Alors que les modalités de la mise en œuvre de l’application StopCovid entrent en discussion au Parlement et que les possibilités qu’elle ouvre posent des questions capitales, nous avons voulu donner la parole à un spécialiste des dispositifs numériques modernes. Olivier Tesquet, journaliste à Télérama, est l’auteur du livre À la trace, Enquête sur les nouveaux territoires de la surveillance, disponible aux éditions Premier Parallèle. Cartographe et historien du monde contemporain, son ouvrage comme sa parole tiennent de l’alerte essentielle.

C’est dans la collection l’Arpenteur de Gallimard que paraît le deuxième roman de l’écrivain, traductrice et scénariste Georgina Tacou. Cet évangile d’un genre particulier s’ouvre dans toutes les acceptions du terme par la fascination de Flora la narratrice pour Mars, l’œuvre unique de l’écrivain suisse Fritz Zorn (1944-1976), immense succès littéraire de la fin des années 70.

La collection « La librairie de Guy Debord » des éditions de l’Échappée s’agrandit. Après Stratégie en 2018, voici la parution de Poésie etc., deuxième tome des fiches de lecture de l’immense penseur disparu il y a 25 ans, le 30 novembre 1994. Une plongée inouïe juste au dessus de l’épaule d’un classique plus extraordinairement juste que jamais.

« Mais qu’est-ce qu’ils ont tous en ce moment avec Velasquez ? Je préfère mille fois Le Greco. Lui était un peintre. » En 1966, Picasso est formel quand il parle du génie de Doménikos Theotokópoulos (1541-1614). La véritable première rétrospective que lui consacre le Grand Palais jusqu’au 10 février en réunissant soixante-quinze œuvres ouvre en très grand l’histoire de la peinture.

L’écoute de « Closer to grey », nouvel album des américains Chromatics qui se produiront à la fin du mois à Paris en tête d’affiche du festival Pitchfork mène à l’inverse de son titre vers l’illumination. C’est un disque pop parfait pour sortir de la réalité, pour la contrer. Voici les conditions dans lesquelles j’en ai fait l’expérience précise.

Avec l’anthologie Écrits stupéfiants qui rassemble aux éditions Robert Laffont dans la collection « Bouquins » des textes croisant littérature et drogues, Cécile Guilbert dévoile une somme mondialement inédite. Lumineusement érudite, l’écrivaine qui est aussi essayiste, critique et préfacière donne à lire une histoire fascinante et quasi secrète de la littérature. La description précise des substances, les textes et notices de grands comme d’inconnus auteurs forment un kaléidoscope littéraire original et incroyablement précieux. Elle nous a accordé un grand entretien.

Quand un livre n’a pas d’intérêt, on part du principe qu’il ne mérite pas une critique. On peut juste le laisser en l’ignorant et cela arrive à tout le monde tous les jours. Nous voilà à la FNAC frôlant ce qui nous inspire l’ennui puis passant sciemment à côté. Du point de vue médiatique, tout ce dont on nous parle est bon, a priori. Le temps actuel est lisse et nous propose sans cesse de glisser sur lui. Mais à l’approche de l’anniversaire des 50 ans de l’évènement musical américain cet été, la réédition de l’ouvrage révérencieux de Michka Assayas sur Woodstock aux éditions GM mérite une petite analyse. Histoire de révéler la passion mortifère pour le passé qu’elle engage.

Bonnard est un artiste toujours trop méconnu. Si ses œuvres sont éparpillées dans les plus grands musées du monde et dans de prestigieuses collections privées, une compréhension totale de son génie pictural est encore à venir. C’est l’intérêt de la première publication scientifique des agendas intimes du peintre couvrant les vingt dernières années de sa longue vie (1867-1947) en coédition entre l’Atelier contemporain, la Bibliothèque de France et le Musée Bonnard qui propose une exposition temporaire où ils peuvent être vus jusqu’au 9 juin au Cannet.