Conquis d’emblée par un titre prometteur et un sujet qui ne l’est pas moins, j’ai lu La Flotte fantôme de P.W. Singer et August Cole (Buchet Chastel), livre qui s’est révélé quelque peu décevant sur la durée, pour ne pas dire la longueur. Le thriller maritime dystopique « affolant » annoncé se transforme au fil des pages en super production lisse. La faute à une avalanche de références militaro-industrielles qui tourne au name dropping technologique inutile et à un propos convenu qui vante in extenso les vertus américaines contre le méchant reste du monde.

Avec Gangs of London, Gareth Evans revisite la série de mafia en injectant un cocktail d’adrénaline et d’hémoglobine qui emprunte aux films d’action américain et asiatique (Die Hard, la saga Jason Bourne, le cinéma de John Woo ou de Takeshi Kitano). Des toits de Londres à la campagne galloise en passant par les faubourgs respectables où s’épanouissent les familles mafieuses, Gangs of London renvoie à Snatch ou à Peaky Blinders et esthétise l’ultra-violence jusqu’à la fascination coupable.

Unité 8200 (prononcez Huit Deux Zéro Zéro), une branche très secrète du renseignement militaire israélien, dirigée par intérim par le lieutenant Oriana Talmor, va se retrouver au coeur d’un maelström politique sur fond de terrorisme international. Unité 8200, c’est le titre d’un thriller rythmé, réaliste et tout en ironie signé Dov Alfon, qui vient de paraître en Folio « Policier ».

Diffusé sur TF1 depuis le 10 mars avec un battage raisonnable, Prodigal Son débarque en France quelques mois après son démarrage sur la Fox en 2019. Une série qui vient avantageusement remplacer l’horrible Magnum PI sans pour autant convaincre avec un pilote qui déborde de déjà-vu tout en essayant d’innover ça-et-là. Séance d’attrapage (ou pas), saison 2, épisode 5.

Vingt-neuf romans en vingt-sept ans, ce n’est plus de la constance, c’est du stakhanovisme. Une régularité de métronome dont Harlan Coben aurait tort de se priver tant chacun de ses livres bien calibrés, à l’intrigue millimétrée (pour ne pas dire formatée) se transforme en succès de librairie. Paraissant en poche, Double piège n’échappe à aucune des règles édictées par l’auteur dans chacun de ses romans. Jusqu’à la surdose.

Oubliez ce que vous croyez savoir du Japon, oubliez les stéréotypes faits de mangas ultra-violents, de rythme de vie effréné, de travailleurs qui se pressent, que l’on pousse dans le Shikansen ou de yakuzas caricaturaux et plongez dans Six-quatre de Hidéo Yokoyama, roman policier captif et captivant paru aux éditions Liana Levi.
Un thriller obsédant qui déploie une intrigue à la poétique d’haïku et met la psychologie des personnages et le poids de la société japonaise tout entière au centre d’une affaire non résolue depuis quatorze ans. 

Prenez un acteur emblématique de sa génération (Damian Lewis, découvert avec Spielberg dans Band of Brothers et dont le talent s’est affirmé avec Homeland), un habitué des seconds rôles dont la filmographie force le respect (Paul Giamatti, passé par Woody Allen, Alexander Payne, Peter Weir…) et vous obtenez le duo d’ennemis intimes le plus réussi du moment en tête du casting d’une série gonflée dans un New York post 9/11 rattrapé par ses démons : Billions.

Vingt-neuf romans en vingt-sept ans, ce n’est plus de la constance, c’est du stakhanovisme. Une régularité de métronome dont Harlan Coben aurait tort de se priver tant chacun de ses livres bien calibrés, à l’intrigue millimétrée (pour ne pas dire formatée) se transforme en succès de librairie. Paru le 5 octobre dernier, Double piège n’échappe à aucune des règles édictées par l’auteur dans chacun de ses romans. Jusqu’à la surdose.

Le Bureau des Légendes revient pour une troisième saison et mérite plus que jamais son surnom d’Homeland à la française, même si les premiers épisodes diffusés ce lundi 22 mai sur Canal Plus tendraient à montrer qu’il s’agirait plutôt d’un « outland » puisque l’action se situe majoritairement hors de l’hexagone comme celle son aînée à l’aube de la saison 4.