J’ai bien aimé le dernier James Bond. Je pourrais m’arrêter là, je vous ferais gagner du temps avec la plus courte critique de Spectre (et même lancer une nouvelle école de critique), mais, d’une part, j’ai un peu de temps devant moi avant la prochaine séance, et d’autre part, si je l’affirme aussi directement, comme on affirme qu’on est alcoolique chez les A.A., c’est parce que j’ai l’impression ces derniers jours d’être le seul à avoir bien aimé le dernier James Bond.
Auteur : Jeremy Sibony
Le flou. Puis l’horreur. La première image du Fils de Saul est trouble, on distingue quelques formes, puis on entend des cris, une silhouette se rapproche, elle devient visible : c’est Saul, on ne le quittera plus pendant presque deux heures ; quand il disparaitra de l’écran, il nous hantera longtemps après.
Le dernier Woody Allen est nul. Il est tellement moins bien que les précédents… (amen). C’est évidemment totalement faux, mais quand vous commencez la critique d’un film de Woody Allen, il FAUT débuter comme ça.
Depuis le début des années 2000 et Le Sourire de ma mère, Marco Bellocchio enchaîne les grands films avec une constance rarement vue. Pourtant, ce cinéaste majeur souffre d’un relatif mépris de la part de la critique française. Sangue del mio sangue sort donc dans l’anonymat et un parc de salle scandaleusement restreint.
Le cinéphile un peu lucide sait qu’il est souvent la première personne à qui l’on demandera, « Y a quoi à voir au cinoche en ce moment ? » et la dernière que l’on écoutera. Parce que, selon une légende urbaine, il aime l’ennui, le bruit des aiguilles d’une montre, les films où l’on engage la conversation avec un extraterrestre plutôt que de se contenter d’une baston.
Cette rubrique ne dérogera pas à la règle.