A l’occasion de l’exposition DéconstruKt, Bilal, découpe, déconstruit son œuvre pour mieux (re)créer un imaginaire au travers de cases silencieuses et fortes, emblématiques de son univers puissant. Présentées hors contexte, hors tout, les cases se muent en tableaux, les récits sont fragmentés, retravaillés isolément. Le visiteur se retrouve dès lors libre de replonger et de réinterpréter l’image et le dessin. Tout autant animée de cette volonté de transformer ses créations, RECONSTRUKT ? propose quant à elle une vision augmentée non seulement de l’inspiration de l’artiste mais également des thèmes mis en images, mis en scène.

Ceci n’est pas Bilal

Ceci est la vision de Bilal, l’œuvre, autant que ses sujets, revisités : transhumanisme, hybridation, « reconstruktion », Enki Bilal (ré)invente l’humain dans une galerie de portraits inédits et répondant à l’impératif du concept « Inclusive Hybrids » imaginé par l’auteur. A terme, ce seront 21 peintures qui composeront une réécriture de l’humain « par l’hybridation sociale, mécanonumérotechnologique et transhumanimale »… Des thèmes qui imprègnent tous ses travaux passés et aussi, sûrement, à venir. Sur l’autre versant, c’est la vision que l’on a de Bilal. Mais parce qu’il est un artiste total, Enki Bilal se joue d’un statut qui le ramènerait à la seule bande dessinée : il fragmente ses créations en de multiples cases (justement) et propose aux visiteurs d’expérimenter une liberté de découverte et d’interprétation uniques.

Qu’il s’agisse de RECONSTRUKT ? ou de DéconstruKt, les deux expositions donnent en miroir l’opportunité de voir Bilal autrement et en même temps, en parfaite cohérence avec ce qu’il est : sombrement optimiste, repoussant les limites de l’imagination, visionnaire.