Joan Didion, autrice, scénariste, essayiste, journaliste (et phare du « new journalism », s’est éteinte hier à New York. Elle avait 87 ans. Son œuvre est une fresque de l’Amérique comme de sa propre vie, deux sujets en miroir, collectif et intime, intérieur et extérieur. Le 2 février prochain, les éditions Grasset publieront Pour tout vous dire (Let me tell you what I mean), dans une traduction de Pierre Demarty, un livre qui rassemble des chroniques publiées entre 1968 et 2000 comme les thèmes de prédilection de l’autrice (presse, politique, Californie, femmes) et s’offre comme un « pourquoi écrire ». Retour sur une œuvre majeure depuis le prisme du documentaire que lui consacra Griffin Dunne, en 2017 et d’une phrase en ouverture du White Album, cette phrase qui vaut ethos comme art poétique, « Nous nous racontons des histoires afin de vivre » (« we tell ourselves stories in order to live »).

1973 : Tom Wolfe publie une anthologie du new journalism qui s’offre comme un manifeste offensif : l’investigation est un art, reportage et enquête sont des matériaux de récits, la non-fiction est même, pour Wolfe, « la plus importante littérature écrite aux États-Unis aujourd’hui ». Dans le livre de 1973, aux côtés de Tom Wolfe, Truman Capote, Hunter S. Thompson, Norman Mailer, Joan Didion – ou Gay Talese que l’on retrouve dans l’anthologie du New new journalism que publie Robert S. Boynton en 2005 et qui paraît enfin en français aux éditions du sous-sol, sous le titre Le Temps du reportage.

« Ce fut un coup de chance. Ou la conjonction des astres » : tout juste diplômée de l’université du Minnesota, Janet Groth entre au New Yorker, réceptionniste au dix-septième étage. On est alors en 1957, l’Amérique s’apprête à vivre des révolutions multiples, et quel meilleur poste d’observatoire que ce desk ? « Comme on dit là-bas, l’important n’est pas qui vous êtes mais qui vous connaissez ».

La littérature du réel a le vent en poupe, comme la narrative non-fiction, en témoigne la parution en poche aujourd’hui, chez Points, du Motel du voyeur, signé par l’un des papes américains du genre, Gay Talese, considéré comme le fondateur du Nouveau Journalisme, avec des livres comme Sinatra a un rhume ou Ton père honoreras.
Le Motel du voyeur, couronné par le Prix Sade lors de sa parution en grand format (2016) aux éditions du Sous Sol, est sans doute l’entreprise limite du genre, interrogeant l’éthique et la moralité journalistiques, au point d’avoir provoqué un scandale aux États-Unis, une forme de couronnement paradoxal pour l’auteur de 84 ans.

7 janvier 1977. Gary Gilmore est exécuté, pour un double meurtre commis « de sang froid » en juillet 1976. Il se rêvait « gangster pour bousculer les gens », admirait Gary Cooper et Johnny Cash. L’Amérique a été fascinée par ce criminel hors du commun qui exige son exécution, refuse de faire appel, interroge la célébrité paradoxale que lui confèrent les médias, l’utilise pour confronter son pays à ses propres contractions, à l’échec de son système répressif. Norman Mailer en fait le sujet central de son roman, Le Chant du bourreau, The Executioner’s Song, publié en 1979, couronné par le prix Pulitzer, disponible en français, dans une traduction de Jean Rosenthal, en Pavillons poche.

La littérature du réel a le vent en poupe, en ce mois de novembre, comme l’a mis en lumière le double prix Medicis 2016 : or les éditions du Sous-Sol sont un passeur inlassable de la narrative non-fiction et viennent justement fait paraître le dernier livre de l’un des papes américains du genre, Gay Talese, Le Motel du voyeur. Gay Talese est considéré comme le fondateur du Nouveau Journalisme, avec des livres comme Sinatra a un rhume ou Ton père honoreras. Le Motel du voyeur (2016) est sans doute l’entreprise limite du genre, interrogeant l’éthique et la moralité journalistiques, au point de provoquer un scandale aux États-Unis, une forme de couronnement paradoxal pour l’auteur de 84 ans.

17 janvier 1977. Gary Gilmore est exécuté, pour un double meurtre commis « de sang froid » en juillet 1976. Il se rêvait « gangster pour bousculer les gens », admirait Gary Cooper et Johnny Cash. L’Amérique a été fascinée par ce criminel hors du commun qui exige son exécution, refuse de faire appel, interroge la célébrité paradoxale que lui confèrent les médias, l’utilise pour confronter son pays à ses propres contractions, à l’échec de son système répressif. Norman Mailer en fait le sujet central de son roman, Le Chant du bourreau, The Executioner’s Song, publié en 1979, couronné par le prix Pulitzer.

Les éditions du Sous-Sol publient le premier livre de Ted Conover, Rolling nowhere, sous le titre Au fil du rail, un reportage. L’occasion pour Diacritik de rencontrer l’une des grandes figures du journalisme américain et d’évoquer avec lui les quatre mois qu’il a passés en 1980 avec les « hobos », la forme très particulière qu’il a donnée à ce livre devenu culte et de l’interroger sur sa définition du journalisme, alors que son sixième livre, qui doit paraître cette année aux USA, est justement une réflexion sur ce sujet.