Monsieur le ministre,
Aujourd’hui sont proclamés les résultats du premier tour de l’examen du Baccalauréat. Il s’agit, peut-être encore, du jour le plus important de la scolarité de tous les lycéens de France et des professeurs qui les ont formés.
Monsieur le ministre,
Aujourd’hui sont proclamés les résultats du premier tour de l’examen du Baccalauréat. Il s’agit, peut-être encore, du jour le plus important de la scolarité de tous les lycéens de France et des professeurs qui les ont formés.
Magistral : tel est le mot qui vient à l’esprit après avoir achevé la lecture de La Cavalière de Nathalie Quintane qui vient de paraître chez P.O.L. A partir de l’affaire de Nelly Cavallero, enseignante à Dignes-les-Bains qui, dans les années 1970, avait défrayé la chronique en étant inculpée pour incitation de mineurs à la débauche, Quintane s’intéresse plus précisément à ces années de violente répression dans l’Éducation nationale, à la vague de radiations de professeurs. Dans un récit qui procède par excentrations, par retouches et par cercles concentriques, Quintane met au jour et à jour ce que cette violence institutionnelle des années 1970 dit de la violence étatique de notre temps. Inutile de dire que Diacritik ne pouvait qu’aller à la rencontre de l’autrice le temps d’un grand entretien autour de ce livre clef.
À l’heure où la rentrée est marquée par la parution du panégyrique de Jean-Michel Blanquer par lui-même, il est peut-être temps, loin des mondanités éditorialistes avec le ministre, d’écouter une véritable réflexion sur l’école. C’est précisément au moment de la rentrée que Philippe Watrelot, enseignant qui se présente lui-même comme un militant pédagogique, choisit de faire paraître son stimulant essai, Je suis un pédagogiste. En revendiquant cette étiquette de pédagogiste qu’on lui a attribuée, Watrelot en profite pour rouvrir le débat sur l’école, évoquer ses difficultés, son manque de budget et la dévalorisation criante du métier. À l’heure de la présidentielle, l’éducation doit être au centre des discussions avec des propositions fortes. Inutile de dire que Diacritik ne pouvait qu’aller à la rencontre de Philippe Watrelot pour échanger avec lui de cette école du futur.
Manifestation nationale contre la politique de Blanquer et Vidal. Reportage photo de Jean-Philippe Cazier.
Incisif, juste et remarquable : tels sont les mots qui viennent à l’esprit pour qualifier Un hamster à l’école de Nathalie Quintane qui paraît aujourd’hui. Entre autobiographie et réflexion, Quintane évoque avec force son expérience de l’école, de la collégienne qu’elle fut à l’enseignante en collège qu’elle est désormais depuis bientôt une trentaine d’années. Physique, politique, sociale : l’école est pour Quintane une traversée totale. Elle interroge autant les discours que chacun tient sur l’Éducation nationale que sa place dans la société. Diacritik ne pouvait manquer, à la parution de ce livre qui vite s’imposera vite comme un classique, d’aller à la rencontre de Nathalie Quintane pour un grand entretien.
Nous, membres de la communauté éducative du lycée Mozart du Blanc-Mesnil, devant l’insécurité sanitaire dont nous sommes quotidiennement témoins depuis la rentrée, avons été contraints de débrayer ce vendredi 25 septembre 2020 pour alerter notre direction et obtenir un certain nombre de réponses à nos questions.
Nous, enseignants du lycée Mozart en lutte, condamnons fermement les tests de positionnement auxquels, en français, chaque élève de Seconde est soumis en ce début d’année. Décidés en haut lieu sans consultation des personnels, ces tests posent une série de problèmes majeurs qui attestent de la défiance et du mépris croissants du ministère envers les enseignants.
Devant l’abandon de l’école par le gouvernement et l’absence de mot d’ordre syndical national, nous avons décidé de publier les tribunes des lycées qui dénoncent les épouvantables conditions sanitaires de rentrée. Ces tribunes sont concrètes. Elles ne s’embarrassent pas de généralités. Elles disent, au cas par cas, pourquoi élèves et enseignants sont en danger. Ici le Lycée Paul Eluard de Saint Denis (93) en lutte, littéralement ignoré par le Rectorat.
Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse,
Nous avons appris mercredi 29 avril, au cours de votre interview par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, que vous entendiez maintenir l’oral des épreuves anticipées de français, alors même que nous savons désormais que nous ne reverrons nos élèves, au mieux, qu’en juin – étant entendu qu’entre priorisation des lycées professionnels, départements « rouges » et craintes, légitimes, des élèves et des familles face au virus, dans bien des établissements, nous ne les reverrons probablement pas.
« Alors, moi je comprends rien, c’est trop dur les cours en ligne d’autant plus que l’ENT bugue souvent. Y’a trop de choses à faire, c’est dur parce que je comprends pas trop les explications et il n’y a personne pour m’aider ici ».
Cesare Martinetti est un journaliste italien, ex-directeur adjoint de La Stampa. Diacritik, avec son accord, publie dans une traduction d’Andrea Manara, son article paru le 25 mars dernier sur Altre / storie, une newsletter créée et dirigée par Mario Calabresi, rassemblant des reportages, des témoignages, des histoires et des analyses sur l’actualité ; une section est dédiée aux photographes en activité, avec leurs images et leurs histoires.
Passionnant et déterminant pour comprendre Blanquer et l’Éducation nationale : tel est l’essai de Philippe Champy Vers une nouvelle guerre scolaire : quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l’Éducation nationale qui vient de paraître à La Découverte.
La toute première vidéo mise en ligne sur Youtube (Me at the Zoo) a déjà été mille fois commentée et recommentée. Jawed Karim, l’un des cofondateurs de la plateforme nous apparaît face caméra devant la cage d’un éléphant. Il constate simplement que l’animal a une longue trompe et qu’il n’y a pas grand’ chose de plus à dire.
Les neurosciences, outil managérial des « réformes » Blanquer : l’affirmation demande explication et exige surtout son histoire, son récit, celle d’une idéologie en marche qui, désormais, préside aux décisions prises au sein de l’Éducation Nationale, à commencer par la suppression manquée de l’Inconscient et du Travail dans les programmes de philosophie en Terminale.