Cet obscur objet de violence : le corps féminin dévoré (Souad Labbize, Yamina Benahmed Daho)

Scène « orientale » de la soumission féminine vue par Léon Carré

« De retour à son palais, Shâhriyâr fit décapiter son épouse, ses servantes et ses esclaves.
Il combla son frère Shâh Zamân de cadeaux et de richesses de toutes sortes et le renvoya à Samarcande. Il se mit alors chaque jour à épouser une jeune fille, enfant de prince, de chef d’armée, de commerçant ou de gens du peuple, à la déflorer et à l’exécuter la nuit même. Il pensait qu’il n’y avait pas sur terre une seule femme vertueuse ».

(Les Mille et une nuits, Pléiade, Tome I, traduction Bencheikh-Miquel)

Le viol comme sanction d’une déviance féminine est inscrit depuis longtemps dans nos imaginaires : les contes, qu’ils soient d’Orient ou d’Occident, habituent auditeurs.auditrices, lecteurs.lectrices à considérer somme toute comme normale ou du moins inévitable cette « sanction » contre les femmes, êtres immatures qu’on doit dominer et, si possible, éduquer !

Car, comme le dit le poète, dans les mêmes pages introductives aux Nuits :
« Jamais à femme ne te fie ! Jamais n’écoute ses serments.
Qu’elle soit satisfaite ou furie, tout de son vagin dépend.
Elle mime un amour menteur alors que traîtrise l’habille.
Souviens-toi de Joseph pour te garder de ses ruses.
C’est grâce à Eve que Satan du ciel fit expulser Adam ».

La parole conteuse masque le viol

Que nous dit d’autre « Le Petit Chaperon rouge » si ce n’est qu’une petite fille désobéissante risque… le pire. En règle générale d’ailleurs on ne donne pas entièrement la version de Perrault qui se termine par la « moralité » suivante, exemplaire de cette notion de sanction : si la petite fille se fait dévorer, c’est qu’elle l’a bien cherché !

« On voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites, et gentilles,
Font très mal d’écouter toute sorte de gens,
Et que ce n’est pas chose étrange,
S’il en est tant que le Loup mange.
Je dis le Loup, car tous les Loups
Ne sont pas de la même sorte;
Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes Demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles;
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
De tous les Loups sont les plus dangereux ».

Mise en garde qui en dit long sur les mentalités et la manière d’élever les jeunes filles. L’illustration de Gustave Doré ne donne pas dans l’ellipse comme on peut le constater :

Gustave Doré, Le petit chaperon rouge

Lorsque l’écrivaine belge, Gudule, adapte Les Mille et une nuits pour la jeunesse d’aujourd’hui, elle ne reprend pas crûment le geste du Sultan mais en modifie l’explication ; c’est un jeune homme coléreux qui ne peut se contrôler : « Jadis, il y a de cela des lunes et des lunes, un puissant sultan nommé Schahriar régnait sur l’Orient. Cet homme, jeune, de belle prestance et de grand savoir, avait un terrible défaut : sous le coup de la colère, il pouvait se livrer aux pires cruautés. On le craignait donc, aussi bien à la Cour que dans les pays voisins, et chacun s’efforçait de ne point lui déplaire. Lors, il vivait en paix, entouré de sollicitude, adulé par les siens, ménagé par les autres, et ce bonheur eût pu durer toujours si la Destinée ne s’en était mêlée. »

La Destinée se présente sous les traits de la tromperie de son épouse lorsqu’il absent et qu’il la surprend dans les bras d’un esclave : « Avec un hurlement de rage, le sultan se rua sur les coupables et leur trancha la gorge. Puis, aveuglé par une fureur incontrôlable, il massacra toutes les suivantes, servantes et domestiques de l’infidèle, jonchant le sol de cadavres sanglants. Après quoi, il s’enferma dans ses appartements et pleura sur son infortune.
Il y resta une semaine entière sans boire ni manger, au terme de laquelle il prit une décision. Désormais, afin que pareille mésaventure ne se reproduisît plus, ses épouses ne survivraient pas à leur nuit de noces. Au lever du soleil, il les livrerait au bourreau ».

***

Enjamber la plaque où se reflète l’enfer. Un récit sur le viol est un joyau de courage et d’écriture dans un écrin particulièrement soigné des éditions iXe : c’est ce que nous offre Souad Labbize, un petit livre 10×13 que l’on garde dans le creux de la main tant il faut avancer à pas comptés dans sa lecture. Pour les lecteurs bilingues, c’est aussi la chance de pouvoir le lire en arabe puisque les deux écritures cohabitent. Les traductrices du texte en arabe sont Rola Sadaki, jeune Syrienne, étudiante à Lyon et la poétesse syrienne Salpy Baghdassarian. Née en Algérie en 1965, Souad Labbize a vécu en Allemagne et en Tunisie avant de s’établir à Toulouse.

Souad Labbize est déjà connue pour son premier roman, Je voudrais être un escargot en 2011 (réd. en 2017 et 2019) et par des traductions de poèmes en arabe de différents pays dont La Valeur décimale du bonheur, 95 poètes d’aujourd’hui, du Maroc au Yémen (anthologie) (Bacchanales n°60, Maison de la poésie Rhône Alpes, 2018). Elle édite sa propre poésie : en 2017, Une échelle de poche pour atteindre le ciel (avec des dessins d’Ali Silem, Al Manar), Brouillons amoureux (éd. des Lisières) et cette année 2019, aux éd. Bruno Doucet, son recueil Je franchis les barbelés. Enjamber, franchir, fabriquer une échelle pour aller plus haut, c’est, d’une certaine façon, sortir du confort trompeur de la coquille de l’escargot, sortir de la spirale qui a avalé la vie. Cette œuvre est en train de construire sa cohérence et elle requiert toute notre attention. Mais aujourd’hui, c’est son récit du viol qui nous retient.

Le préambule est à la fois une alerte et une confidence : « L’évocation de l’épisode fondateur de mes prisons intérieures ne se fera pas sans la traversée des sanglots. Ecrire ne me donnera pas la force de m’exprimer de pleine voix, les mots inconnus de ce drame se sont fossilisés depuis une quarantaine d’années » Tout est là : les larmes, la captivité et l’enkystement, les mots difficiles à trouver pour dire les maux enfouis.

Pourquoi en lisant ce récit, ai-je tout de suite pensé au mythe de l’enfant endormi qui désigne des grossesses plus longues que les neuf mois habituels ? L’enfant serait endormi, en particulier, quand le mari est absent pour une longue période ; et l’on sait que ce mythe a connu une nouvelle activation avec l’émigration maghrébine des hommes vers la France, laissant leurs épouses au pays. Cette croyance est acceptée par la législation islamique et est donc désignée comme une fiction juridique évitant des accusations d’adultère, d’enfant naturel grevant durablement le statut de la femme dont l’enfant se serait endormi dans son ventre. Rarement mais des cas existent, il y a aussi des fœtus qui se fossilisent dans le ventre de la mère. Yasmine Kassari, cinéste belgo-marocaine, en a fait un film en 2005, L’Enfant endormi. Sans doute ai-je pensé à ce mythe dans le sens de son inversion : à cause du rôle que joue la mère dans l’enkystement du viol et donc les années d’auto-gestation qu’il faudra à Souad Labbize pour parvenir à accoucher d’elle-même…

La seconde constante qui peut se lire dans cette reconstitution est l’opacité : « de quel tissu opaque faut-il vêtir l’enfance ? » C’est précisément contre cette opacité que l’écriture avance, difficilement. La première phrase nous prend de plein fouet, d’autant qu’elle reviendra comme un leitmotiv du récit emprisonné plus de quarante années : « Rien de grave n’est arrivé depuis que ma mère a hurlé. Mon récit balbutiant a buté contre l’écho de sa voix. Mes paroles se sont recroquevillées autour de leur noyau, d’autres moins souples ont implosé, semant un arbre à grenades dans les plis de la gorge ».

La petite fille de 9 ans a été violée par un adulte dans une entrée d’immeuble, dans un quartier du centre d’Alger. On est en 1974 : elle rentre, prête à raconter et à trouver des bras accueillants et des mots réparateurs. En lieu et place, c’est le déni de la mère qui l’inonde de reproches et l’esquive du père qui finit de la momifier dans la suspension de la vérité. La dénégation de l’adulte entraîne celle de l’enfant : « il ne s’est rien passé. Cela a failli arriver mais rien ne s’est passé » et l’anéantissement de la confiance envers l’adulte. Le langage métaphorique permet de dire sans dire et remet une fois encore, comme c’est souvent le cas en littérature, en symbiose l’horreur de la réalité et la beauté de la langue. La colère de la mère élimine toute compassion et renforce la culpabilité de la petite fille violée.

Quarante ans après, l’écriture tente d’inverser la force destructrice du refoulement. Le fait est figé, il nie l’écoulement du temps. Rien ne peut s’apaiser. Sans les mots vrais, il n’y a pas de résilience. Des tentatives sont faites mais qui ne surpassent pas la colère de la mère : ainsi le retour sur le lieu de l’acte, le trajet refait ne conjurent pas la peur. Sa mère raconte en arabe, seul le mot « viol » semble être prononcé en français : « Les mêmes souvenirs se déclinent dans les deux langues qui jouent ensemble à saute-mouton. A l’exception d’un seul mot prononcé en français par ma mère, pour raconter, en ma présence, ce que son idiote de fille a failli subir ». Ce mot que la petite file ne connaît pas et qu’elle va confondre avec une couleur, le violet, qu’elle aura toujours en horreur. Définitivement l’espace maternel n’est pas refuge mais repoussoir :

« En évoquant ces instants, je me vois marcher rue Diderot, en pleurant fort. Rue déserte, quartier absent. Je me vois grimper les deux étages en me préparant à avouer à ma mère. J’étais sortie en cachette, pendant sa sieste. Je craignais sa réaction. Certes, je ne m’attendais pas à du réconfort, mais certainement pas à une si grande colère qui m’apprendra à ne plus me confier en cas d’extrême chagrin. Je subirai d’autres agressions, d’autres viols et d’autres tentatives de viols. Personne ne l’a jamais su ».

Elle réalise, en écrivant, que la colère de sa mère a été tellement forte qu’elle n’a pas eu l’idée de se laver ; elle se demande si elle a réalisé ce qui lui était arrivé. Ce qu’elle intègre, par contre, c’est sa « responsabilité » quand la même chose se produira avec un cousin, avec un entraîneur de natation, avec un gardien de piscine, avec une bande de garçons du quartier, des commerçants, des passagers dans les bus bondés : « La seule présence d’une fille était une autorisation en règle pour la palper, l’embrasser, lui pincer un sein ou les fesses. […] Il suffit d’une fois pour enjamber la flaque où se reflète l’enfer séparant l’univers de l’enfance du reste de l’éternité. J’ai alors habité la solitude avec un compagnon fiable, le silence ».

Le récit de la mère se substitue à celui, tu, de la fillette : c’est elle qui a suivi un homme et non l’inverse ; c’est elle qui a désobéi : « Ma mère a continué à ébruiter mon malheur avec mépris, elle se plaignait d’avoir une fille stupide. Aucune des femmes informées n’a eu de mouvement vers la petite fille figée sous la pluie acide des mots maternels ».

D’autres agressions se succèdent racontées avec précision, sans que se dilue le sentiment d’être une « paria », « proie forcément consentante puisque je prenais le risque de sortir seule. Il y a un prix à payer, mais rien de grave… » Ce sont les derniers mots de ce récit qui prend à la gorge et qu’il faut lire dans son intégralité.

L’écrivaine confie : « Yemma est morte en janvier, je n’aurais pas réussi à lui en parler ni à l’aimer malgré l’admiration et la tendresse que j’aie pour le personnage qu’elle a été. Mon courage, je le tiens d’elle, elle a été dure et m’a écrasée mais ne s’est pas remise de ma persévérance à m’arracher à l’image qu’elle a essayé de me donner de moi-même. Je connais beaucoup de mères algériennes (et d’autres !) qui lui ressemblent et c’est de cela que je souhaite parler ».

Dans L’Orient littéraire de juin 2019, Ritta Baddoura a écrit très justement : « Souad Labbize livre un récit essentiel dont la teneur oppose à l’emprise de la fêlure ancienne, un réel élan : autrement fondateur, en mouvement, réparateur et porteur de sens, par-delà le traumatisme. Son récit est remarquable : par son courage et son intégrité. Par sa poésie qui accompagne la douleur, sans chercher à masquer, enjoliver ou tempérer. Par sa volonté extraordinaire d’aller au bout du silence geôlier, afin de dire le viol.
C’est peu dire que de confier qu’il est difficile de lire son ouvrage, encore plus de tenter d’écrire à son sujet, alors même qu’il recèle des trésors de résistance et de possibles repères pour aborder l’univers littéraire et la langue d’écriture de l’intellectuelle Labbize ».

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Yamina Benahmed Daho © Catherine Hélie / Gallimard

Dans un entretien paru dans Diacritik, le 26 février 2019, Johan Faerber interrogeait l’écrivaine Yamina Benahmed Daho pour son nouveau roman, De mémoire. « Véritable cristal de douleur contenue », écrit-il à propos de ce roman qui raconte la tentative de viol subi par Alya Benalitna et ses suites. Suites dont l’illustration de couverture rend compte de façon très suggestive : c’est un véritable labyrinthe qu’Alya doit traverser et dans lequel elle doit trouver, non sans peine, sa voie.

Les différents interlocuteurs que convoque la narratrice témoignent du parcours du combattant qui attend celle qui porte plainte et du dédale intérieur dans lequel elle se heurte à toutes ses résistances personnelles et familiales. Comme dans le récit précédent, c’est une histoire personnellement vécue que rapporte l’écrivaine. Elle précise dans l’entretien : « Après le procès, en 2017, j’ai eu le sentiment que je pouvais m’autoriser à transposer non seulement ce fait de violence et certaines de ses conséquences mais aussi les dispositifs et les rencontres qui en ont découlé (plaintes, convocations, entretiens, confidences …). Parce que la littérature a ce pouvoir : elle permet de raconter et de saisir un réel protéiforme ».

L’option d’écriture est donc différente de celle de Souad Labbize, les deux expériences étant dissemblables. Mais dans les deux cas, affronter le fait oblige à remonter plus loin que lui-même : « Je comprenais très vite que j’embrasserais des douleurs et des failles plus grandes, notamment celles qui caractérisent ma famille – mes parents sont arrivés en France après la guerre d’Algérie. En plaçant ce fait au centre de l’histoire, j’en faisais l’écho de violences plus anciennes, héritées d’une histoire familiale qui s’inscrit elle-même dans une histoire à la fois sociale et politique, dont la violence est décuplée puisqu’elle est collective ».

De la même manière, Souad Labbize finit par s’interroger : « Avec l’âge, ces regards accablants, la violence verbale de ma mère, l’indolence de mon père, ont peu à peu changé de signification pour la femme que je suis devenue. Qu’ont-ils tous vécu pour être aussi fragiles face au désarroi d’une enfant abusée ? »

La structure choisie par Yamina Benahmed Daho est originale puisqu’elle fait se succéder les personnes auxquelles elle doit raconter l’agression. Ajoutant à la véracité testimoniale du récit, chaque intervention est nommée, datée et située : le médecin généraliste, la gardienne de la paix du commissariat, le médecin légiste, le lieutenant de la direction régionale de la police judiciaire, le psychiatre, la psychanalyste, la psychologue clinicienne, le juge d’instruction et enfin l’ultime témoignage au procès devant la juge et les jurés à la cour d’assises du Palais de Justice de Paris, le 21 mai 2015 pour une agression commise le 1er janvier 2011. Ce sont les pages consacrées à ce qu’elle dit à la psychanalyste qui sont les plus nombreuses et les plus éloquentes ; elles reviennent avec régularité jusqu’au bout du parcours.

Alya parle, adaptant ce qu’elle dit à son interlocuteur.trice et surtout amplifiant son récit au fur et à mesure que sa mémoire est sollicitée. Ainsi, sous les yeux du lecteur se dessinent deux lignes narratives : celle du déroulé judiciaire et celle de l’introspection, l’une nourrissant l’autre. Le principe de la répétition qui préside aux choix narratifs n’est jamais lassant car il faut vivre le fait et ses conséquences dans sa longueur, ses hésitations, ses résistances et ses découvertes. La répétition est à la fois une violence puisque la victime est sans cesse sommée de redire l’agression et une catharsis car, en répétant, elle se délivre. Comme le dit l’écrivaine à J. Faerber : « La répétition est une forme d’apprentissage et la vie est bien à l’œuvre dans ce mécanisme. Plutôt que d’une reconquête, il s’agirait donc plus simplement d’une conquête ontologique du personnage ».

La dissociation entre ce que ressent le corps et l’incapacité de la personne à exprimer son effroi est magnifiquement rendu et fait sentir, autant que possible, la pétrification du sujet ; incapacité aussi à en parler même avec les proches, incapacité à traduire son corps dans des mots. Encore faut-il trouver des mots pour dire.

Dans les livres qu’évoque Yamina Benahmed Daho comme l’ayant marquée, comme l’ayant constituée « en tant que lectrice et auteure », je retiens à sa suite : « Parmi les voix qui m’ont accompagnée pendant l’écriture, je pourrais compter celle, fragile et douce, de la narratrice d’Un loup pour l’homme de Brigitte Giraud, celle, éclatante, du Chagrin d’aimer de Geneviève Brisac ou encore celle plus lointaine et moins contemporaine mais toujours moderne de Shéhérazade des Mille et une nuits qui sans cesse revient à son histoire pour sauver sa vie et qui, par ce mécanisme, tisse un véritable ouvrage fait d’un récit multiple ».

Les deux récits étudiés, celui de Souad Labbize et celui de Yamina Benahmed Daho, disent clairement les inégalités entre les hommes et les femmes et ce que les femmes subissent depuis des siècles et dans les différentes sociétés ; le viol s’y inscrit comme un blason récurrent et intolérable :

« J’ai compris dans ma chair que la violence ciblait les filles plus que les garçons. J’étais une fille, cela m’attirait la violence d’hommes armés de leur sexe ou de leur main rapide à s’abattre sur ma joue ». (Souad Labbize)

« L’espace public est aux hommes. Les femmes, surtout quand elles sont seules, ne font que l’emprunter Parfois s’en excuseraient presque. Quand je m’interdis de marcher dans la rue, de me promener dans un parc, de prendre un verre dans un bar, d’aller à un concert, je m’excuse d’être une femme et j’applique finalement ce qui a toujours été transmis aux femmes : pour avoir la paix, mieux vaut rester au foyer ». (Yamina Benahmed Daho)

Souad Labbize, Enjamber la flaque où se reflète l’enfer. Dire le viol, éditions iXe, édition bilingue, avril 2019, 108 p., 6 € 50

Yamina Benahmed Daho, De mémoire, Gallimard, « L’Arbalète », février 2019, 142 p., 14,50 € — Lire un extrait