Choses vues, choses lues (20) : brocante de fin d’été, première partie

© Virginie Vincienne

Plus de deux mois ont passé depuis la publication du dix-neuvième épisode de cette chronique à suivre. En parfaite ignorance des parutions de la “rentrée”, en dehors d’une vague liste de titres et d’auteur(e)s ne créant pour ma part aucune attente (bien entendu, je compte sur les recensions de mieux informés que moi pour remettre les pendules à l’heure), ces neuf semaines sans avoir eu la tentation, même éphémère, de griffonner quelque note que ce soit ont été “de rattrapage”. Plaisir de décoller de l’actualité pour me plonger dans 2666 de Roberto Bolaño après en avoir si longtemps différé la lecture (on n’entre pas comme ça dans un volume aussi épais, surtout quand on cultive un tempo de lecture plutôt lent), lu dans l’édition “folio” où, si on ne compte que les pages où il y a du texte imprimé (éliminant donc six pages blanches) entre les premiers mots (la dédicace à ses enfants) et la toute dernière phrase, on obtient un total de 1333 pages, soit la moitié de 2666. Une fois ce pavé refermé, j’ai eu la tentation d’en reprendre la lecture au début : “La première fois que Jean-Claude Pelletier lut Bruno von Archimboldi, ce fut pendant les fêtes de Noël de 1980, à Paris, où il suivait des cours de littérature allemande à l’université, il avait dix-neuf ans”, gardant en tête son extraordinaire épigraphe : “Une oasis d’horreur dans un désert d’ennui !” (Charles Baudelaire). Mais d’autres livres non moins en attente me faisaient signe. Parmi eux : Songes de Mevlido d’Antoine Volodine, un des derniers du “corpus post-exotique” qui me restait encore à lire, avec les cinq volumes signés Elli Kronauer à L’École des loisirs et, bien entendu, ceux qui paraîtront dans les années futures, dont l’ultime, Retour au goudron, devrait être composé de 343 – soit 73 – fascicules, ce qui en fera peut-être une somme d’une pagination supérieure à celle de 2666 (je note au passage que, si on ne s’en tient qu’aux deux premières décimales, 2666 divisé par 343 donne 7,77).

Même si on en a déjà dévoré, et plus ou moins mémorisé, la quasi-totalité de ce corpus qui devrait compter 49 – soit 72 – titres, en reprendre la lecture un an après Les Filles de Monroe, ce n’est pas seulement renouer avec cet inconnu familier qu’un prodigieux sens de la variation relance en permanence ; c’est aussi reprendre le chemin autrement, comme si, pénétrant ce monde post-exotique par un nouveau passage, on devait mettre en marche la tête d’effacement afin d’enregistrer de nouvelles données ; ou plus exactement de nouvelles sensations, car ce qu’on mémorise est – comment dire ? – effiloché, même si concrètement ressenti : lignes entrecroisées formant un dessin, ou une partition musicale qui n’a heureusement rien à voir avec ce qu’on entend, en littérature, par “petite musique” (bien plutôt des frappes, des coups d’archets, des vibrations, des résonances) : “La nuit était paisible, le couloir silencieux, personne n’avait rallumé la minuterie, personne dans les cellules voisines ne geignait dans son sommeil ou ne parlait. Très loin, dans les toilettes situées sur le palier, quelqu’un tira une chasse d’eau. Une porte se referma, puis plus aucun bruit extérieur ne retentit.” Songes de Mevlido, chapitre 25, p.229 – soit au centre exact (ou à peu près) de ce roman découpé en sept parties de sept chapitres se passant dans des lieux nommés Poulailler Quatre, “un immense ghetto où cohabitent mendiantes bolchéviques, réfugiés, junkies, oiseaux monstrueux et mudangs – les chamanes coréennes qui chantent pour apaiser les morts ; ou Le Fouillis, là “où on se fixe comme si on avait existé là depuis toujours”.

Revenons à 2666, roman(s) en cinq parties (encore un nombre impair) qui aurait dû être mis en place en cinq livraisons – une par an – si les dernières volontés de Bolaño avaient été suivies. Les lecteurs auraient alors été en droit d’en commencer la lecture aussi bien par la “partie des critiques” que par celles “d’Amalfitano”, de “Fate”, “des crimes” ou “d’Archimboldi” – chacune de ces parties pouvant faire office de porte d’entrée, comme c’est d’ailleurs le cas avec chacun des 49 opus du corpus post-exotique de Volodine/Bassmann/Draeger/Kronauer. Mais 2666 a été rapidement publié (un an après la mort de Bolaño) en un seul volume. Et même si cette décision n’interdit pas aux aficionados d’agir à leur guise (par exemple, se précipiter en premier lieu sur la partie, de loin la plus développée, qui a rendu ce livre légendaire : celle qui égrène les meurtres en série – en nombre considérable et touchant essentiellement de jeunes travailleuses des maquiladoras – qui furent commis à partir de 1993 à Ciudad Juárez, rebaptisé Santa Teresa), il est probable que la majorité d’entre eux suivront docilement, comme je l’ai fait moi-même, la continuité établie par l’auteur que cette édition ne peut que renforcer. Ce qui ne signifie pas : de manière linéaire ; car il s’agit, comme on pouvait s’y attendre, d’un véritable labyrinthe, qui plus est déceptif, au sens où, non seulement la ligne – les lignes – qui se dessinent sont tout sauf droites, mais en plus aucune d’entre elle ne se boucle : pas de cercle fermé, plutôt une forme spiralée qui, bien que se déployant vers le haut, nous précipite dans un abîme. Ce que Volodine et Bolaño (auteurs d’une même génération – ils ont entre trois et quatre ans d’écart) ont en commun, c’est qu’ils recherchent, d’une certaine façon, à réactiver l’idée-même de feuilleton, genre épuisé nous dit-on – on emploie plus volontiers aujourd’hui série, en adéquation avec la domination culturelle audiovisuelle –, sans tomber dans les clichés dix-neuvièmistes chers aux restaurateurs. 2666 comme Songes de Mevlido exercent, de manière ludique, parfois sévère, souvent efficace, un jeu avec l’attente ; donc, une fois encore, avec la mémoire de des lecteurs. Chez l’un, comme chez l’autre, on suit, livre après livre, les péripéties d’un work in progress fictionnel, à la fois contraint et ouvert, exigeant, mais sans grande difficulté de lecture, ce qui leur permet de séduire un lectorat, sinon vaste, disons non-confidentiel.

2666 (p.1189 de l’édition “folio”) : “J’ai été écrivain, j’ai été écrivain, mais mon indolent cerveau vorace dévorait mes entrailles. Vautour de mon propre Prométhée, ou Prométhée de mon propre vautour, un jour je me suis aperçu que je pouvais réussir à publier d’excellents articles dans les revues et journaux, et même des livres qui ne gâchaient pas le papier sur lesquels ils étaient imprimés. Mais j’ai aussi su que jamais je ne parviendrais à approcher ou pénétrer une œuvre maîtresse. Vous me direz que la littérature ne consiste pas uniquement à des œuvres maîtresses, mais qu’elle abonde en œuvres qu’on appelle mineures. Moi aussi je croyais cela. La littérature est une grande forêt, et les œuvres maîtresses sont les lacs, les arbres immenses ou très étranges, les éloquentes fleurs précieuses ou les grottes cachées, mais une forêt est aussi constituée d’arbres normaux, de fourrés, de flaques, de plantes parasites, de champignons et de petites fleurs sylvestres. Je me trompais. Les œuvres mineures n’existent pas en réalité. […] Toute œuvre mineure a un auteur secret, et tout auteur secret est, par définition, un écrivain d’œuvres maîtresses (trad. Robert Amutio).”

Petite parenthèse : je constate au passage que plusieurs écrivains de la même génération que Bolaño (né comme Jim Jarmusch en 1953) considèrent que 2666 est d’une puissance moindre que Les Détectives sauvages (parfois qualifié de “dernier grand roman du vingtième siècle”). Il est vrai que Les Détectives tisse des liens entre jeunesse et poésie (l’amour la poésie – ou plutôt la poésie la vie) qui ne peuvent que résonner profondément dans la tête et le cœur des natifs de ces années-là, car ils ont vécu, adolescents, certains événements, certains bouleversements, avant de subir, une fois trentenaires, les régressions, les restaurations qui ont suivi (et qui ne cessent de s’amplifier depuis la mort prématurée de Bolaño). Mais si la lecture de 2666 ne m’a pas provoqué le même degré d’“empathie générationnelle” que Les Détectives sauvages, il est clair que ce roman, porté par une urgence peu commune, est en toutes ses parties stupéfiant d’invention narrative.

Dans la foulée de la dévoration de ces deux livres – dont je viens à peine de parler ; mais le propos ici n’est pas de “parler de”, et encore moins de réduire de tels “monstres” (Songes l’étant aussi à sa manière, en tant que “pièce maîtresse” de l’édifice post-exotique qui n’en est d’ailleurs pas en manque) à un vague contenu, mais de déposer rapidement quelques traces, comme l’esquisse d’un jeu de piste (que l’on pourrait titrer La littérature et le mal, chapitres suivants) –, je me suis plongé dans les “romans et récits” de Georges Bataille. Lire – dans mon cas plus exactement relire, longtemps après une première lecture éblouie – Bataille, c’est prendre le risque de tout trouver fade à côté : sans corps, sans forme. Ça n’aide pas à recouvrer cette légèreté que requiert la chronique des nouveautés qu’il est toujours préférable de saisir en tant qu’objets trouvés, dont on ne sait encore rien, ou si peu. Quand on écrit depuis le Terrain Vague – seul lieu où ce “travail critique” non “professionnel” (mu par une forme de curiosité a priori amicale) peut s’accomplir en toute liberté, j’allais dire : comme sans y penser (mais c’est impossible) –, l’essentiel n’est jamais d’en rajouter, côté jugement (à la rigueur donner son sentiment), mais de faire passer, en procédant autant que possible par montage. J’ai nommé trois auteurs ; agençons donc trois fragments prélevés dans leurs écrits : 1. “La lune. Son rôle dans notre histoire. Tantôt elle éclairait nos mondes de ténèbres, tantôt elle les noircissait. Je parle ici au nom des Untermenschen et de tous. Elle pourrissait nos rêves d’insanes. / Elle pourrissait nos rêves d’insanes et elle s’en fichait. / Sous ses reflets on nous voyait souvent nous allonger sans pudeur, hallucinés, frétillant du museau et du râble comme des chats malades d’amour, et, tandis que derrière nos paupières closes nos globes oculaires tressautaient, nous la recevions en nous, la sueur la soudant par tous les pores et incisives ou crocs claquant sans cesse les uns contre les autres. L’ivresse nous gagnait, la lune se fondait en nous. Elle se substituait à nous” (Songes de Mevlido, p.273). 2. “Ce soir-là, tandis que sa fille dormait et après avoir écouté le dernier bulletin d’informations sur la radio la plus populaire de Santa Teresa, La Voix de la frontière, Amalfitano sorti dans le jardin, puis, après avoir fumé une cigarette en regardant la rue déserte, se dirigea vers la partie arrière du jardin, d’un pas traînant, comme s’il craignait de mettre le pied dans un trou ou comme si l’obscurité qui y régnait lui faisait peur. Le livre de Dieste était toujours suspendu à côté du linge que Rosa avait lavé ce jour-là, du linge qu’on aurait dit fait en ciment ou d’un matériau très lourd car il ne bougeait absolument pas alors que la brise, qui arrivait par rafales, balançait le livre d’un côté à l’autre, comme si elle le berçait à contrecœur, ou comme si elle cherchait à le tirer des pinces qui le maintenait à la corde à linge.” (2666, p. 301). 3. “Dans l’ombre, il arrivait que nous nous cherchions. Nous nous regardions les yeux dans les yeux : non sans crainte. […] À un tournant du chemin un vide s’ouvrit au-dessous de nous. Étrangement, ce vide n’était pas moins illimité, à nos pieds, qu’un ciel étoilé sur nos têtes. Une multitude de petites lumières, agitées par le vent, menaient dans la nuit une fête silencieuse, inintelligible. Ces étoiles, ces bougies, étaient par centaines en flammes sur le sol : le sol où s’alignait la foule des tombes illuminées. Je pris Dorothéa par le bras. Nous étions fascinés par cet abîme d’étoiles funèbres. […] Nous étions toujours au-dessus des tombes. Dorothéa s’ouvrit, je la dénudai jusqu’au sexe. Elle-même me dénuda. Nous sommes tombés sur le sol meuble et je m’enfonçai dans son corps humide comme une charrue bien manœuvrée s’enfonce dans la terre. La terre, sous ce corps, était ouverte comme une tombe, son ventre nu s’ouvrit à moi comme une tombe fraîche. Nous étions frappés de stupeur, faisant l’amour au-dessus d’un cimetière étoilé. Chacune des lumières annonçait un squelette dans une tombe, elles formaient ainsi un ciel vacillant, aussi trouble que le mouvement de nos corps mêlés” (Georges Bataille Le Bleu du ciel, p.199-200).

Pour finir, égrenons quelques regrets. Et pour commencer, celui de n’avoir pu chroniquer à temps la sortie en juin dernier du beau livre de Marie Étienne, Sommeil de l’ange, dans la collection “Les Passeurs d’Inuits” coéditée par In’hui et Le Castor Astral. Il n’est pas seul dans ce cas, et le prochain (et dernier) épisode de cette brocante de fin d’été sera en grande partie une “session de rattrapage”, consacrée à un petit nombre d’ouvrages, de poésie, de bande dessinée, ainsi qu’à trois films et une exposition. On ne le sait que trop : certaines choses, plus ou moins (in)attendues, nous parviennent au moment de prendre congé avec l’activité critique. Alors, elles passent à la trappe. Mais, quelques-unes reviennent, comme de radieux fantômes, pour apporter – paradoxalement ? – un peu d’air frais dans nos divagations de fin d’été.

Le projet de Sommeil de l’ange est de raconter des rêves, les formulant avec précision. C’est bien moins simple qu’il n’y paraît (à cause, précisément, de cette nécessité de transformation, par l’écriture, de la matière brute arrachée à la nuit), mais Marie Étienne y parvient merveilleusement, en autrice aussi rigoureuse qu’avide de liberté. L’éditeur de ce livre, Jacques Darras, écrit que l’ange du titre “est un ange rêveur […] qui, comme le dit joliment Marie, rêve à l’infinitif, rêve infinitivement.” Il ajoute qu’avec cet ouvrage – découpé en treize séquences de cinq pages chacune – que l’on trouvera au rayon “poésie” des librairies, même s’il fait partie d’un ensemble intitulé Les Couloirs de la prose (qui rassemble, outre Sommeil de l’ange, Clavecins et Cie, encore inédit, Éloge de la rupture, Les passants intérieurs et Cheval d’octobre), “nous entrons […] dans le territoire décomplexé du rêve féminin”. Je ne sais si “décomplexé” est le mot exact, mais cet ange est en effet “d’après Freud, spectateur de scènes où se mêlent épouvante, invraisemblance, sexualité et visions incestueuses, avec une drôlerie qui touche parfois à la pure et simple effronterie” (je partage volontiers cette lecture de Jacques Darras). Alors…, incestueuses, vraiment ? Lisons pour vérifier (dixième séquence intitulée Le père, cinquième et dernière page, numérotée “50”) : “La nuit venue, je rêve que je dors avec lui, que j’en suis mal à l’aise, que je pense, c’est bizarre, je dors avec mon père, j’ai l’habitude, pourtant.”

Difficile de tailler dans ces récits/poèmes/en prose (il est préférable de lire chaque séquence pour elle-même, d’un trait, avant d’en enchaîner plusieurs, sinon la totalité). Mais essayons une fois encore (treizième et dernière séquence, Le rêve infinitif, première page, numérotée “61”) : “Alors qu’il est aussi une épreuve de vitesse, un combat, un défi, un livre réussi doit donner l’impression de n’être pas fermé, d’accepter la parcelle et la mise en jachère, comme une note hâtive au hasard d’une page posée sur un buffet : couscous, carte postale, petit crochet, fleurs sèches. Toute choses qui se mangent de la bouche ou des yeux. / Le texte est une terre où se sont enfouis tous les secrets qu’au lieu de révéler il recouvre avec soin. C’est pourquoi inciser, puis écarter les bords. / Pendant la nuit, je m’aperçois qu’un ongle de ma main a été entaillé jusqu’à l’os. La blessure est profonde, on en voit le sillon, les lèvres écartées. Pourtant ni peur ni mal.”

Notons que la couverture de ce livre reproduit, pleine page, un fragment (recadré) d’une peinture à l’acrylique de Catherine Marchadour, peintre dont nous avons déjà relayé le travail ici-même, au moment de son exposition Scruter et rêver en janvier dernier à la galerie Papiers d’Art (à Paris, dans le Marais). Ce qui frappe, ce ne sont pas les mots en réserves blanches sur la surface violette, mais la bande orange tout en haut : cette dissonance bienvenue qui en dit long sur ce qu’on va découvrir, une fois le livre ouvert.

Catherine Marchadour, peinture acrylique, 116 x 73 cm, 2018 © Catherine Marchadour

“Récits de rêves. Récits de vie ?” écrit Marie Étienne. Oui, bien entendu : dans “Les Couloirs de la prose”, titre générique impeccable pour désigner ce qui n’est pas un genre, mais le lieu où pratiquer cette forme d’activité. “J’ai peur des murs, et des portes fermées – dit-elle en réponse à une question de Marie Joqueviel-Bourjea (à qui Sommeil de l’ange est dédié) dans le n°4 d’avril 2011 de la revue NU(e) – ; j’ai peur d’être fichée, arrêtée dans l’élan, papillon épinglé. Pas plus poète que prosatrice, critique que romancière. Désireuse de sortir de la boîte où l’on verse. Tout cela à la fois si possible.” Sommeil de l’ange (sixième séquence, Clandestins, troisième page, numérotée “28”, fragment) : “Une autre fois ce sont mes morts, la peau tendue et les yeux vifs, qui me rendent visite. / Celui-ci, l’amoureux, est assis à mes pieds, il espère mon réveil dans l’impatience et le mutisme. À l’intérieur de mon sommeil, j’ouvre un œil, et, surprise : / C’est toi ? Tu es venu ? / Décidé à m’aimer, l’amoureux en profite, il s’empare de mon corps comme jadis avec ardeur. S’apprête-t-il à m’emporter dans le séjour des morts ? Tout à coup j’en ai peur.”

Et soudain me revient le souvenir d’avoir invité Marie Étienne à participer à un essai radiophonique pour l’émission de France Culture Surpris par la nuit, intitulé Les yeux clos. C’était au cours de l’automne 2007, il y aura donc bientôt quinze ans. Paul Louis Rossi et Jean-Luc Nancy étaient aussi conviés. Je l’entends me répondre, une fois énoncé le titre de cet essai : “Je suis persuadée que j’ai toujours les yeux clos. En réalité, ce n’est pas vrai, mais l’écriture m’oblige à être tournée vers l’intérieur, sans pour autant me couper du monde. C’est une tâche infinie…”

Marie Étienne, Sommeil de l’ange, In’hui / Le Castor Astral, juin 2022, 120 p., 14 €
Roberto Bolaño, 2666, traduction Robert Amutio, Christian Bourgois, 2008 / Folio, mars 2011, 1376 p., 15 €, éditions de L’Oliver, 2022.
Antoine Volodine, Songes de Mevlido, Éditions du Seuil, “Fiction & Cie”, août 2007, 464 p., 22 € 10
Georges Bataille, Romans et récits, sous la direction de Jean-François Louette, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, novembre 2004, 1552 p., 68 €