On parle presque toujours des œuvres que l’on voit, que l’on lit, que l’on écoute, dans une sorte de relation unique avec elles, comme si on vivait dans une « mono-réalité », comme s’il n’y avait d’un coup que le livre, le film, la pièce, et soi, comme suspendus dans le vide, sans même le temps qui passe, ou l’espace.
Melvil Poupaud
Extrait de l’album « Songbook » (Barclay, 2018).
C’est la respiration de ce début d’année 2021, une série française qui ne sacrifie rien à l’exigence et fait souffler un vent de surréalisme fou-fou sur le genre de la SF qui en a pourtant vu passer des Envahisseurs, des V et des X (Files).
Le directeur de la revue Possession Immédiate, John Jefferson Selve, fait scintiller peinture, photographie et textes littéraires dans un numéro IX à mi-chemin entre ombre et lumière. Une situation parfaite sur laquelle Diacritik a voulu revenir avec lui le temps d’un grand entretien.
Aujourd’hui, sort en salle un film que je vous conseille vivement de voir – et c’est peu de le dire. De dire que je vous le conseille et le dire « vivement », car tout en lui est si vif que le spectateur / la spectatrice s’en trouve vivifié.e. Il rend gai.e, mais de la plus belle gaité, celle qui joue avec des vertiges d’équilibriste, des dilemmes, des mélancolies. Il s’agit de La Belle et la Belle, de Sophie Fillières.
Dans le rapport étroit des livres aux films, l’adaptation est l’exercice le plus courant, paradoxal puisqu’à la fois naturel et hautement risqué. Plus rarement, c’est le film qui devient livre, comme dans ce Voyage à Film City que publie Melvil Poupaud chez Pauvert, journal d’un tournage en Chine, loin de se réduire à la seule prise de notes à la volée et au jour le jour.