Jay McInerney : Kitchen Attitude

© Christine Marcandier

Dans Elle, chaque semaine, des fiches cuisine. Parfois les recettes sont celles d’écrivains, comme en janvier 2013, quatre fiches signées Jay McInerney. Qui sont directement parties dans un de ses livres (La Belle vie, forcément), sorte de marque-page d’un autre genre. Ce qui m’a permis de les retrouver (relativement) rapidement dans ma bibliothèque pour ce Books and Cooks du jeudi.

capture-d_ecc81cran-2013-01-21-acc80-11-17-25On y apprend que l’auteur de Trente ans et des poussières n’est pas très dessert, sauf si on lui propose un Affogato (crème liquide fouettée, glace vanille, expresso versé bouillant sur la crème glacée, cacao amer saupoudré sur le tout) et qu’il a en partage avec Duras un tropisme pour les vongole.

Chaque recette est accompagnée d’un choix de vin, c’est peu étonnant quand on sait qu’il a consacré un livre, chez Knopf, à sa passion, The Juice : Vinous Veritas, qu’il tient une chronique mensuelle sur le sujet dans House & Garden (textes rassemblés en 2006 dans A Hedonist in the Cellar) et qu’il avait déjà publié un Bacchus and me.

Sur son compte Instagram, @jaymcinerney, pas mal de cadavres de bouteilles — dont quelques-unes inestimables —, des photos de desserts qu’il ne mangera pas, des plats accompagnés de citations d’Hemingway. La première phrase de The Juice est d’ailleurs un hommage à Hemingway, « It began with Hemingway, as so many things do ». Elle suit une citation de Joyce en exergue, invitation aux plaisirs de la table et de la bouteille, « What is better than to sit at the table at the end of the day and drink wine with friends, or substitutes for friends ? ».

© Christine Marcandier

Des quatre recettes, gardons celle du ceviche de sole, soufflée par un ami de l’écrivain, le chef du Bernardin à New York, Eric Ripert : 15 minutes de préparation, pas de cuisson, ça laisse du temps pour bouquiner avant de recevoir 4 personnes. On rince 600 grammes de filets de sole (sans peau ni arêtes, évidemment, donc 15 mn c’est si votre poissonnier est sympa et japonais, sinon vous allez y passer plus de temps). On coupe la chair de poisson en lamelles. On ajoute quelques feuilles de basilic ciselé, un petit piment rouge coupé en petits dés (sans les graines et le pédoncule, précise la recette, mais je ne sais pas qui aurait l’idée de manger un pédoncule de piment). On mélange le tout, on ajoute le jus d’un ou deux citrons verts, 2 cuillères à soupe d’huile d’olive (ou de sésame, pour varier), on laisse reposer 2 mn, on dresse le ceviche et on mange. Le tout serait parfait avec un Risling, selon Jay McInerney.