Le recueil Dialogues en public réunit le courrier des lecteurs du magazine communiste Vie Nuove adressé à Pasolini de 1960 à 1965. Des centaines de lettres venues de toute l’Italie le pressent alors de prendre position. Au gré d’échanges entrelaçant les différents aspects de son œuvre (sur Antonioni, Joyce, le marxisme ou bien l’Évangile), le poète-cinéaste y prodigue des conseils, explicite ses convictions et son geste créateur.

De 1960 à 1965, dans le journal communiste Vie Nuove, Pasolini publie ses réponses à des lettres qui lui sont adressées par des lecteurs et lectrices. Dialogues en public réunit un ensemble de ces échanges entre les lecteurs/lectrices et Pasolini, celui-ci répondant aux interrogations très diverses qui lui sont faites autant sur son propre travail que sur des faits d’actualité, sur la politique italienne, sur tel fait divers, sur l’Église et la croyance, sur la littérature, etc.

Si proche et si lointain aujourd’hui, Pier Paolo Pasolini. De toute façon présent à nos mémoires en raison de sa vie mouvementée, de son œuvre multiforme, de ses liens avec la crème des lettres italiennes (Moravia, Calvino, Fortini, Sciascia), de sa fin tragique d’homosexuel assassiné il y a 40 ans. Il est donc heureux que Paul Magnette ait choisi de revenir à cette figure considérable et déchirée dans une jolie plaquette qui met en regard l’auteur de poèmes et le penseur politique, quitte à laisser de côté une production cinématographique flamboyante.

Avec Pulsions pasoliniennes, Fabrice Bourlez entraîne Pasolini dans un jeu singulier et étrange. En effet, l’œuvre de Pasolini est dans cet essai moins confrontée que greffée à celles d’autres auteurs, ou de philosophes et essayistes, pour rendre possible que se dessinent des idées nouvelles, des directions, des questionnements de ce que nous sommes et de ce que nous pourrions être ou ne plus être. Il y est ainsi question de corps, de sexualité(s), de queer, de psychanalyse, d’écriture, d’images, de politique – et d’un dehors qui toujours nous emporte vers des devenirs encore inconnus.

Après avoir donné à la scène en 2012 le vif et inventif Nouveau Roman, Christophe Honoré est revenu cet automne au théâtre avec Fin de l’Histoire, spectacle d’une rare force dramaturgique, entre grâce joyeuse et tragédie sans retour, inspiré et réécrit depuis L’Histoire (opérette), une pièce inachevée de Witold Gombrowicz. Emmenée par la figure même du jeune Witold, poète immature et solitaire parmi les hommes, la pièce traverse le siècle et ses événements de désastre, ses errances politiques mais aussi ses débats philosophiques en autant de questionnements sur lesquels Christophe Honoré a accepté de répondre pour nous le temps d’une interview ouverte comme on dit en italien. Après ses triomphales représentations à la Colline et avant son départ en tournée, le metteur en scène et dramaturge évoque à travers une série d’images ce que, dans Fin de l’Histoire, nous voyons, et ce qui nous regarde.