Partir à la découverte de l’œuvre magistrale de Claude Simon en explorant sa mythique maison de Salses-le Château où il écrivit la plupart de ses romans si déterminants pour notre contemporain, c’est ce que propose de faire, en un clic depuis votre fauteuil, la remarquable visite virtuelle proposée par la Région Occitanie. Initiée et accompagnée par Mireille Calle-Gruber, une des plus grandes simoniennes, cette visite vous plongera, guide à l’appui, dans les lieux d’écriture quotidiens de l’auteur de La Route des Flandres et de L’Acacia. Diacritik ne pouvait manquer de saluer cette formidable visite en interrogeant Mireille Calle-Gruber à l’occasion d’un grand entretien.
Mireille Calle-Gruber
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Lanterne magique de Jérôme Prieur, sous-titré Avant le cinéma (Fario, collection “Théodore Balmoral”), est la réédition, revue et corrigée par son auteur, de Séance de lanterne magique paru en 1985 chez Gallimard dans la collection “Le chemin”. Ce livre, j’étais passé à côté au moment de sa parution, comme cela arrive – et bien plus souvent qu’on ne l’imagine – avec certains livres dont on ne se rend compte que longtemps après qu’ils nous étaient destinés.
Étrange objet que Mireille Calle-Gruber met entre les mains du lecteur en publiant les Carnets de Tante Mie – et d’abord entre les mains de son premier lecteur, et quel lecteur !, Pascal Quignard, lequel préface l’ouvrage.
En 2016 nous quittait Michel Butor, l’une des figures littéraires parmi les plus inventives et remarquables du 20e siècle. C’est à la redécouverte et au prolongement de cette œuvre à la fois plastique et prolixe que nous convient les très beaux Cahiers Butor dont la première livraison, sous la houlette de Mireille Calle-Gruber notamment, vient de paraître chez Hermann.
La littérature, Mireille Calle-Gruber la conçoit en tant qu’expérience du « pas au-delà » selon l’expression de Maurice Blanchot.
Ce vendredi 21 avril, à l’initiative d’Edith Heurgon, Mireille Calle-Gruber et Marc Avelot, aura lieu à l’université Paris 3 un forum en hommage à Jean Ricardou, ardent défenseur du Nouveau Roman, réunissant chercheurs et écrivains afin d’honorer la mémoire du théoricien et de relancer dans l’énergie critique du contemporain son considérable héritage.
En cette fin d’année paraît le somptueux et généreux Dictionnaire sauvage Pascal Quignard dirigé par Mireille Calle-Gruber et Anaïs Frantz dont Diacritik vous offre la lecture exclusive des bonnes feuilles dont certaines, inédites, co-signées de Pascal Quignard lui-même.
Dans les décisives et ardentes premières pages de Critique et clinique, son bientôt ultime ouvrage, Gilles Deleuze, à la lisière crépusculaire et impuissantée de sa propre mort, se saisit de l’écriture comme d’un grand cri de vie contre le néant, défend le geste d’écrire comme ce qui rédimera le vivant devant toutes les disparitions, et déclare depuis sa coutumière vigueur que « La littérature est une santé ». Nul doute qu’une telle sentence, qui porte la littérature à ce point d’incandescence du vivant qui, coûte que coûte, veut demeurer en vie, résonne de toute sa fureur dans le splendide récit tout de roman qu’est Le Cheval de Claude Simon, enfin magnifiquement réédité par les soins de Mireille Calle-Gruber, et tout juste paru aux éditions du Chemin de Fer dans l’inventive collection « Micheline ».