Les Moutons Électriques rééditent en cet hiver le cycle de Tyranaël, planet opera d’Elisabeth Vonarburg, reine-mère de l’imaginaire francophone. Tyranaël : l’histoire d’une planète, de la manière dont les hommes et les femmes qui la colonisent vont essayer d’y vivre. Sur cette planète il y a déjà des villes, des monuments, des artefacts d’une civilisation disparue. Mais ce n’est pas tout ; y règne aussi un étrange phénomène, la présence d’un vaste champ d’énergie bleue qu’on appelle la « Mer », qui recouvre épisodiquement la moitié des terres et qui annihile tous ceux qui l’approchent. Tyranaël brille par l’ampleur de sa fiction, sa grande maitrise narrative, la puissance d’invention qui s’en dégage ; autant de raisons d’aller à la rencontre d’Elisabeth Vonarburg, créatrice d’une œuvre de premier plan, sans égale dans la science-fiction en langue française.
SF
« une expérience démente de darwinisme social, conçue par un chercheur qui s’ennuyait, le pouce appuyé sur le bouton d’avance rapide »
William Gibson, Neuromancien
Actualité du cyberpunk ? La sortie fortement promue du jeu vidéo Cyberpunk 2077 ajoute à ce sentiment.
Rétrofictions est une série d’articles visant à relire des œuvres qui ont joué un rôle décisif dans l’histoire de la science-fiction, pour nous demander ce qu’elles nous disent aujourd’hui.
Sous le titre Infinités, la silhouette d’une femme nue se fond avec une vue de l’espace, la spirale d’une nébuleuse déroulant un semblant de chevelure sur la tête, des cercles concentriques et leurs rayons évoquant les représentations scientifiques qui permettent de comprendre l’univers. L’illustration délicate d’Aurélien Police invite à découvrir ainsi le recueil de nouvelles d’une auteure indienne anglophone, un ensemble de textes rares à plus d’un titre.
Depuis 1990, Dominique Douay n’avait plus fait paraître de roman original. Révélé par sa nouvelle « Thomas » en 1974, l’auteur de L’Échiquier de la création et de La Vie comme une course de chars à voile s’était tu pendant un quart de siècle. Il nous est revenu avec un roman ambitieux et intrigant. Un de ces livres qui ne se lisent pas seulement, mais qui se relisent.
Livre-scénario et livre-mystère, Vie posthume d’Edward Markham est presque un livre scrypte, un livre aussi cryptique et mystérieux qu’il est fidèle à un cinéma mental dont Pierre Cendors faisait déjà état dans Les Archives du vent (Tripode, 2015).
« Il y avait un homme à terre : les cheveux gris, mal fringué, inconscient. Et un autre penché au-dessus de lui : le teint pâle, les lèvres rouges, tendu. Comme je m’approchais, il m’a semblé qu’il griffait le visage de l’ivrogne. Sa main ressemblait à une araignée figée par le gel ».

Il ne fait guère de doute qu’en proposant un recueil des nouvelles de Ken Liu, Ellen Herzfeld et Dominique Martel, les bibliographes du site Quarante-Deux, savaient qu’ils allaient rééditer le triplé gagnant des recueils de Greg Egan Axiomatique (2006), Radieux (2007) et Océanique (2009), chez le même éditeur. De fait, l’auteur sino-américain est l’un des nouvellistes les plus récompensés de ces dernières années, pour des nouvelles aussi originales que réussies, alliant la force des idées à la beauté de l’écriture. Avec ses dix-neuf textes, La Ménagerie de papier permet donc de découvrir toutes les facettes du talent de Ken Liu, et le recueil est désormais disponible en poche, chez Folio. Par Samuel Minne
Quand, en 2008, Munuera et Morvan ont clos le cycle de leur collaboration avec Dupuis avec Aux Sources du Z, qui aurait cru qu’à l’image d’un Monsieur Choc, le légendaire Zorglub reviendrait avec sa propre série ? La Fille du Z est le premier album des aventures du savant diabolique à manteau de zibeline et fume-cigarettes, un spin-off technologique pétaradant qui exploite la force comique du personnage créé par Franquin et Greg en 1959 et emprunte (entre autres sources d’inspirations) sa thématique principale à Philippe K. Dick.

« Nous écrivons pour nous venger de la réalité » : Ceci est un roman de « science non-fiction », signé Rodrigo Fresán une histoire d’amour et d’Apocalypse, un roman des fins du monde, une machine à remonter et commenter le temps, le monde, l’être.
Il ne fait guère de doute qu’en proposant un recueil des nouvelles de Ken Liu, Ellen Herzfeld et Dominique Martel, les bibliographes du site Quarante-Deux, savaient qu’ils allaient rééditer le triplé gagnant des recueils de Greg Egan Axiomatique (2006), Radieux (2007) et Océanique (2009), chez le même éditeur. De fait, l’auteur sino-américain est l’un des nouvellistes les plus récompensés de ces dernières années, pour des nouvelles aussi originales que réussies, alliant la force des idées à la beauté de l’écriture. Avec ses dix-neuf textes, La Ménagerie de papier permet donc de découvrir toutes les facettes du talent de Ken Liu, invité du festival America 2016. Par Samuel Minne

Sur le chemin d’une taverne, Breq trouve une personne à demi-morte gisant dans la neige. Breq la reconnaît : c’est un ancien militaire qu’il a connu il y a longtemps, Seivarden. Le narrateur décide de le recueillir pour le sauver d’une mort certaine, bien que s’encombrer d’une telle personne risque de l’entraver dans sa quête. Breq nʼest en effet pas sur cette planète par hasard : il est sur la piste d’une personne qui peut lui procurer un objet rare, précieux, et surtout extrêmement dangereux.
C’est ainsi que commence La Justice de lʼancillaire, premier tome d’une trilogie de science-fiction, paru en 2013 et couronné en 2014 de la plupart des prix du genre dans le monde anglo-saxon. Par Samuel Minne