La Fin de Mame Baby est le premier roman de Gaël Octavia, jusqu’ici connue pour son œuvre dramatique.
Ce livre, qui paraît aujourd’hui dans la collection « Continents noirs » des éditions Gallimard, est indéniablement l’une des belles découvertes de cette rentrée littéraire (lire ici la critique du livre) et l’occasion d’un grand entretien avec son auteure.
Elara Bertho
Dans une toute petite ville qui ne sera jamais décrite sinon par sa violence et par les noms de fleurs dont sont affublés ses immeubles, donc dans cette petite ville anonyme parce qu’universelle, que l’on appellera simplement le Quartier, Mariette se balance sur un rocking chair, un verre à la main, les yeux dans le vide. Elle divague. Elle rêve à voix haute, pour vous, Lecteur :
« Des gestes de mort et de vie, d’extrême tendresse et de violence inouïe, qui fissurent la surface lisse et bouleversent le temps dans sa course annoncée » : tel est le pari de Gestuaire, le nouveau recueil poétique de . Offrir un espace pour collecter les différents gestes et comprendre ce que signifie l’aventure poétique, l’ambition est vaste.
La parution du premier numéro d’Apulée. Revue de littérature et de réflexion avait été une fête, sous le signe des « Galaxies identitaires ». La naissance d’une nouvelle revue indépendante est toujours une joie, mais la puissance des textes et l’ampleur du sommaire de celle-ci ne pouvait que forcer le respect. L’on attendait avec impatience la seconde livraison et l’on ne peut qu’être comblé : avec ce second opus, Apulée prouve qu’elle est devenue une revue incontournable du paysage de la création contemporaine, ouverte au monde et aux langues, foisonnante, politique, inventive.
Dans l’Algérie des années 1980, une femme fuit. Marquée d’une étoile au front, elle porte un enfant. Elle court, elle échappe à ses tortionnaires, elle emporte son nouveau né toujours plus loin, elle lutte pour survivre – seule. Zoubida, comme l’était la Nedjma de Kateb Yacine, est l’étoile du nouveau roman de Tierno Monénembo. Critique et entretien avec l’écrivain, réalisé à Conakry, le vendredi 23 décembre 2016.
Il est des romans dont l’histoire elle-même est un roman. Le Messie du Darfour est de ceux-là.
Des foules protestant contre les violences infligées aux populations noires américaines. Des manifestations qui dégénèrent. L’état d’urgence déclaré pendant plusieurs jours dans une grande ville américaine. Nous sommes à Charlotte, le mois dernier, en septembre 2016. Plus de cent cinquante ans après la fin de la Guerre de Sécession en 1865 qui a consacré l’abolition de l’esclavage, le mouvement Black Lives Matter milite encore aujourd’hui contre le racisme quotidien et les violences des forces de l’ordre américaines, démontrant s’il était besoin, l’étonnante actualité du sujet de l’exposition que propose le musée du Quai Branly « Color Line, les artistes africains-américains et la ségrégation ».
Le poète ? – un créateur d’êtres de papiers. D’un fragile oiseau en cage, oui, mais pas n’importe lequel : un guide, une espérance, un art de lire.
« La huppe »
« Ô lecteur, mon frère, ma sœur, goûte avec nous une dernière histoire – à la bonne heure !
un jour
un pays lointain – terre de l’encens et des aromates
un pays familier du mouvant de l’existence
un poète est entré dans un marché
il a acheté une cage artisanale en bois
et des bouts de ficelle
pour y loger – quoi
un oiseau en papier »
« Notre antenne d’Elizabethville nous a fait parvenir des notes recueillies par la police et dont personne dans ce maudit quartier ne veut assumer d’être l’auteur. Ces notes vont être lues par notre consœur Sidonie Lutumba, Beauté Nationale, alias Black is Beautiful, alias Julia Roberts, alias Da Vinci Code. La lecture sans doute la plus longue de tous les temps, vu qu’elle va durer toute la journée, vous permettra de voyager à travers l’abomination du Bronx. N’ayez crainte, votre chaîne nationale a pris des précautions pour que personne n’ait la conscience citoyenne barbouillée ».
Au commencement était une disparition : Kitami, la chanteuse internationale, Kitami, l’étoile rwandaise, Kitami est morte. Son chant ne résonnera plus sur scène, ses disques ne seront plus en tête des ventes du box office.