Écrire sa critique sur le Procès Goldman après l’attaque du Hamas contre Israël, et c’est tout le sens que l’on souhaitait donner au film qui bascule. Dans ces conditions, la critique se doit – au-moins – d’être à la hauteur des enjeux qui lui ont été légués par les Lumières : émancipation des opprimés, construction d’une société du discours en contre-force, contrepoids, contre-tribunal au réel apocalyptique qui, sinon, englue tout. Reconquérir des droits sur le réel : voilà la mission de la critique. Au moyen de médiations artistiques en mesure de faire percevoir qu’est possible un autre réel que ce réel de bruit et de fureur qui envahit tout.
Arthémis Johnson
Sommes-nous entrées, entrés, dans l’ère Post-#Metoo ? Qu’est-ce c’est que « Post #Metoo ? » Ou encore : Existe-t-il des œuvres symptomatiques d’un après-coup à #Metoo ? Pour répondre en s’attardant à dessein sur le dernier film de Catherine Breillat – L’Eté dernier, tout un programme temporel dans ce titre… – il faut d’abord rappeler l’histoire proche qui a lieu sous l’égide de l’étendard #Metoo. Oui, le temps est venu pour un bilan provisoire sur ce que signifie que défendre pour toutes et tous le droit de vivre une vie épargnée de brutalités et de violences, vie sociale, vie ordinaire, vie professionnelle, familiale, mais aussi vie psychique et sexuelle.
« Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! » Chateaubriand
Les observateurs aux yeux perçants ont sans doute noté avec perspicacité à quel point depuis quelques mois la question écologique avait changé de substance dans le discours des journalistes, des politiques et des militants, voire dans les paroles des citoyens ordinaires. On parlait de « transition » et désormais on parle de « soulèvement ». On parlait de « réformes » et maintenant on parle de « révolution ». Depuis que la question écologique fait à peu près consensus social, les enjeux semblent en effet s’être transformés radicalement : ce qui est en question dans les medias, dans les conversations, dans les livres, ce sont désormais les manières et les modalités de la « transformation » écologique [mot neutre] et non plus la pertinence ou la nécessité ou non d’engager cette transformation.
À toutes les lauréates et tous les lauréats de #mondesnouveaux
Les faits : « Dans le cadre du Plan de Relance, le gouvernement a souhaité consacrer 30 millions d’euros à un programme de soutien à la conception et à la réalisation de projets artistiques, qui portera une attention particulière aux jeunes créateurs » (source : ministère de la Culture). 264 projets artistiques et littéraires ont été sélectionnés.
Sur Illusions perdues par Balzac & Giannoli (1837-2021)
Actuellement sur les écrans, l’œuvre repose de tous temps sur les rayonnages des bibliothèques et librairies.
Dans quelques années, on se souviendra de cet automne étrange au cours duquel on s’est mis à guetter furieusement les regards, les froncements de sourcils, les creux entre les yeux, le front, tout le haut du visage de tous ceux qu’on croisait dans la rue, dans le métro, au travail, pour faire face à la disparition de la bouche, des dents, des joues et de la langue.
En partenariat avec Diacritik, aura lieu ce dimanche 15 septembre, à 19h, dans le cadre du Festival Extra! du Centre Pompidou, une nouvelle édition d’« Apostrophes dans ma cuisine ».
Imaginez que vous êtes dans votre salon. La sonnette retentit. Vous ouvrez la porte. Un homme entre, s’installe en face de vous, vous raconte sa vie. Il vous raconte qu’il a eu des relations sexuelles avec des « petits culs » dont « un petit cul de black » qui s’appelle « Tam » (p. 182). Ensuite, il vous raconte qu’il a rencontré aussi dans sa vie quelques « grosses salopes » (pp. 23, 33, 250, 259).