Enon est le second roman d’un écrivain américain découvert avec Les Foudroyés, un texte longtemps refusé, finalement publié à 3500 exemplaires par une petite maison d’édition et… lauréat du Prix Pulitzer 2010. Mais Paul Harding n’est pas un phénomène éditorial. C’est un immense prosateur de l’intime, l’écrivain des deuils et failles, ce que confirme Enon, sorti en grand format (Le Cherche-Midi, « Lot 49 » en 2014), qui paraît en poche chez 10/18.

La Machine littérature d’Italo Calvino a été publié en français en 1984, au Seuil. Dans La Machine littérature, des pages éclairantes sur Stendhal, Balzac, Les Fiancés ou Homère (parmi tant d’autres), des réflexions sur la littérature, telle qu’on l’écrit, telle qu’on la lit ou la commente, sur les genres, tels qu’on les transgresse. Sur les classiques aussi, ou que l’on nomme tels.

Si les Carnets du voyage en Chine mettent en lumière l’absence de texte possible sur la Chine, sinon sous la forme fragmentaire, par essence lacunaire, des notes ou celle, condensée, d’un article pour Le Monde (« Alors, la Chine ? »), le Journal de deuil de Roland Barthes creuse une autre absence, absolue, qui n’est pas celle de l’écriture, mais celle de la mère, morte le 25 octobre 1977.

Jean Echenoz n’a de cesse de surprendre ses lecteurs : chaque fois qu’il a semblé se couler dans un genre, c’était pour mieux le subvertir – ainsi du roman policier, du récit d’aventures, des biographies imaginaires (Ravel, Courir ou Des éclairs) ou du roman de guerre avec 14. Caprice de la reine, est un nouveau détour, au sens tout autant géographique que formel : sept récits comme autant de lieux composent ce recueil, malgré son titre qui pourrait faire croire à un roman historique à la Chantal Thomas.