Nous apprenons la triste nouvelle de la mort de Jean-Pierre Carasso, traducteur hors pair des plus grands : Carver, Hemingway, Norman Mailer, Alice Munro, la liste est infinie… C’est à travers ses mots, et ceux de sa compagne Jacqueline Huet, que nous avons lu La Conjuration des imbéciles, Jay McInerney, redécouvert Last Exit to Brooklyn («œuvre hallucinée» selon ses propres termes en postface de la nouvelle traduction du livre, en 2014), lu Jim Dodge ou Stanley Elkin. Il a traduit plus de 400 livres depuis le tout premier, Hamlet et Œdipe d’Ernest Jones.
Le traducteur s’était expliqué sur son travail autour de Last Exit to Brooklyn dans La République des livres de Pierre Assouline en janvier 2014 et l’on ne peut qu’inviter à relire ce texte qui dit un travail immense mais aussi une humilité et une sacrée dose d’humour.
A Actualitté, il déclarait travailler énormément « comme tous les paresseux » et ajoutait : « je traduis, car écrire est la seule chose que je sache faire ». Et il savait le faire comme personne.
Un immense merci, monsieur Jean-Pierre Carasso pour votre œuvre, et à travers vous aux traducteurs, inlassables et humbles passeurs, sans qui la littérature étrangère serait réservée à une minorité.