Soirée Postcritique, ce jeudi, au Centre Pompidou

Ce jeudi 18 avril aura lieu, au Centre Pompidou, à partir de 18h30 une soirée consacrée à la sortie d’un collectif décisif qui paraît aux PUF sous la houlette de Laurent de Sutter, dans sa collection « Perspectives critiques » : Postcritique.

Réunissant des essayistes aussi bien en philosophie qu’en droit ou en critique littéraire, Postcritique interroge — comme son titre l’indique sans détours — la notion même de « postcritique » qui renvoie à un double mouvement intellectuel conjoint qui s’empare de notre temps : à la fois la fin du triomphe de la critique et l’ouverture dans le même temps à un nouveau temps de la pensée, de l’après-critique, allant au-delà l’épuisement du paradigme critique. Qu’il s’agisse de Mark Alizart, Dorian Astor, Armen Avanessian, Emanuele Coccia, Johan Faerber, Tristan Garcia, Camille Louis, Pacôme Thiellement et Marion Zillio, chacun des contributeurs imagine une sortie du terrible âge de la critique. C’est immanquablement à un volume de la rupture et de la décision d’entreprendre une voie nouvelle dans la pensée que sont conviés les lecteurs pour empêcher que l’histoire des idées ne soit que stagnation, retour, revenance et mort irrémédiable.

Que l’on parle de scène, de culture, de littérature, de savoir, de droit, de philosophie, d’existence, de mœurs, d’art et de technique, chaque contributeur de ce riche et décisif volume propose une issue postcritique à la mort, parfois même pas aperçue, de la critique : surcritique, perspectivisme, exégèse, totétisme, postcontemporanéité, circulation, clinique, métabolisation ou encore après-critique.

Car il faudrait le dire : Nous vivons l’âge du triomphe de la critique. Esprit critique, théorie critique, critique d’art ou études critiques – tout se passe comme si la critique était le lieu de l’intelligence contemporaine. Mais sait-on vraiment ce que l’on fait, lorsqu’on défend la critique ? Se rend-on compte, surtout, de la manière dont son discours, en saturant le domaine du pensable, nous rend bêtes ? Car la critique est d’abord une position : celle de la suprématie du sujet sur l’objet, de l’individu sur ce qui lui arrive, du spectateur sur ce qu’il voit. La critique nous rend bêtes, car elle nous rend forts – d’une force démesurée par rapport à ce qu’elle prétend juger. Celui qui critique a toujours raison. Or le désir d’avoir raison, dans le contemporain, est à la source de tous les maux : politiques, éthiques, esthétiques, écologiques, épistémologiques. Il est donc temps d’en finir avec la critique. C’est une nouvelle ère qu’appellent de leurs vœux, par dix propositions inédites, dix penseurs de la nouvelle génération, en un manifeste appelé à faire date.

La soirée de ce 18 avril, modérée par Jean-Max Colard, sera l’occasion de discuter de ce volume en présence de certains de ses contributeurs : Dorian Astor, Mark Alizart, Johan Faerber, Camille Louis, Laurent de Sutter, Pacôme Thiellement et Marion Zillio.

• Soirée Postcritique au Centre Pompidou, ce jeudi 18 avril, dans la petite salle, 18h30- 21h30. Centre Pompidou, 75004 Paris, entrée libre dans la limite des places disponibles

• Laurent de Sutter (dir.), Postcritique, PUF, « Perspectives critiques », 17 avril 2019, 296 p., 21 €
Sommaire :
Ouverture, par Laurent de Sutter
Savoir – Pour une accélération, par Armen Avanessian
Technique – Pour une surcritique, par Mark Alizart
Existence – Pour un perspectivisme, par Dorian Astor
Mœurs – Pour un totémisme, par Emanuele Coccia
Art – Pour une post-contemporanéité, par Marion Zilio
Scènes – Pour une circulation, par Camille Louis
Littérature – Pour une après-critique, par Johan Faerber
Droit – Pour une clinique, par Laurent de Sutter
Culture – Pour une exégèse, par Pacôme Thiellement
Philosophie – Pour une métabolisation, par Tristan Garcia