« Murnau a su non seulement éviter toute concession à l’anecdote, mais aussi déshumaniser les sujets les plus riches, en apparence, d’émotion humaine. Nosferatu le vampire est construit tout entier autour de thèmes visuels correspondant à des concepts qui ont en nous des répondants physiologiques ou métaphysiques : concept de succion, d’absorption, d’emprise, d’écrasement, etc. » Éric Rohmer 

Nosferatu, eine Symphonie des Grauens, Nosferatu le vampire de Friedrich Wilhelm Murnau sort sur les écrans berlinois en 1922, il y a 100 ans. Plus qu’un film muet, un masterpiece du cinéma d’horreur aux multiples rebondissements dans sa réalisation, et qui doit sa survie à une poignée de copies miraculées. Les chef-d’œuvres comme les vampires sont immortels.

« Si vous étiez naufragée sur une île déserte, où il était pourtant possible de projeter des films, lesquels emmèneriez-vous ? »
Gena Rowlands : « Je ne pense pas que prendrais Une femme sous influence ; il est tellement bouleversant. Et Love Streams m’attristerait trop : c’est le dernier film que John et moi avons fait ensemble. J’emmènerai probablement Gloria ; c’est un film qui me donnerait l’impression d’être forte. Il m’aiderait à survivre. »
Gena Rowlands, Mable, Myrtle, Gloria… et les autres, Stig Björkman, Éditions Cahiers du Cinéma

Au son des plaintes d’un saxo sur fond de cordes seventies, l’œil de la caméra de John Cassavetes plane sur New York City dans la nuit, flotte entre les gratte-ciel illuminés, contourne la statue de la Liberté dont le flambeau, paraît-il, appelle les pauvres et les exténués. L’œil glisse sur l’eau, découvre Manhattan à l’aube. Un Manhattan de 1980, d’après-guerre du Vietnam avec encore ses tours jumelles.

Reprise des chroniques en forme de constellation…Tant de choses à lire, puis à commenter s’il nous reste du temps, de ce temps que nous préférons le plus souvent employer à la lecture, car là au moins nous avançons. Même s’il nous arrive d’emprunter de fausses pistes, et d’ainsi nous égarer, le soir nous n’en sommes pas au même point qu’au réveil. Tandis que, quand nous écrivons, ne serait-ce que quelques notes de lecture, nous prenons plus souvent la gomme que le crayon… En ces derniers jours d’un été plus chaud que de coutume (l’automne arrive et il fait 35° en région parisienne), quelques essais de voies – dans l’ordre : bande dessinée, cinéma, poésie.

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Je fais partie de ceux – probablement une minorité parmi les spectateurs – qui sont sortis l’esprit libre de la projection de The Dead Don’t Die, treizième film de Jim Jarmusch (quinzième, si on compte ses deux documentaires, Year of the Horse et Gimmie Danger), programmé en ouverture du dernier Festival de Cannes (et simultanément dans de nombreuses salles de l’hexagone). Libre signifie dégagé de tout souci d’en faire la critique “à chaud”.

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L’édition restaurée en Blu-ray et DVD chez Carlotta des trois premiers long-métrages en 35 mm de Jean-Claude Brisseau, Un jeu brutal, De bruit et de fureur et Noce Blanche, nous permet – il était temps ! – de reprendre lien avec une des œuvres majeures du cinéma français de ces quarante dernières années

À l’occasion de la sortie de Sophia Antipolis en DVD, Diacritik republie la critique de Joffrey Speno et son l’entretien avec Virgil Vernier. Ainsi se clôt un accompagnement critique du film et du partenariat construit autour du cycle « Société sécrète » avec le cinéma L’archipel. À noter : Mercuriales, le précédent et non moins sidérant long-métrage du cinéaste bénéficie à cette occasion d’une nouvelle édition.

Après Out, je n’avais plus envie de faire des films qui soient directement (ou indirectement) en prise avec la réalité sociologique – avec la réalité de la France de ces années-là. Donc : faire des films qui flirtent avec l’idée de fiction ; aller dans des directions décollant du réalisme, vers éventuellement le fantastique.”

Diacritik l’affirmait haut et fort de la sortie en salles des Garçons sauvages en salles, en février dernier : « l’un des plus beaux films qu’il nous sera donné de voir cette année ». Nous republions notre entretien avec Bertrand Mandico, réalisateur de cette transe spectatorielle érotique, visqueuse, poilue et fantasmagorique alors que le film sort en DVD, aujourd’hui.

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Une fois de plus – le propos n’étant pas de faire ici de la “critique cinématographique”, mais bien plutôt d’opérer des frottages, revisitant quelques scènes inscrites dans le moins défaillant de la mémoire (supposant quelques incursions dans un certain “théâtre” – et aussi sur l’autre scène) –, il nous faudra effectuer sur le Terrain Vague (ce lieu d’échanges où prendre de l’écart pour mieux sentir, pour mieux penser) un parcours en zigzags afin de rendre hommage – certes mélancolique, mais sans nostalgie – à l’œuvre, intensément jouissive et pour moi des plus formatrices, de Jacques Rivette.

Plus de 25 ans après, Twin Peaks est revenu sur les écrans de télévision et la série est désormais disponible en DVD. Ce retour, David Lynch n’en fait pas une suite qui permettrait de retrouver ceux que nous avions laissés dans la nuit de nos écrans et de nos souvenirs. Le retour de Twin Peaks ne reproduit pas Twin Peaks, il le répète en y incluant la distance qui nous en sépare.

A l’occasion de la parution en DVD du beau film d’Isabelle Ingold, Des jours et des nuits sur l’aire, nous republions l’article que nous lui avions consacré lors de sa diffusion en salles. Des jours et des nuits sur l’aire, d’Isabelle Ingold, est un film particulièrement beau et intelligent. Esthétiquement beau et intelligent. Politiquement beau et intelligent.