Rabaté et Prudhomme à la plage (Vive la marée !)

© Pascal Rabaté et David Prudhomme, Vive la marée !

Ne nous plaignons pas que la marée est trop belle : l’album de Pascal Rabaté et David Prudhomme paru en septembre dernier fait partie des albums en compétition officielle lors du prochain Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

Pérégrination poétique savoureuse, Vive la marée ! explore le spectacle des tranches de vie estivales qui s’étalent telles les baigneurs sur les serviettes des plages des stations balnéaires. Long plan séquence au cours duquel des vacanciers se croisent, se rencontrent, se suivent, se parlent, s’ignorent, se jugent, se jaugent, se jalousent et s’envient… Vive la marée ! fait défiler devant les yeux du lecteur une succession de saynètes qui semblent sorties tout droit d’un film de vacances personnel.

© Pascal Rabaté et David Prudhomme, Vive la marée !
© Pascal Rabaté et David Prudhomme, Vive la marée !

Il y a du Jacques Tati dans ces images mentales, dans ces extraits sonores, bavards et drôles, dans ces dialogues d’une acuité sociale féroce. Toutes les CSP (ou presque) sont représentées : il y a les «prolos», les ménagères, les campeurs, les enfants, des seins nus, des couples, des dragueurs, des jeunots dévorés par leurs hormones, il y a des regards, des considérations économiques, politiques, poétiques, des envies, des freins, des obligations, des considérations existentielles d’importance («je le sens bien le plateau de fruits de mer»), il y a des travailleurs, des jouisseurs, des assujettis sociaux, des enfants, des vieux, des animaux…

© Pascal Rabaté et David Prudhomme, Vive la marée !
© Pascal Rabaté et David Prudhomme, Vive la marée !

Pascal Rabaté et David Prudhomme ont composé une ode à la diversité tout en finesse et en subtilité, le mélange des gens et des genres est le premier rôle de cette galerie de personnages bigarrés en vacance du quotidien, le temps d’un week-end à la mer. Enfin, la mer monte, la journée se termine, la plage se vide, laissant le calme crépusculaire s’installer, le soleil se couchant sur les aspirations des uns, les satisfactions et les déceptions des autres. Pour recommencer dès le lendemain sûrement, juste retour des choses.


Pascal Rabaté et David Prudhomme, Vive la marée !, 120 p. couleur, Futuropolis, 20 €