La Machine littérature d’Italo Calvino a été publié en français en 1984, au Seuil. Dans La Machine littérature, des pages éclairantes sur Stendhal, Balzac, Les Fiancés ou Homère (parmi tant d’autres), des réflexions sur la littérature, telle qu’on l’écrit, telle qu’on la lit ou la commente, sur les genres, tels qu’on les transgresse. Sur les classiques aussi, ou que l’on nomme tels.

Des pages sur les bibliothèques, nos étagères mentales :
« On écrit un livre pour qu’il puisse être placé à côté d’autres livres, pour qu’il entre sur une étagère hypothétique et, en y entrant, la modifie en quelque manière, chasse de leur place d’autres volumes ou les fasse rétrograder au second rang, provoque l’avancement au premier rang de certains autres. (…) L’opération d’un écrivain est d’autant plus importante que l’étagère idéale où il voudrait se situer est une étagère encore improbable, portant des livres qu’on ne s’est pas habitué à placer l’un à côté de l’autre, et dont la juxtaposition peut produire des décharges électriques, des courts-circuits. »
Et les pages finales, sur la mort de Barthes, l’ami, le compagnon littéraire, sublimes.