Qu’il s’agisse d’une affiche de film, de la couverture d’un roman, d’un album de bande dessinée, d’une illustration pour la presse, seuls de rares artistes (illustrateurs, peintres ou dessinateurs) possèdent un trait reconnaissable au premier coup d’œil, signature de leur immense talent. Miles Hyman est de ceux-là. Présent à la galerie Champaka à Paris jusqu’au 14 novembre, l’Américain signe avec Drawings (Glénat) un recueil placé sous le signe de l’élégance, de l’esthétique et du beau.

Recueil, biographie augmentée, récit graphique et voyage au cœur de l’univers de Miles Hyman, Drawings est un objet littéraire précieux, qui magnifie l’œuvre du dessinateur autant qu’il explique les années de formation, les inspirations, les thématiques qui lui sont chères.

Drawings, c’est le portrait en creux du déracinement, de la création pure, de villes (Paris, New York, Los Angeles), de lieux (les cafés, les hôtels, la rue…). Et peut-être d’obsessions, d’une quête de la perfection. C’est également le récit de voyages, de corps et de visages, un condensé d’atmosphères plurielles à la dimension picturale quasi photographique. Miles Hyman saisit littéralement l’instant dans chacun de ses dessins, il porte (et fait porter au « lecteur » de son œuvre) un regard d’une grande acuité, partant de détails — de prime abord quelconques ou anodins — pour rendre l’ensemble saillant et signifiant par le trait, la couleur et la lumière, sa science du cadrage et de la perspective.

Mais Drawings, c’est aussi le portrait de l’homme par les amis, les coreligionnaires, les scénaristes, romanciers, éditeurs avec lesquels il a collaboré, échangé, partagé : Jean-Luc Fromental, Etienne Robial, Matz, François Guérif, Jérôme Charyn, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard et Philippe Mury. Ils viennent souligner, par leurs textes, l’intense poésie des images et les dimensions profondément humaines et humanistes de l’œuvre et l’artiste.

Miles Hyman, Drawings, 207 p., Glénat, 39 €

Exposition-vente à galerie CHAMPAKA PARIS. Jusqu’au 14 novembre 2015.