En ces temps de réécriture(s) permanente(s) de l’histoire, à l’ère des fake-news, de la post-vérité et des exubérances érigées en nouvelle doxa bolloréenne, il convient de remettre sinon l’église 2.0 au milieu du village numérique du moins un peu de fantaisie dans le morose. Fort de son savoir d’autodidacte diplômé, Boris-Hubert Loyer vous propose un petit précis d’histoire-géo pour les pas trop nuls qui sauront séparer le vrai grain du faux livresque. Deuxième volet : le Lourdistan.
Bobo Loyer
En ces temps de réécriture(s) permanente(s) de l’histoire, à l’ère des fake-news, de la post-vérité et des exubérances érigées en nouvelle doxa bolloréenne, il convient de remettre sinon l’église 2.0 au milieu du village numérique du moins un peu de fantaisie dans le morose. Fort de son savoir d’autodidacte diplômé, Boris-Hubert Loyer vous propose un petit précis d’histoire-géo pour les pas trop nuls qui sauront séparer le vrai grain du faux livresque. En ouverture de cette nouvelle rubrique qui ne fera pas date : Joseph-Edgar Davout.
De tous les mois de l’année, le mois de février est mathématiquement celui qui passe le plus vite et selon la maxime, février serait « entre tous les mois, le plus court et le moins courtois ». On aurait donc affaire à un mois pressé d’en finir en plus d’être un peu bourru si l’on en croit la croyance populaire. Mais ne cédons pas au diktat du dicton et hâtons nous d’en parler avant de voir débouler mars.
Au cas où vous l’ignoreriez, Janvier vient du latin januarius en l’honneur de Janus, dieu romain des portes. Et comme vous ne l’ignorez pas, l’expression janus horribilis ne veut pas dire qu’il fait un sale temps pour la saison mais peut facilement convenir à ceux qui se remettraient difficilement de leur réveillon du 31 décembre…
Je me dois de vous le dire en préambule, décembre est un mois ambivalent, pour ne pas dire hypocrite : premier mois de l’hiver dans l’hémisphère nord, il est aussi le premier mois de l’été dans l’hémisphère sud. Ce qui montre bien que décembre est à peu près aussi digne de confiance que Laurent Wauquiez se rêvant en homme providentiel et se présentant en pourfendeur des élites dont il est issu.
Novembre ne dispute à nul autre la place de onzième mois de l’année. Il dure 30 jours, et son nom latin est november. Comme d’autres mois avant lui et d’autres avant moi, le mois de novembre en a inspiré plus d’un.
Octobre est un mois sobre. Coincé entre septembre doré et novembre gris, octobre est le dixième mois d’une année qui en compte douze. Comme les coups de minuit, les apôtres de Jésus ou les salopards de Robert Aldrich.
Comme son nom ne l’indique pas, le mois de septembre est le neuvième mois de l’année. Il ne faut donc pas le confondre avec novembre qui, malgré sa racine latine faisant immédiatement penser à autre chose, est le onzième. Le saviez-vous ? Chaque année, septembre commence le même jour de la semaine que décembre. Et après, on s’étonne de ne pas voir le temps passer !
Août est le huitième mois de l’année et vient du latin Augustus. Saviez-vous que si août possède 31 jours, c’est parce qu’Auguste, par pure jalousie, aurait ôté un jour à février pour le rajouter au mois qui porte son nom rien que pour être avec à égalité avec Juillet qui vient de Jules César ? Non ? Et bien, moi non plus.
Juillet est appelé ainsi grâce à l’empereur Auguste qui a renommé le cinquième mois de l’année Quintilius en Iulius pour rendre hommage à Jules César. Saluons au passage Auguste pour ce geste car désormais, ceux qui préfèrent prendre le gros de leurs congés payés républicains en même temps que les forçats de la petite reine, sont appelés les juilletistes. Par opposition aux aoûtiens qui prennent leurs vacances en août en plus d’avoir un sobriquet qui ressemble à une espèce d’acarien.
Juin est un mois qui pose plein de problèmes. On ne sait jamais s’il faut prononcer « /ʒɥɛ̃/ » ou « /ʒwɛ̃/ ». Source de nombreuses incompréhensions, le mot juin est un peu ce que oui est à huis ou huit, alors qu’il n’y a aucune raison de confondre cinq à sept et cinq sets, sis et six, et un et Hun font deux. Le compte est bon. Monsieur Berger à vous pour les lettres.
Mai. Le « joli mois » de la chanson de Bourvil est un mois paradoxal. D’abord, il s’ouvre sur la fête du travail (le 1er) et ensuite il concentre à lui seul près du quart des jours fériés de l’année entière. C’est vous dire si ce mois ne sait pas ce qu’il veut.
C’est en avisant le calendrier des grèves SNCF qui trône fièrement depuis un mois sur mon bureau que je me suis rendu compte qu’avril arrivait à son terme sans crier gare. Mois versatile, tant il souffle le chaud et le froid, remisant l’hiver durant une semaine au moins, avril fait rapidement oublier le manteau blanc de février et les frimas de mars au profit d’un printemps voire d’un été précoce, voyant arriver les premières sur-vestes demi-saison, le retour des chemisettes à carreaux Vichy et les rhumes allergiques dont les médias font annuellement tout un foin.
Pour sa première sur Diacritik, Boris-Hubert a décidé de suivre l’actualité des prix littéraires, exercice qui le plonge dans des affres insondables, n’ayant pas lu tous les livres en lice, hélas. C’est là qu’est l’os.
La rédaction de Diacritik est heureuse de vous annoncer qu’elle vient de recruter un nouveau chroniqueur en la personne de Boris-Hubert Loyer. Mais qui est-il vraiment ? Éléments de réponses avec cette biographie augmentée à la troisième personne du très singulier.