La rédaction de Diacritik est heureuse de vous annoncer qu’elle vient de recruter un nouveau chroniqueur en la personne de Boris-Hubert Loyer. Mais qui est-il vraiment ? Éléments de réponses avec cette biographie augmentée à la troisième personne du très singulier.
Boris-Hubert Loyer est le reporter en titre du Journal Inconséquent de l’Information Dérisoire, essayiste improbable, pamphlétaire aléatoire, chroniqueur garanti commère équitable. Pour éviter toute ressemblance qui ne saurait être purement fortuite avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé, Bobo Loyer est désormais une marque déposée à l’Office de la Propriété Intellectuelle Facétieuse (O.P.I.F.).

Surnommé « Bobo » entre le square Marcel Mouloudji et la terrasse du MK2 Quai de Loire par ses pairs et par sa mère qui souffrait d’un bégaiement à décourager les guichetiers de n’importe quelle administration territoriale, Boris-Hubert Loyer partage avec un acronyme homonyme beaucoup plus célèbre un amour déraisonné de la chirurgie à col ouvert des idées de toutes sortes. Et un goût certain pour les mots compliqués et les tournures de phrases plus alambiquées que de l’alcool de betterave exsudé en catimini par des bootleggers berrichons contraints de développer un marché parallèle de fabrication de Ricard frelaté au sud de l’Indre pour satisfaire les besoins d’une jeunesse provinciale qui s’emmerde ferme de Châteauroux à Argenton sur Creuse.
Bobo Loyer est né un beau jour, alors que l’on annonçait des averses passagères en fin de matinée, le soleil ayant finalement régné une bonne partie de la journée pour ne céder la place qu’à des ondées nocturnes. C’était en 1969, année érotique aux dires de Serge Gainsbourg et année égotique en ce qui le concerne, ne retenant de l’histoire de cette année-là que deux événements majeurs : les premiers pas sur la Lune de Neil Armstrong et Buzz Aldrin et les siens dans la cuisine de son grand-père. Ces derniers étant entrés dans l’histoire familiale avec ces mots : « un pas pour le petit homme et un grand-pa’ lisant l’Humanité ».
Son parcours scolaire et universitaire parle pour lui : Bobo est ce que l’on peut appeler un autodidacte surdiplômé. Après de (très) longues études au cours desquelles il a acquis le goût des lettres en regardant Bertrand Renard à la télé et appris par cœur l’histoire de France en bande dessinée plutôt qu’au moyen d’opuscules discutables écrits à la serpe dans un style plus moyenâgeux que le sujet qu’il traite par un comédien ayant fait l’école buissonienne. Boris-Hubert a très tôt caressé l’espoir de se voir un jour embauché comme chroniqueur à plein temps dans une rédaction qui n’aurait pas peur d’engager un collaborateur qui ne pigerait pas tout.
Courageusement dilettante, Boris est opiniâtre quand il s’agit d’aller au bout de ses velléités d’écriture. Son tempérament de combattant des idées crasses et de la vérité marrie à tout prix le conduit parfois vers des sommets d’ineptie ou des abymes de bêtise. Il en a pleinement conscience d’ailleurs. Qu’importe, il n’en a cure. Son amour des villes d’eaux, sûrement.

Bobo Loyer en dates :
Avril : naissance à Tours. Charles de Gaulle est encore Président, la ville de Bethel n’est pas encore entrée dans l’histoire – et pour cause, c’est de Woodstock dont on se souviendra. Les Français pourront bientôt goûter aux joies d’une quatrième semaine de congés payés ; avec sa tronche de premier communiant Nicolas Sarkozy est déjà insupportable. Aux dires de ses géniteurs qui aiment beaucoup l’accordéon, Bobo Loyer, lui, est très aimable.
Juillet, 18 ans plus tard : passe le Bac et l’été sur l’Ile de Ré.
(NDLR : il y prend les photographies qui illustrent cet article)
Septembre, la même année : fait son droit.
L’année suivante, en juin : fait moins son malin.
Janvier, vers midi : premier Emploi Jeune à Traction Avant Magazine dans lequel il tient la rubrique juridique intitulée « Les Lois de la traction ». L’irrégularité de ses contributions lui laisse du temps libre, il en profite pour relire Moins que Zéro bien au chaud devant sa cheminée.
Décembre : suite à un désaccord sur la ligne éditoriale, quitte son poste pour intégrer l’équipe de correspondants locaux des Dernières Nouvelles de Creuse. Déçu de ne pas avoir couvert le procès de « L’épandeur de La Souterraine », meurtrier sanguinaire qui faisait disparaître ses victimes par pulvérisation mécanique et las de la bestialité rurale des faits divers estivaux, il démissionne après les moissons et monte à Paris au moment des vendanges. Profondément marqué, il ne pourra plus jamais regarder un champ de blé en face.
Septembre : d’Austerlitz, descend à La Madeleine.
Mai, l’année d’après : après trois stages non rémunérés et 52 CDD d’une semaine, devient pigiste indépendant. S’abonne à Vélib’ après avoir laissé tomber le sport et sa patinette Square des Innocents dans la fontaine. Jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
Décembre, vers vingt heures : pour sa première vraie-fausse interview, Bobo Loyer sollicite sa concierge, Marguerite Dugras. Même si elle a du mérite, qu’elle aime à rire et qu’elle aime à boire, et que son entretien est bon, intitulée Le Troisième, sec, l’interview ne paraîtra jamais.
Mars, le 1er : Bobo écrit pour lui. Des chroniques courtes, un mauvais roman. Et réciproquement.
Février, dans la soirée : Boris-Hubert en profite pour voyager, découvre l’art, la littérature, lit et se dévoile sur la toile. Assumant parfaitement son statut de journaliste libéral libéré, Bobo visite pour la première fois le Musée des Arts Premiers. Subjugué, il déménage dans le XIXème. Il interviewe alors à tout va, pris de frénésie, d’une curiosité insatiable. Il descend dans la rue, interroge le citoyen, se questionne par ailleurs, s’analyse, fait du vélo dans les couloirs de bus, s’occupe, voyage encore, rencontre l’art contemporain et l’amour… Après plusieurs emplois sans avenir et beaucoup de temps passé à écrire des Kooneries grosses comme lui sur Internet, Bobo pense même à écrire ses mémoires. Et puis oublie.
Octobre, enfin : parle toujours de lui à la troisième personne et décide d’écrire sa bio augmentée, pour Diacritik (le magazine qui n’a peur de rien, NDLR).
Boris-Hubert Loyer, bio-graphomane
