Encore un Marvel ! Nouvelle série de l’Univers Cinématique, le premier épisode de Loki a été diffusé mercredi 9 juin sur Disney+ et posé les bases d’une intrigue en six épisodes qui mettent en vedette le dieu de la malice et convoque des gardiens du temps et la théorie des multivers dans une mise en scène tragi-comique qui fait la part belle à une iconographie sixties.

On se demandait ce que Loki était devenu après Avengers Endgame ; parce que si vous vous rappelez bien vos classiques, d’abord tué par Thanos dans les premières minutes d’Infinity War, Loki échappait à l’emprisonnement et à sa condition d’éternel perdant à la faveur du retour des vengeurs venus chercher les pierres d’infinité dans le passé. Sauf que… le premier spectateur venu des Terminator successifs et de la trilogie Retour vers le futur vous le dira, on ne badine pas impunément avec le voyage dans le temps. Fort heureusement, pour contrer les effets destructeurs des anomalies temporelles, un organisme régulateur veille et capture les « variants », ceux qui dévient du cours normal des choses et du droit chemin temporel tout tracé.

Reprenant en ouverture et plan pour plan une scène d’Endgame, la série débute donc dans un espace-temps inconnu, Loki se réveille au beau milieu du désert de Gobi, dépourvu de pouvoirs et immédiatement arrêté par le « TVA », le Tribunal des Variations Anachroniques, pour « crimes envers l’éternel flux temporel ». Si les ressorts semblent classiques, avec les présupposés marvelliens et ce que l’on connaît du demi-frère de Thor, ce premier épisode de Loki surprendra le spectateur avec des effets burlesques inattendus. Joué avec beaucoup d’élégance par Tom Hiddleston, Loki a souvent été réduit à un statut de faire-valoir, tout en passant du rôle de super-vilain à celui de frère en quête de rédemption, voire d’élément comique. En faire le héros d’une série qui porte son nom est une bonne trouvaille et une belle promesse ; d’autant que le Loki qui se retrouve en butte à une administration quasi orwellienne va se retrouver à enquêter et partir à la poursuite d’un autre criminel qui n’est autre que lui-même.

L’armée de scénaristes Marvel a une fois encore sorti les grands moyens pour rassembler les univers et écrire de nouvelles aventures cohérentes avec l’édifice global : quand Thanos tue l’Asgardien, il énonce « pas de résurrection cette fois-ci ». Ce que la série vient contredire a posteriori. Prometteur et nouvelle preuve que l’écriture est au centre d’un MCU qui n’en finit pas de s’étendre, après le cryptique WandaVision et le beaucoup plus prévisible Falcon & the Winter Soldier, Loki puise dans le matériau d’origine pour se proposer tout autre chose. Avec une esthétique qui renvoie aux films des années 60 quand il s’agissait de se représenter le futur (les ordinateurs aux faux airs de croisement entre un Minitel et une caisse enregistreuse) et des inserts en dessin animé qui évoquent les publicités éducatives d’antan, on s’attend à ce que Loki explore les multiples possibilités offertes par les paradoxes temporels et les réalités alternatives. Et aussi à ce que le duo formé par Mobius (Owen Wilson) et Loki se donne comme un nouveau couple de série télé comme on les aime, jouant sur les antagonismes et la collaboration forcée entre le flic à l’intuition sans faille et le bon méchant, tous deux redresseurs de torts en devenir. Á suivre au prochain épisode.

Loki, créé par Michael Waldron, d’après les personnages créés par Stan Lee, Larry Lieber et Jack Kirby. Réalisé par Kate Herron. Avec : Tom Hiddleston, Owen Wilson, Gugu Mbatha-Raw, Sophia Di Martino, Wunmi Mosaku… Diffusé depuis le 9 juin 2021 sur la plateforme Disney + (un épisode chaque mercredi). © Marvel Studios / Disney.