Avec Programme de désordre absolu : décoloniser le musée, Françoise Vergès signe un des essais majeurs de ce début d’année. À rebours de l’idée néo-libérale selon laquelle la décolonisation du musée occidental serait impossible, Vergès propose, dans le sillage de Frantz Fanon, une puissante réflexion qui repasse par l’histoire du musée, qui n’a jamais été un espace neutre. Participant à l’élaboration d’un pseudo-universel, le musée occidental est un outil de domination qui, désormais, doit être déconstruit dans un monde post-raciste et post-capitaliste. A l’heure où Emmanuel Macron annonce une loi accélérant la restitution des œuvres volées aux peuples africains, Diacritik est allé interroger le temps d’un grand entretien Françoise Vergès sur ce programme de décolonisation des musées occidentaux.

En attendant la réouverture des librairies, et dans une politique de partage en temps troublés, La Fabrique éditions offre dix titres de son très riche catalogue en téléchargement gratuit. L’occasion, pour Diacritik, de remettre en ligne l’article que Jean-Philippe Cazier avait consacré à l’essai de Françoise Vergès, Un féminisme décolonial, en septembre 2019.

Dans Un féminisme décolonial, Françoise Vergès développe un point de vue critique sur le féminisme pour en repenser les conditions de possibilité et les finalités. Il ne s’agit pas de nier la pertinence et la nécessité d’une pensée et d’une politique féministes mais de produire une nouvelle dynamique – et de nouvelles alliances – qui ne répéterait pas les impasses et points aveugles qui font du « féminisme civilisationnel » un nouveau moyen d’oppression.

« Chaque année, lors de la journée du 20 mars, on est ainsi sommé de se souvenir que l’on  » partage » une langue avec d’autres nations et d’autres peuples. On danse, on chante, on récite de la poésie, on révise sa grammaire et on recompte ses pays membres, tout en retraçant avec fierté la géographie des pays de la planète où la langue dite de Molière a laissé sa marque postcoloniale ».

Vient de paraître, aux éditions JC Lattès, un ouvrage au titre décapant, surtout par les temps que nous vivons… Nos ancêtres les Arabes – Ce que notre langue leur doit. Son auteur, Jean Pruvost était sur le plateau de La Grande Librairie le 13 avril 2017, avec Claude Hagège, Tahar Ben Jelloun et Muriel Gilbert. Il se présentait comme un « dicopathe », ne se plaignant pas du tout de la maladie qu’il a contractée il y a bien des années car c’est une saine maladie qui fait voler en éclats les clichés.
Le titre choisi, soulignait François Busnel allait faire grincer des dents… Tahar Ben Jelloun remarquait alors que pour entrer en langue ou en littérature, il n’est « pas besoin de visa »…

Au dernier Salon du livre de Paris (mars 2017), le Maroc était l’invité d’honneur. Il n’est pas sûr que les nombreux visiteurs l’aient noté. C’est pourtant une occasion, peu fréquente, de découvrir des auteurs publiés dans leur pays par des éditions marocaines car l’importation des livres dans le sens Sud/Nord n’est guère courante. C’est le cas du récit que nous présentons aujourd’hui, celui d’Abdallah Alaoui, Une enfance métissée – A l’aube d’un Maroc nouveau.

Chose promise, chose due, le comité de visionnage de Diacritik a regardé l’intégralité d’Au service de la France, la série d’Arte écrite par Jean-François Halin, Claire Lemaréchal et Jean-André Yerlès. Programmée à raison de quatre épisodes successifs par soirée et labellisée pochade comique et décalée au cœur des services de renseignements français dans les années 60, la sitcom a-t-elle tenu ses promesses ? Éléments de réponse avant la diffusion de la dernière salve ce jeudi 12 novembre.