SoBD 2019 : Dominique Goblet, Jean-Christophe Menu et bande dessinée polonaise

Du 6 au 8 décembre 2019, à la Halle des Blancs-Manteaux à Paris, se tiendra la neuvième édition du SoBD. 60 exposants et 150 auteur(e)s seront présents sur ce salon qui s’affirme d’année en année comme étant le rendez-vous parisien obligé des amateurs de bande dessinée – notamment patrimoniale et indépendante.

Après Catel (2013) David B. (2014), Daniel Goossens (2015), Florence Cestac (2016), Edmond Baudoin (2017), Marc-Antoine Mathieu (2018), Dominique Goblet est, cette année, l’invitée d’honneur du SOBD.  Diacritik a rendu compte de ses dernières publications, L’Amour dominical (avec Dominique Théate chez Frémok/Knock Outsider !) et un très beau et très dense petit volume aux Crocs Électriques. Neuvième art 2.0, la revue en ligne de la Cité de la Bande Dessinée et de l’Image, a rassemblé il y a deux ans cinq études à son sujet. Autant dire que Dominique Goblet fait partie des personnalités qui aujourd’hui comptent le plus, tant elle se tient en équilibre gracieux (ou en subtil déséquilibre) à la frontière de la bande dessinée et des arts plastiques. Elle vient de remporter le Grand Prix Töpffer pour l’ensemble de l’œuvre décerné par la ville de Genève (elle en est la troisième lauréate, après Jean-Christophe Menu et Nikita Mandryka).

© Dominique Goblet

Au SoBD, il est de coutume d’associer un (ou une) exégète ayant publié quelques travaux au sujet de l’invité(e) d’honneur. Cette année, c’est Jean-Christophe Menu qui a été désigné pour tenir ce rôle. Mais, s’il est vrai que ce dernier est l’auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur le neuvième art (notamment son “mémoire de maîtrise” de 1988, ses “cours de bande dessinée” de 1990 – deux ouvrages entièrement calligraphiés –, ainsi que sa thèse de doctorat d’État soutenue à l’Université de Paris 1 en janvier 2011 sous la direction de Pierre Fresnault-Deruelle, publiée à L’Association sous le titre La bande dessinée et son double), Menu est depuis plus d’une trentaine d’années reconnu en tant qu’auteur, cofondateur de L’Association (qu’il a quitté en 2011 pour fonder l’année suivante L’Apocalypse), donc éditeur (plusieurs ouvrages de Dominique Goblet ont été publiés à son initiative).

Un exposition personnelle (le Musée éphémère de Dominique Goblet), deux Master classes, ainsi qu’un cycle de rencontres animées par Jeanne Puchol et moi-même (le samedi 7 de 14h à 17h), permettront d’établir quelques échanges en public avec les invités d’honneur, au sujet de leurs travaux et de ce qui les relie, comme sur les liens qui se sont opérés entre L’Association et le Frémok  (avec la participation de Thierry Van Hasselt), ou sur la pratique du dessin à quatre mains (avec aussi Valentine Gallardo et Mathilde Van Gheluwe).

Autre temps fort du SoBD, la mise en perspective de la production en bande dessinée d’un pays étranger, cette année la Pologne. Un cycle de rencontres et de tables rondes est prévu dans la salle 2 de la Halle des Blancs-Manteaux le 7, de 14h à 18h. Pour l’occasion une “librairie polonaise de bande dessinée” sera ouverte sur le salon. La très belle exposition à la Bibliothèque Polonaise de Paris (6 quai d’Orléans), déjà ouverte depuis le 20 novembre, fermera ses portes le 8 décembre. Précipitez-vous, elle vaut le déplacement. Notons enfin que les éditions PLG, associées au SoBD, publient une excellente Histoire de la bande dessinée polonaise, sous l’autorité de Wojciech Birek, Piotr Machlajewski, Adam Rusek et Jerzy Szylak, avec une introduction de Renaud Chavanne, président-fondateur du salon.

D’autres cycles de rencontres sont prévus le dimanche 8, portant sur “études et discours sur la BD” (avec notamment des analyses de planches) et sur des “questions pratiques” (comme la situation économique des auteurs et des autrices, ou la bande dessinée hors du livre). Car le SoBD, c’est aussi le SOB : ce salon des ouvrages sur la bande dessinée qui “bat au cœur du salon”. La librairie Stripologie.com y propose plusieurs centaines de titres d’ouvrages – monographies, catalogues d’expositions, essais universitaires, revues, livres d’Histoire, etc. Notons enfin la remise, le samedi à 17h30 du Prix Papiers Nickelés SoBD récompensant un ouvrage remarquable sur la bande dessinée et le patrimoine graphique. On pourra consulter la sélection des ouvrages nominés en suivant ce lien.

© Dominique Goblet

Pour découvrir les noms des éditeurs participants, des auteur(e)s sur place (donc des signatures), ainsi que bien d’autres choses (manifestations, expositions, événements associés), suivre ce lien.