Un objet transfrontières : la machine à coudre, Yamina Benahmed Daho et d’autres

Isaac Merritt Singer / Barthélémy Thimonnier (J Granger) WikiCommons

En février 2021, Johan Faerber s’entretenait avec Yamina Benahmed Daho, à propos de son roman récent, A la machine et de ce qui avait guidé l’écrivaine dans l’élaboration de sa fiction, à mi-chemin de l’enquête historique et du souvenir autobiographique. Dans ce « livre social et politique », on plonge dans l’injustice du conflit entre intelligence inventive d’un ouvrier et moyens financiers du capitalisme qui permettent de priver un inventeur des fruits de son invention. Car Barthélémy Thimonnier a inventé la machine à coudre et il est pourtant mort dans la misère. Aux États-Unis, I.-M. Singer, lui, saura faire fortune avec sa machine et faire de « la » singer l’équivalent du substantif « machine à coudre » : « Pourquoi, alors qu’ils inventent la même machine, Thimonnier meurt-il dans une absolue pauvreté et Singer meurt-il multimillionnaire ? », s’interroge la romancière.

Elle évoque, dans ce même entretien tout le travail de documentation et de terrain mené en amont de son roman : « Ces documents rares et le peu d’éléments entourant la vie de Thimonnier m’ont convaincue d’écrire sur cet inventeur. Je voulais comprendre le siècle industriel, comprendre pourquoi on pouvait crever de faim en étant l’inventeur d’une machine aussi révolutionnaire que le métier à coudre ». Elle a visité le musée Barthélémy Thimonnier de la machine à coudre et du cycle, en 2017, « passer devant la maison de Thimonnier, c’était quelque chose de particulièrement stimulant pour l’esprit. J’ai commencé à écrire à la fin de la résidence, c’est-à-dire à partir du printemps 2019 ». Elle plonge littéralement dans la misère de cette famille et dans l’injustice de son sort. Les vies d’inventeurs ne sont pas toujours des success stories, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire le plus souvent. Insérant la vie de Thimonnier dans le mouvement d’industrialisation du XIXe siècle, Yamina Benahmed Daho nous fait entrevoir les révoltes ouvrières. Bien d’autres éléments sur le roman et son  écriture sont offerts dans cet entretien, et soulignons au passage le grand intérêt des résidences d’écriture qui donnent la possibilité et les conditions aux écrivains de se consacrer à une œuvre puisque c’est sa résidence d’écriture au Musée Thimonnier d’Amplepuis qui place Yamina Benahmed Daho au cœur de son sujet, inspiré d’abord par la machine à coudre de sa mère « installée dans la salle à manger depuis mon enfance, achetée en Algérie : comment elle l’avait rapportée en France, après la guerre. Qui est l’inventeur de la machine à coudre ? » : « J’ai inséré ces souvenirs représentant ma mère cousant à la machine très tardivement. C’est alors que j’ai repris le récit. D’abord, je l’ai refondu, refondé. Puis, j’ai inséré ces fragments, que j’ai pensés comme des papiers griffonnés ou des photographies oubliées dans un livre, et qu’on peut découvrir parfois lorsqu’on le retire de la bibliothèque des années après ».

Résonance de souvenirs personnels liés à la machine à coudre dans les maisons d’enfance : comment ne pas reconnaître mon propre intérêt à me lancer dans la lecture de À la machine, par le désir d’être à mon tour rivée à cette mécanique en maîtrisant le rythme des jambes faisant fonctionner la pédale, accélérant ou ralentissant selon les besoins de la couture ? Cet hommage à la mère à travers l’évocation de la machine se retrouve dans plus d’une œuvre autobiographique. « Le récit a un pouvoir de réminiscence que je ne lui soupçonnais pas ». Ce sont donc dix pages, en italiques, qui racontent l’aspect plus autobiographique du roman : égrener à peu près toutes les dix pages, ce récit d’hommage à la mère retrace un devenir de la machine à coudre qui dit beaucoup de la vie laborieuse d’une femme et du symbole qu’il représente d’une vie d’avant l’exil. Il dessine aussi une continuité que bien des auteurs ont évoquée.

Le premier passage transcrit les impressions d’une petite fille de huit ans face à l’objet : lourd, massif, noir, bruyant, elle se demande si c’est un monstre et s’il peut, la nuit, s’attaquer aux humains. Puis, c’est la belle et précise description de la couturière en action, si adroite avec sa machine à pédale, bien avant qu’un petit moteur remplace la dextérité des jambes. La mère fabrique de belles robes aux sœurs qui se transforment en mannequins dans le couloir de la maison. Mais lorsqu’elle coud, elle pense aussi aux mille et une tâches qu’elle doit accomplir dans la maison. À la rentrée des classes, elle confectionne les objets utiles aux enfants et toutes sortes d’autres travaux de couture pour la maison. La sixième pause autobiographique est la plus longue : celle où la romancière apprend elle-même à coudre, dans un atelier parisien. Trois points semblent importants : la couture apprend la patience puisqu’une erreur se répare et qu’il faut découdre et recommencer… « vingt fois sur le métier remettait votre ouvrage… », écrivait Boileau : de quoi parle-t-on, de la couture ou de l’écriture ? : « Coudre, c’est passer du temps à découdre. En couture, il semble qu’il n’y ait pas d’erreur qui soit irréversible. En cela, c’est une pratique qui appartient au domaine du merveilleux » ; savoir coudre, c’est aussi apprendre l’autosuffisance : « se démerder pour s’habituer aux politiques de renoncement aux financements publics » ; apprendre à coudre, c’est enfin hériter de sa mère, « un héritage, purement physique, exclusivement technique ». Les souvenirs continuent à revenir à la mémoire de la narratrice : celui du repos dominical puisque le dimanche la mère ne touche pas à la machine sauf lorsque les enfants la harcèlent pour une petite réparation. Il est temps alors de connaître l’origine de cette machine : « En 1952 ou 53, ma mère achète une Singer à un démarcheur portugais, venu vendre des machines dans sa campagne algérienne durant la colonisation française ». Lorsqu’elle rejoint son mari en France après 1962, elle laisse la machine et revient la chercher dans les années 70 : « Démontée en pièces, elle supporte parfaitement le long trajet dans le coffre de la voiture et la partie effectuée en bateau ». Une seule fois, la narratrice va coudre avec sa mère qui a abandonné l’usage de la machine à cause de son âge. La machine devient « un mobilier de décoration ». Toutefois, « chaque fois que je tourne la clé qui reste toujours sur la porte dont le vernis est à peine écaillé, me reviennent des histoires, celles d’une femme, d’une mère, d’une famille, d’un exil, d’une enfance. La machine à coudre de ma mère est devenue un objet-souvenir : un objet industriel étrangement précieux et intime ».

Comme Yamina Benahmed Daho, d’autres écrivains ont donné une place à la machine à coudre dans leur histoire « de femme, de mère, d’exil ». On ne peut toutes et tous les évoquer mais rappeler quelques ouvrages prolongera cette histoire vivante de la machine à coudre, témoignant de temps et de pays qui ont sûrement entre eux des parentés. Hommage à la mère souvent. Mais aussi hommage à une pratique qui a permis à nombre de femmes non seulement d’élever leurs enfants, mais aussi de s’assurer de leur indépendance économique. Aussi, je commencerai cette anthologie des souvenirs de la machine à coudre avec Aoua Keita, née à Bamako en 1912.

En 1975 paraissait aux éditions Présence Africaine l’autobiographie d’Aoua Keita (1912-1980) sous le titre, Femme d’Afrique. La vie d’Aoua Keita racontée par elle-même, rééditée en 2014 et préfacée par Sophie Bessis, qui présente ainsi le récit : « Chronique d’une époque, témoignage d’une militante, ce livre est aussi un hommage admirable aux femmes africaines par l’une des plus ferventes et des plus distinguées d’entre elles ». La préfacière souligne aussi combien deux combats ont construit la vie d’Aoua Keita, celui pour l’indépendance de cet ancien Soudan français, actuel Mali, et celui pour l’émancipation des femmes. Dans sa totalité, ce livre est un document historique qui, même s’il n’a pas pris place dans les grandes fictions autobiographiques francophones, mérite une place notable dans les écrits des femmes africaines : on notera en particulier tout ce qu’il apprend sur les coutumes autour de la gestation et de l’accouchement, variant selon les groupes ethniques – Aoua Keita est d’une précision extrême et c’est tout à fait passionnant. Il est aussi important pour comprendre de l’intérieur et à partir d’un regard de femme les luttes pour les indépendances. Nous n’en retenons pour notre part qu’un aspect qui peut apparaître anecdotique : la place qu’y tient… la machine à coudre !

Aoua Keita détaille tous ses déplacements, au sein de sa famille, pour sa formation puis pour ses nominations dans telle ou telle ville de l’A.O.F., souvent par mesure disciplinaire pour entraver son action militante. Au fil des pages, elle note, comme en passant, sa passion pour la couture, passion nécessaire puisqu’elle ne se contente pas de coudre pour elle-même mais pour vendre ses travaux qui viennent compléter un salaire insuffisant. Après son divorce, elle est obligée de réduire toutes ses dépenses : « Les heures non ouvrables et une bonne partie de mes nuits étaient consacrées à la lecture, au jardinage, au tricotage, à la couture, car il a fallu reprendre toutes mes robes qui étaient devenues trop larges. J’ai signalé tout à fait au début que je faisais toutes mes robes et même celles d’autres personnes, moyennant salaire bien sûr ».

Lorsqu’elle est mutée à Bignona en Casamance, elle continue ses travaux de couture, en notant que lorsque la jeune fille coud elle-même son trousseau, elle soulage les parents de fortes dépenses. Elle s’adresse ainsi aux jeunes filles qui viennent veiller chez elle : « Et si par hasard vous avez des robes à faire, je peux vous aider dans la coupe et même vous prêtez ma machine, mais à condition que vous sachiez vous en servir ». Plus tard à Nara, elle insiste à nouveau sur ses activités de couture, nécessaires à son quotidien : « Je fis des économies assez considérables. (…) Pendant les heures non-ouvrables et en dehors de toutes campagnes électorales, j’avais une activité intense sans laquelle il aurait été difficile à la femme seule que j’étais de vivre dans ce pays. Je confectionnais boubous, grandes camisoles et tailles-basses. Je brodais nappes, napperons, draps de lit et taies d’oreiller. Non seulement cela constituait pour moi une distraction  qui m’épargnait tout ennui et m’évitait de prendre part aux interminables papotages toujours négatifs des femmes, mais j’en tirais aussi un revenu appréciable en vendant ma production ». Ces notations sont moins détaillées que celles concernant ses autres activités de sage-femme ou de responsable politique, mais elles sont suffisantes pour apprécier la machine à coudre comme objet d’émancipation par l’indépendance économique qu’elle lui assure.

Aimé Césaire, né en 1913 en Martinique (décédé en 2008) a publié son premier poème, Cahier d’un retour au pays natal en 1939. Il y évoque sa famille et son enfance : « Au bout du petit matin, une autre petite maison qui sent très mauvais dans une rue très étroite, une maison minuscule qui abrite en ses entrailles de bois pourri des dizaines de rats et la turbulence de mes six frères et sœurs, une petite maison cruelle dont l’intransigeance affole nos fins de mois et mon père fantasque grignoté d’une seule misère, je n’ai jamais su laquelle, qu’une imprévisible sorcellerie assoupit en mélancolique tendresse ou exalte en hautes flammes de colère ; et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, je suis même réveillé la nuit par ces jambes inlassables qui pédalent la nuit et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d’une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit ».

Charles Dobzynski est né en 1929,  à Varsovie en Pologne (décédé en 2014). Il est connu pour sa participation active à la revue Europe et est l’auteur de très nombreux ouvrages de poésie et de romans. Une de ses dernières œuvres, Ma mère, etc., roman, éditée en 2013 (éd.  Orizons)  porte un titre révélateur. Le poème IV, « La carpe du Shabbat » fait allusion à la machine à coudre :

Avec Chérifa Yamini, née en 1938 à Fouka (dans un village de la côte algéroise pas loin d’Alger), nous retrouvons la machine à coudre comme instrument d’indépendance économique. Dans son premier récit autobiographique, Les Secrets de la Mayda (YC éditeur), en 2006, elle raconte les difficultés de son enfance, le rêve réalisé d’aller à l’école malgré tous les obstacles de la pauvreté et le rêve non réalisé d’être médecin. Mais volontaire et tenace, elle se lance, avec succès, dans l’apprentissage de la couture dont elle devient une praticienne talentueuse. Mariée à un émigré, elle arrive à Paris en 1957 et, grâce à la compréhension de celui-ci, elle peut exercer son métier. D’abord midinette puis première main, elle s’engage ensuite dans la couture industrielle puis revient à des postes importants dans les grandes maisons de Haute couture comme Chanel, Yves Saint-Laurent et d’autres. A la retraite, elle décide de se lancer dans l’écriture. Comme l’autobiographie d’Aoua Keita, la lecture de son récit est passionnante par tout ce qu’elle nous apprend, sans langue de bois, du vécu d’une Algérienne pauvre de cette époque, de ce qu’étaient les rapports en colonie entre les Français et les Algériens.

Chérifa est à Fouka : elle s’inscrit à la force de son toupet à une école de couture à Castiglione, à côté de Fouka, et réussit sa formation, en obtenant son CAP Couture. Elle coud chez elle : « Les jeunes filles arabes choisissent les modèles dans les revues de mode que maman me ramène toujours des poubelles de ses patrons. Un vrai conte de fée ! Très vite, le luxe et la mode entrent dans notre chambre métamorphosée en maison de Haute Couture de Paris.
La vieille machine à coudre de ma grand-mère somnole dans un coin, couverte d’un drap. Je la réveille doucement, la dépoussière et graisse méticuleusement la canette à sabot, le pied-de-biche et la pédale. Dès que j’engage un morceau d’étoffe, elle se met à fredonner sous l’aiguille. Elle n’a jamais piqué de matières aussi fabuleuses, de lainages tant moelleux, de soieries si chatoyantes, de mousselines à ce point vaporeuses et de broderies aussi précieuses. La fée Carabosse transforme d’un coup de baguette magique notre triste chambre en un grenier de Cendrillon dans lequel quelques souris trottent furtivement. Les murs délabrés sont prêts pour le bal du Prince. […] Timidement et par curiosité, les femmes de colons viennent avec un catalogue. Surprises, elles examinent les robes suspendues. Hésitantes, elles décident de me commander un modèle ».

On peut finir ces souvenirs de machine à coudre avec l’écrivain haïtien, René Depestre, né à Jacmel en 1926. Dans son recueil de 2005, Non-assistance à poètes en danger, il dédiait déjà un poème à Popa Singer. C’est le titre même de l’un de ses romans les plus récents, dans ses tiroirs depuis bien longtemps. Popa Singer est la mère du protagoniste, Richard Denizan, qui ressemble à l’écrivain comme un frère jumeau. Depestre fait le récit de sa tentative de retour en Haïti en 1958 et de ses démêlés, pour ne pas dire plus, avec Papa Doc. Le récit est à lire pour la manière dont René Depestre raconte l’histoire de son pays et son refus de se compromettre avec Duvalier dont il fait le portrait d’un Ubu de ce pays et qui pourrait faire rire si on ne connaissait ses crimes : « Son Excellence portait les marques extérieures d’une sorte de grand deuil national : un trois-pièces en flanelle noire, nœud papillon blanc à pois noirs, pochette assortie, lunettes de borgne, l’œil gauche caché par un verre obscur. Son apparence générale respirait un air sournoisement hargneux et funèbre. La cordialité de l’accueil enténébra encore plus sa dégaine d’adepte du terrorisme d’État ».

Mais ce qui nous retient ici est l’hommage au personnage lumineux de la mère et au surnom qui lui est donné où Singer s’affiche ouvertement. C’est grâce à cette machine Singer qu’elle a élevé, seule, ses cinq enfants : « C’est grâce à la Singer, écrit-il, que les intelligentsias du tiers-monde se sont construites ». Comme la Singer, le texte fait « la navette » entre le «  « SS nazi des tropiques » et la « maman-bobine de fil » ; elle est ainsi nommée dans le « prélude » : « une maman-bobine de fil fera planer son cerf-volant enchanté dans l’azur féminin de l’histoire, en mère nourricière, ravie d’alimenter en brins de toute beauté la machine Singer à coudre les beaux draps d’un réel-merveilleux germano-haïtien, dans la peur bleu nuit des années d’enfance, avant d’équiper en rhizomes à la française les flambées de proses du soir qui feraient entendre au monde la sonate de la désolation qui est propre à la peau et aux os d’un pauvre diable de république noire ».

Le roman se déploie, entre ce prélude et l’épilogue, en trois mouvements. C’est au début du premier mouvement que le lecteur en apprend un peu plus sur Popa Singer. Avant la naissance de Richard Denizon, sa mère, encore jeune fille de Jacmel, achète « une machine à coudre Singer chez un importateur blanc du Bord-de-Mer ». C’est un commerçant allemand et pour faire bonne mesure, il s’est attribué le nom d’un poète autrichien, Hugo von Hofmannsthal. Son achat fait, sa mère doit le porter jusque chez elle et un homme se propose pour l’aider : c’est papa Loulou : « le hasard de l’emplette chez le faux von Hofmannsthal ménagea leur premier tête-à-tête de couple ». Et « Grâce à la navette que l’inventeur américain Isaac Singer mit au point à New York, en 1851, un préparateur en pharmacie et une couturière de Jacmel arrondissaient décemment les fins de mois ».

Ce que Richard ne comprend pas, c’est pourquoi sa mère ne s’est pas contentée du nom de Singer et pourquoi elle a ajouté le nom autrichien qui désormais la désigne : « Popa Singer von Hofmannsthal » ? : C’est parce que ce n’est pas une simple machine à coudre : elle a des pouvoirs comme le lui a prédit la maîtresse d’école, « connue comme moi pour ses états de possession » : « Madan Loulou, l’engin en métal et en bois qui sert à élever les cinq orphelins, derrière ses apparences de machine à coudre, est sous la coupe d’un papa-loa blanc, originaire de l’Europe centrale. Avant son arrivée dans ton atelier de couture la Singer a vécu en concubinage chaud avec un commerçant allemand patenté en usurpation d’identité. Elle tient de cette liaison le pouvoir de métisser… (…) Retenez d’ores et déjà, mesdames et messieurs de la compagnie, le nom de jeu (usurpé ?) sous lequel nous avons aimé avec passion la maman-loa métis de notre traversée du siècle. »

Ainsi, on retrouve bien, à l’origine de la conception même du poète haïtien les forces conjuguées, grâce à Popa Singer von Hofmannsthal, de tous les horizons. Il y aurait sans doute bien d’autres résurgences de cette présence de la machine à coudre nous faisant dériver sur les sentiers de nombreux pays mais déjà, en lisant ces cinq œuvres, on  déambule sur les sentiers maliens, algériens, martiniquais, polonais et haïtiens. De belles lectures !

Yamina Benahmed Daho, A la machine, L’Arbalète-Gallimard, février 2021, 176 p., 18 € — Lire un extrait
Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, 1939, Présence africaine poche, 2000, 92 p., 5 €
René Depestre, Popa Singer, Zulma, 2016, 144 p., 16 € 50
Aoua Keita, Femme d’Afrique. La vie d’Aoua Keita racontée par elle-même, Présence Africaine, 2014, 397 p., 11 €
C
hérifa Yamini, Les secrets de la Mayda, YC éditeur, 2006, 239 p., 15 €