« À quoi ça pourrait ressembler, un roman du XXIe siècle ? En quoi ça serait différent d’un roman du XIXe, par exemple ? », se demande Pierre Ducrozet dans la note d’intention qui accompagne L’Invention des corps, son dernier roman, récemment couronné du Prix de Flore.
Don DeLillo
« Enter the Ghost », Hamlet
Je suis allée voir le dernier film de Benoît Jacquot, A jamais, parce que l’argument de la création et du deuil m’est cher. Parce que j’avais lu le très beau The Body Artist de Don DeLillo dont le film s’inspire. Mais aussi parce que Jacquot a été assistant à la réalisation dans de nombreux films de Marguerite Duras. Et puis parce que Duras lui a confié l’histoire du jeune aviateur anglais, ce jeune de vingt ans qui devient chez elle l’archétype de la jeunesse sacrifiée à la mort. Et encore parce que Jacquot a filmé l’écrivain tandis qu’elle parlait de l’écriture et que, de ces entretiens, est né l’un des plus beaux livres de Duras : Écrire.
« Mais c’était avant, maintenant c’est après. »
Le nouveau roman de Don de Lillo, le 17ème, Zero K, vient de sortir aux États-Unis et Au Royaume-Uni. La version française sera disponible en novembre en France. Son prénom complet est Donald, mais par les temps qui courent, mieux vaut en rester à l’abréviation, Don. Il est un peu tout à la fois Don, témoin de son temps, peintre et photographe d’une société qui le fascine et l’agace en même temps, une sorte de John Updike sombre, en ce sens que ses fictions ne se contentent pas des aventures sentimentales et sexuelles de ses personnages.
Le quotidien britannique The Guardian s’est amusé — si, si on s’amuse aussi au Guardian — à établir un classement des dix pires personnages de la littérature que, généralement, on adore (Top 10 hateful characters you love in literature). En d’autres termes, ceux et celles que l’on aime détester. La hiérarchisation a été faite dans l’ordre chronologique et non pas sur la base d’autres critères, qu’il aurait sans doute été difficile de justifier ou d’expliquer.