Étonnant morceau de bravoure que la célébration des glaces du Ritz par Albertine Simonet, ces glaces si artistement moulées en monuments :
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À l’heure du coucher, le jeune homme entr’ouvre la chemise de son amante, découvrant ainsi les seins, puis le ventre. Voilà donc le corps féminin proposé en toute décence et célébré sur un mode poétique, non loin du sacré.
Albertine s’installe au logis de Marcel — celui des parents de ce dernier.
Tout tourne au mieux pour l’excellent Marcel. C’est que, renonçant à d’autres plaisirs, son Albertine vient habiter chez lui, c’est-à-dire chez ses parents absents de Paris : « chaque soir, fort tard, avant de me quitter, elle glissait dans ma bouche sa langue, comme un pain quotidien, comme un aliment nourrissant et ayant le caractère presque sacré de toute chair à qui les souffrances que nous avons endurées à cause d’elle ont fini par conférer une sorte de douceur morale. »
Le narrateur-héros se flatte ici de n’avoir jamais fait de différence entre ouvriers, bourgeois et grands seigneurs. Sa préférence irait même aux premiers d’entre eux. Ah bon ! Marcel connaîtrait donc des ouvriers et aurait fréquenté largement leur classe…
Fils de valet de pied et amant de cœur de Charlus, le musicien Morel affiche une prescience rare des dispositions sexuelles d’autrui, une prescience charmant le baron.
Au Grand Hôtel, les montées d’ascenseur varient avec le style et la conversation du liftier. Et, à chaque fois, cela donne un petit instantané plaisant.
Familières ou non d’un Marcel très présent, quelques jeunes files se divertissent au petit Casino du bord de mer : l’une officie au piano pendant qu’Andrée et Albertine valsent ensemble sans que s’en inquiète le jeune homme que charme leur aisance.
En retard au rendez-vous, Albertine trouve Marcel écrivant à Gilberte (son “ex” dont la petite Simonet sait bien peu). Façon pour lui de dire qu’il digère mal le retard de son amie et l’attente qui s’ensuit.
Réception chez la Princesse (suite et fin). La carrière mondaine de la marquise de Surgis est vivement rappelée.
Réception chez la Princesse de Guermantes (suite). Charlus fait la cour à la belle et scandaleuse Mme de Surgis, avec pour objectif de racoler ses fils.
Réception chez la Princesse de Guermantes (suite). Saint-Loup, dont vient de prendre fin la longue liaison avec Rachel, n’est ni de bonne humeur ni de bonne foi.
C’est toute une catégorie d’invertis que la narration prend ici en charge. Solitaires, honteux, craignant la tentation, ils se réfugient à la campagne.
Dans Du côté de chez Swann, Marcel découvrait un coin de Gomorrhe en espionnant depuis un talus la fille Vinteuil et son amie prêtes à s’ébattre. Voici que, face à son logis, le même devenu adulte surprend dans Sodome et Gomorrhe la rencontre initiale de Charlus et de Jupien.
Le duc de Guermantes n’est jamais sans maîtresse, une maîtresse dont à chaque fois il est follement épris et qu’il affiche. Toutes se ressemblent d’ailleurs :