Détective : fabrique de crimes ?

Détective fabrique de crimes

Après deux journées d’étude à Montpellier et à Nîmes en septembre dernier, l’exploration de Détective, fabrique de crimes ?, initiée par Marie-Eve Thérenty et Amélie Chabrier, se poursuit le 14 janvier prochain, à Paris, avec une nouvelle journée de colloque, puis l’inauguration d’une grande exposition à la Bilipo le 19 janvier et enfin la publication d’un livre, avant celle des actes du colloque.

Détective fabrique de crimesLes 29 et 30 septembre dernier, deux journées d’études avaient ouvert ce travail d’ampleur sur un périodique dont le nom, Détective, est bien connu de tous, objet d’une légende un peu sulfureuse mais aussi masque d’une méconnaissance fondamentale de l’histoire, comme de la poétique de ce journal. Fondé par Henri La Barthe comme l’a rappelé Dominique Kalifa en ouverture du colloque, Détective a été racheté en octobre 1928 par Gaston Gallimard, secondé par les frères Kessel. La rédaction se compose rapidement de reporters expérimentés (Larique, Roubaud, Danjou…) mais aussi d’écrivains de renom et auteurs Gallimard, comme Kessel, Carco, Mac Orlan, ce qui a conduit Adeline Wrona à interroger la figure de l’auteur construite dans et par l’hebdomadaire.

Détective fabrique de crimesDétective ce sont aussi des unes sensationnalistes (les affaires Papin, Nozière, Weidmann, cf. la communication de Nicolas Bianchi), des photographies, un travail sur la figure du criminel (Elisa Baïtelli) auquel le journal à sensation donne un visage (Will Straw).
Détective met en lumière des types, construit des légendes, des figures (celles de l’aviateur, étudiée par Mélodie Simard-Houde, celle de la bonne, lue par Yoan Vérilhac).
Mais Détective, ce sont aussi des rubriques, des feuilletons littéraires, des séries, des jeux comme les mots croisés (Paul Aron) ou les Treize de Georges Sim (Marie-Astrid Charlier).
En somme, Détective est un véritable laboratoire de l’écriture médiatique, de sa sérialité matérielle et générique (Matthieu Letourneux), singulier malgré les ponts possibles avec les journaux américains de l’époque (Laëtitia Gonon).

Détective, n° 224, 1933

Le samedi 14 janvier 2017 se tiendra la troisième et ultime journée du colloque, autour de la poétique du fait divers, de la folie criminelle mais aussi des archives du crime, poursuivant cette exploration de la poétique d’un support singulier, Détective. En voici le programme détaillé :

Détective fabrique de crimes

La même semaine s’ouvrira l’exposition Détective à la Bilipo, passionnant déploiement d’archives du journal, replacées dans leur contexte et accompagnées d’autres publications de l’époque.

Détective fabrique du crime © Christine Marcandier
Détective fabrique du crime © Christine Marcandier
Détective fabrique du crime © Christine Marcandier
Détective fabrique du crime © Christine Marcandier
Détective fabrique du crime © Christine Marcandier
Détective fabrique du crime © Christine Marcandier

Détective fabrique du crimeExposition : Détective, fabrique de crimes ? (commissaires, Amélie Chabrier, Catherine Chauchard, Marie-Eve Thérenty), inauguration le 19 janvier de 18h30 à 20 h 30 à la Bilipo.
Bibliothèque des littératures policières, 48/50 rue du Cardinal Lemoine, 75005, Paris. L’exposition pourra être visitée jusqu’au 1er avril 2017.
Entrée libre, mardi au vendredi 14 h-18 h et samedi 10 h-17 h (fermeture dimanche, lundi et jours fériés).
Visite commentée par les commissaires de l’exposition (et ouverte à tous), le samedi 11 février 2017 à 16 heures.

A paraître le 26 janvier prochain, Détective, fabrique de crimes ? par Amélie Chabrier et Marie-Eve Thérenty, éditions Joseph K, 192 p., 24 € (Lire ici l’article consacré au livre)