Movies) puis à travers l’Italie en 1999 (Mon Voyage en Italie/Il mio viaggio in Italia), par un même réalisateur, rendant hommage aux cinéastes l’ayant inspiré et livrant, par la même occasion, une autobiographie. Bertrand Tavernier, très féru de cinéma américain, qui a par ailleurs préalablement salué ce cinéma avec 50 Ans de cinéma américain (coécrit avec Jean-Pierre Coursodon) et Amis américains, a emboîté le pas à Martin Scorsese.
Un lancinant vrombissement de moteurs accompagne l’inquiétant silence qui règne dans l’avion, à destination de Chypre, ramenant des militaires français d’une mission en Afghanistan. Tandis que la plupart des hommes sont endormis dans leurs sièges parfaitement alignés, une jeune femme est, elle, éveillée et s’agite. Portée par la curiosité, elle entrouvre timidement son hublot et rompt le calme mortifère en entamant une discussion avec sa voisine.
Déjà remarqué avec un premier film prometteur, quoiqu’un peu surestimé : Les Bruits de Recife, le réalisateur brésilien Kleber Mendonça Filho confirme avec ce qui restera comme l’une des plus belles surprises de l’année cinéma : Aquarius, injustement oublié au palmarès du festival de Cannes par un Jury qui semble avoir consciencieusement évité une bonne partie des meilleurs films de la sélection.
Présenté avec succès au festival de Cannes en mai 2015, sorti en salle en France en janvier 2016, le dernier film de Todd Haynes, Carol, est depuis le 17 mai disponible en DVD. L’occasion de revenir sur un film aux enjeux plus complexes qu’il n’y parait.
Réactions à chaud, commentaires et emportements (positifs comme négatifs) de Jérémy Sibony, critique ciné pour Diacritik. La vie d’un cinéphile, en fragments. Subjectivité et passion assumées, de Mad Max à Pablo Trapero, en passant par La Douleur de Manfred.