Séance d’attrapage, épisode 2 : JETT. Ou les aventures de Daisy ‘Jett’ Kowalski, braqueuse de haut-vol tout juste sortie de prison qui doit retomber dans le crime…
Le pitch de la série est très classique, son casting plutôt prometteur. Carla Gugino (Manhunt : The Unabomber, Californication), Michael Aronov (The Americans, Billions), Mustafa Shakir (The Night Of), Gil Bellows (Ally McBeal). JETT est une énième série de braquage, avec une héroïne tout en séduction, un parrain de la pègre dont le fils joue un double jeu, un malfrat russe retors et un flic sous couverture. Un cocktail déjà vu et parfois recyclé à l’envi au cinéma comme à la télévision. On ne compte plus les films et séries d’arnaques et de braquages (American Hustler, Ocean’s Eleven, Heat, Les Sopranos, Vegas, Boardwalk Empire) : JETT débarque en 2019 dans un genre balisé et aux attentes codifiées.

Ce n’est pas la première fois qu’une femme a le rôle principal au pays des malfrats (Kim Basinger dans L’Affaire Karen McCoy, Olga Kurylenko dans Code Momentum ou Catherine Zeta-Jones dans Haute Voltige) et Carla Gugino endosse la tenue de Daisy Kowalski avec une morgue et une détermination qui augure d’une cascade de déboires personnels ou professionnels. Le premier épisode fait bien plus que conforter cette impression : alors qu’elle tente d’échapper à son sort, Jett accepte de dérober une bague à un gangster qui vit à Cuba. Pour mener cette mission à bien, Jett demande à son protecteur, Charlie Baudelaire, de faire évader de prison Quinton, son complice et amant. Le couple se rend à La Havane et…

Tous les ingrédients sont là ou presque : la quête de rédemption, les propositions que l’on ne peut pas refuser, la violence, le sexe, les techniques et les secrets des monte-en-l’air et des perceurs de coffres, un duo de flics dont on pressent qu’ils viendront en aide à la voleuse. Les débuts de JETT sont portés par une atmosphère et un filmage qui sans être novateurs sont plutôt intéressants. L’utilisation de la lumière et un grain photographique qui accroche l’œil procurent à JETT une tonalité légèrement passéiste, jouant sur la lenteur et dédoublant les focales pour adopter les différents points de vue des protagonistes.

Avec deux premiers épisodes très prometteurs déjà diffusés, on se surprend à oublier que beaucoup a déjà été fait ou dit sur ce terrain connu, la réalisation très élégante et les cadrages qui doivent beaucoup par endroits à Norman Jewison (le fameux split-screen de L’Affaire Thomas Crown) sont plus qu’attractifs. Surtout, Carla Gugino porte le show par son impassibilité et sa résignation de façade. Avant les twists à venir et de grands renversements prévisibles ? A suivre.
JETT, créé par Sebastian Gutierrez, avec Carla Gugino, Michael Aronov, Mustafa Shakir, Gil Bellows dans les rôles principaux. Développé par Cinemax. 2019. Diffusé en France sur OCS.