Certains événements résistent à être « racontés ». Le 17 octobre 1961 en fait partie. Pourtant, comme souvent, la fiction était déjà au rendez-vous. Le roman de William Gardner Smith, Le Visage de pierre, vient d’être enfin traduit en français : on découvre alors comment un jeune Afro-Américain venu à Paris pour s’éloigner de son pays a introduit dans son récit, dès 1964, ce qu’il a vu et vécu. Les écrivains français ne s’y mettront que plus tardivement : Didier Daeninckx en 1984 ; mais aussi Leïla Sebbar en 1999 et Thomas Cantaloube en 2019.
Didier Daeninckx
« Une investigation davantage intéressée à illustrer par l’archaïsme du partenaire la légitimité de l’usurpation »
Jacques Berque
Cette formulation très condensée de ce que sont les études coloniales, le sociologue et anthropologue français Jacques Berque la propose dans son essai de 1964, Dépossession du monde.
De nombreux hommages ont accompagné le décès de Jacques Higelin : « enchanteur, magicien, poseur de défis, funambule poète », le moindre d’entre eux n’étant pas ces obsèques entre joie et larmes, musique toujours.
Pour la 4e édition de ses rencontres, « Littérature au centre », en partenariat avec Diacritik, organise à Clermont-Ferrand tout au long de la semaine un festival autour des liens entre littérature et villes. Après avoir questionné les années précédentes le cinéma, la musique puis la cuisine, cette année, les rencontres LAC confrontent l’écriture aux représentations de la ville selon que la ville accueille ou rejette, dessine des architectures qui tressent nos vies ou encore déploie comme jamais l’imaginaire romanesque. Écrivains, architectes et sociologues dialogueront ainsi chaque jour autour de la ville.
On se souvient du célèbre vers du « Cygne » de Baudelaire : « La forme d’une ville change plus vite hélas que le cœur d’un mortel ».
Après une absence momentanée pour raison de Salon du livre de Paris et autres joyeusetés, votre Diacritik globe-trotteuse revient pour la suite de son journal nantais au Festival Atlantide (le jour 1 est à lire ici).
Sorti en librairie le 12 novembre, veille des tragiques attentats qui ont secoué la capitale, Murs murs est un ouvrage posthume. Son auteur, Tignous, est mort le 7 janvier 2015, assassiné lors de l’attaque terroriste de sinistre mémoire perpétrée contre Charlie Hebdo.