Dans un monde où l’industrie de la pornographie est devenue un secteur prospère de l’économie de marché, il ne serait pas raisonnable de considérer encore la représentation du sexe, sous quelque forme que ce soit, comme un élément porteur de subversion.
Jean-Pierre Cescosse
« La guerre seule console de la mort ». Cette réflexion de Paul Valéry me revient souvent en mémoire devant un événement violent de portée historico-mondiale. Et ça n’est pas ce qui manque. Ni dans le passé, ni dans le présent. Quant au futur, il est à craindre qu’il n’en sera pas indemne.
Je ne sais plus quel devait être le sujet de cette chronique. Je ne sais plus si j’en avais un. Je n’en ai peut-être jamais. Attends, c’est périmé, les sujets. D’autant que ce qu’on dit correspond rarement à ce qu’on croyait vouloir dire.
« N’en déplaise à ceux qui ont été emballés par Voyage au bout de la nuit à sa sortie, pour, après, prétendre jouer les innocents et, comme les anges, tomber de haut, ce que Céline deviendra était tout entier dans ce premier livre, en un mot l’insulteur du genre humain, donc de toutes les races et de tout ce qui vit, excepté les animaux, enfin, on se comprend, entendons par ménagerie Bébert et les deux chiens. Le Voyage, c’est d’un grossiste, toutes les haines sont en magasin ; les pamphlets écouleront ça au détail. » (Contrebande, Le Dilettante, 2007)
Ne me secouez pas, je suis plein de chansons. Rien que ce matin, il n’est que 10h18, j’en ai déjà écouté sept ou huit.
Ultra-Graal (éditions Pierre Guillaume de Roux), de Bertrand Lacarelle, qu’on connaissait déjà pour ses essais sur Arthur Cravan et Jacques Vaché, est sans aucun doute le livre le plus exotique de cette rentrée.
Mes ancêtres ont écorché des lapins. Ils ont fait régner la terreur dans plusieurs terriers de taupes. Ils ont tué des mammouths, au mépris d’une vue prospective sur les espèces protégées. Ils ont exterminé des hordes de loups et d’ours. Ils ont torturé des primates et mutilé des éléphants.
Malgré moultes séances de musculation destinées à renforcer ma capacité d’indifférence, je ne suis jamais parvenu à rester de marbre envers ce qui me paraît relever de la bassesse, de l’hypocrisie, ou de la bêtise.
« Tu en connais, toi, des gens qui ne sont pas dans le système ? Si demain arrive un extraterrestre, un type vraiment bizarre, avec un cul cimenté, une tête en plastique, je me dirais tiens, celui-là, il vient vraiment d’ailleurs. Et il ne restera pas trois jours sans entrer dans le système. Et à Libération, ils ne sont pas dans le système ? Où est-ce qu’ils achètent leur papier ? leur encre ? Les mecs qui travaillent dans leur imprimerie, ils sont à quelle sécurité sociale ? Et Jean-Paul Sartre, directeur de Libération, il est édité où ? (…) Libération est dans le système. » Léo Ferré, interview par Louis-Jean Calvet, Libération, 25 février 1974, en réponse à ce journal qui l’« accusait » » d’« être dans le système ».
Le nouvel élu, visiblement ému (debout derrière son petit pupitre) : Madame la Ministre des Troubles Séditieux à budget préservé, Madame la Présidente du Syndicat européen de l’Oligopole à frange, Monsieur le Président du Centre national des lunch-box et des kit P.L.V, Monsieur le Secrétaire perpétuel des Revues émeutières entre elles, Madame la représentante des librairies réfractaires offrant une rose un jour par an pour tout achat dans leurs locaux, Mesdames et messieurs de l’Académie, chers amis,
Ce serait bien que tout le monde se mette à lire Georges Hyvernaud. Puis se taise un petit bout de temps. Même Leila Goncourt au Bois Dormant, si ce n’est pas trop demander.
En juin 1948, une directive du Conseil national de sécurité des États-Unis, signée par le président Truman, pose les principes du « déni plausible ». La directive stipule que les actions clandestines de la CIA seront « planifiées et exécutées de façon à ce que la responsabilité du gouvernement des États-Unis ne soit pas évidente aux yeux des personnes qui n’y ont pas accès, et que si ces actions clandestines étaient découvertes, le gouvernement puisse de manière plausible en nier toute responsabilité. »
Ça pourrait être le titre d’un nouvel épisode des Mystères de l’Ouest mais Robert Conrad vient de mourir, alors non.
Déjà quarante années depuis cet après-midi d’avril 1980 où une foule compacte accompagna sa dépouille au cimetière Montparnasse, et Sartre est resté Sartre : l’homme-livre.