Michel et Michel

VSD les deux Michel (magazine photographié)

Cette semaine en une de VSD, des inondations et des citations de Michel (Drucker) pour annoncer un portrait de ce dernier par un autre Michel (Onfray).

C’est un autre portrait que l’on découvre, celui, pleine page ou presque, du Michel philosophe médiatique et médiatisé, tel qu’en lui-même, sortant d’une ombre photoshopée, mèche délicatement blanchie au Régécolor™ et regard noir sur fond noir sponsorisé par Alain Afflelou. L’autre Michel (Drucker, pas le Platon de télé), trône en bonne place dans une vignette tout en rondeur que ne renierait pas le présentateur à succès s’il devait en faire sa photo de profil sur Instagram ou Twitter. Après vérification, ce n’est pas la même et la trogne de Michel Onfray, quant à elle, éclaire aveuglément d’emblée la tonalité du panégyrique à venir.

« Je suis né en 1959 » nous dit Michel (Onfray).

Dès la première phrase, le « je-isme » nous explose à la figure de toute sa fatuité quand Michel (Onfray) nous raconte la télévision de l’âge de Pierre (Desgraupes et Dumayet) et de Léon (Zitrone). Dès la troisième, la politisation avance même pas masquée pour servir le propos de Michel (Onfray) : parler de Michel (Drucker) pour parler d’autre chose. De lui, en fait.

A tel point que dans ce portrait à la première personne – mais laquelle ? –, le brouillage induit par la gémellité des prénoms et la pose égotique commune (lors de la sortie de son livre De la lumière à l’oubli, Michel (Drucker) avait été grassement moqué par Le Petit Journal pour son côté « moi-y’en-a-je ») en devient sinon intéressant, du moins troublant.

Dans ce portrait croisé de Michel par Michel, on apprend dès lors que des « intellectuels se damneraient (…) pour être invités chez Michel Drucker ». Et Michel (Onfray) de pointer le snobisme des uns et le tropisme pour le karaoké des autres. En convoquant au passage dans un grand écart culturel à faire pâlir Jean-Claude Vandamme, Sylvie Vartan, Johnny Hallyday et un autre Michel. (Delpech, cette fois).

Enfin, comment ne pas finir avec le chapeau de l’article de VSD : « en pleine diète médiatique, le penseur nous livre un vibrant témoignage ».

« Diète médiatique » ? Michel cesserait de s’exposer dans les médias ? Et si oui, lequel ?