Et une fois de plus, écrivant non au fil de la plume, mais au crayon et à la gomme, le prétendu critique s’aventure du côté de la chronique. Il note en passant que ces deux mots ont six lettres en commun : crique, soit le lieu d’abordage qui ouvre sur les sentiers du terrain vague. Il fait attention de bien écrire crique, et non cirque – ou alors en accordant à ce dernier mot un sens lunaire, notre chroniqueur l’étant forcément un peu (dans la lune), surtout quand il esquisse ses “papiers” en marchant, ou en rêvant.
galerie Jean Fournier
Prévue au départ du 21 novembre 2020 au 16 janvier 2021 et repoussée pour cause de “deuxième confinement”, la sixième exposition personnelle de Pierre Mabille à la Galerie Jean Fournier se tiendra finalement du 16 janvier au 13 mars 2021. Sous le titre Variété, elle présentera divers aspects du travail du peintre né en 1958 à Amiens : des peintures récentes, comme toujours construites par la couleur ; ainsi que des dessins au lavis “renouant avec la figuration de ses débuts dans les années 1980, et avec les motifs de ses poèmes”.
Le 12 mars dernier a eu lieu chez Jean Fournier le vernissage de l’exposition Ensecrètement de Bernard Moninot, la troisième personnelle de l’artiste dans cette galerie, après Entre-temps en 2015 et Chambre d’écho en 2018.
Il y a quelques semaines, le 6 novembre, Diacritik a publié un article tournant notamment autour des écrits d’Éric Suchère et de la personnalité de Jean Fournier (1922-2006), dont la galerie, toujours en activité, contribue depuis quelques temps à publier la plus que recommandable collection Beautés.
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Il me semble – mais va savoir, la mémoire parfois s’égare dans le dédale du théâtre qui porte son nom – que la première fois que mon regard a rencontré le nom d’Éric Suchère, c’était sur la couverture du n° 28 de la revue If (dirigée de septembre 1992 à novembre 2011 par Liliane Giraudon, Henri Deluy et Jean-Jacques Viton).
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Comme souvent, un incipit surgit au sortir d’un rêve. Ce matin “une fois morts, les humains ressentent furieusement l’urgence de se pencher sur ce qu’ils ont légué, quitte à prendre aussitôt distance avec ce qui les avait fait tenir debout si longtemps” s’est étrangement gravé dans ma mémoire (je le note ici pour ne pas l’oublier). Mais comme il m’est impossible de commenter une telle proposition, je referme les yeux, songeant aux événements de la veille. J’imagine alors le fantôme de Jean Fournier (1922-2006) visitant, avec l’exquise réserve (cependant ô combien enflammée – intérieurement) qui le caractérisait, l’exposition de Bernard Moninot, qui se tient du 15 mars au 4 mai 2018 dans sa galerie au 22 rue du Bac à Paris.