5 décembre 2022. L’automne touche à sa fin. Il est temps de clore cette année de “Choses lues, choses vues” avec ce dernier épisode qui porte, un peu par hasard, le n° 31, ce qui tombe plutôt bien parce que ce 5 décembre marque le 90e anniversaire de la naissance de Jacques Roubaud, auteur de Trente-et-un au cube (1973) et dont le dernier livre paru l’an dernier chez Gallimard, Chutes, rebonds et autres poèmes simples, présente une suite de poèmes en six lignes ainsi construits : 3 – 5 – 7 – 5 – 3 – 8 = 31 syllabes (ou sons – soit le même nombre que pour le tanka, lui, en cinq lignes : 5 – 7 – 5 – 7 – 7). Nous ne ferons pas ici la recension de trente-et-un ouvrages, mais ce nombre se retrouvera en tant que contrainte secrète nous incitant à épuiser la petite pile qui nous fait signe chaque matin, sur l’air de : “ne nous oublie pas”.
Jean-Christophe Menu
Contrairement à certains auteurs dont on ne cesse de découvrir en librairie de nouveaux albums avant même d’avoir eu le temps de lire les précédents, Jean-Christophe Menu se fait rare, au risque de devoir faire patienter ses lecteurs.
C’est quand le guetteur se surprend à ne plus rien attendre que tout arrive (air connu). Je viens de retrouver ces lignes de Paul Auster dans Moon Palace, recopiées il y a vingt-cinq ans sur une page de carnet : “Avec le temps, je commençais à remarquer que les bonnes choses n’arrivaient que lorsque j’avais renoncé à les espérer. Si c’était vrai, l’inverse devait l’être aussi : trop espérer les empêcherait de se produire.” Être travaillé par l’attente de l’inattendu, c’est avoir l’esprit plus libéré qu’entravé par le sentiment que, vagabondant sur un champ de ruines, nous pourrons ramasser, si la chance nous sourit, quelques vestiges de tentatives en apparence avortées, mais ouvrant certaines voies que le souci de “réussite” interdit de frayer.
Du 6 au 8 décembre 2019, à la Halle des Blancs-Manteaux à Paris, se tiendra la neuvième édition du SoBD. 60 exposants et 150 auteur(e)s seront présents sur ce salon qui s’affirme d’année en année comme étant le rendez-vous parisien obligé des amateurs de bande dessinée – notamment patrimoniale et indépendante.
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Voici un livre – il est heureusement pas le seul – qui ne se laisse pas facilement découvrir dématérialisé.
Entre le festival d’Angoulême et la polémique, c’est une vieille histoire. C’est aussi presque une fatalité : celle des manifestations publiques qui ne parviendront jamais à satisfaire tout le monde. Y a-t-il eu un festival de Cannes sans grincements de dents ? Une cérémonie des Oscars sans agacement ? Un Prix Goncourt sans remous chichiteux ? Et c’est heureux. Sans désaccord, pas de diversité. Alors, certes, l’édition 2016 du célèbre festival de la bande dessinée a cumulé les casseroles, mais est-ce une raison pour les lui faire traîner encore en 2017 ?