Les bonnes surprises, c’est un peu comme un recommandé des impôts, ça vous tombe dessus au moment où vous vous y attendez le moins. Oubliez les maisons aux dragons et les anneaux de pouvoir, la rentrée série se lève à l’Est avec Tokyo Vice, mini-série immersive et noire signée Josef Wladyka, Hikari, Michael Mann (!) et Alan Poul. Adaptée du livre éponyme de Jake Adelstein, Tokyo Vice est filmé à hauteur de Gaijin, avec une précision et une âpreté qui vous happe dès les premières secondes. 

Avec Gangs of London, Gareth Evans revisite la série de mafia en injectant un cocktail d’adrénaline et d’hémoglobine qui emprunte aux films d’action américain et asiatique (Die Hard, la saga Jason Bourne, le cinéma de John Woo ou de Takeshi Kitano). Des toits de Londres à la campagne galloise en passant par les faubourgs respectables où s’épanouissent les familles mafieuses, Gangs of London renvoie à Snatch ou à Peaky Blinders et esthétise l’ultra-violence jusqu’à la fascination coupable.

La Belle Époque : une période de paix, de gaieté, d’insouciance et de prospérité… En 1899, la presse est libre, la deuxième révolution industrielle est en marche, le monde intellectuel et la création artistique sont en effervescence… le capitaine Dreyfus attend d’être jugé en appel et L’Antijuif paraît chaque semaine. Avec Paris Police 1900, Fabien Nury livre une fiction policière au réalisme cru jusqu’à la violence extrême, traversée de thèmes très actuels : la condition des femmes, l’antisémitisme, la peur du lendemain.

Prochainement dans Le Bureau des Légendes. La cinquième saison de la série d’Eric Rochant est diffusée à partir du lundi 6 avril 2020 sur Canal Plus et l’intrigue à venir est un secret jusque-là bien gardé. En attendant d’en connaître, retour sur la saison 4, qui a confirmé épisodes après épisodes pourquoi et comment Le Bureau des légendes est une série incontournable. 

On aurait voulu dire que la fiction française pouvait s’enorgueillir d’une nouvelle réussite avec la mini-série réalisée par Rebecca Zlotowski pour Canal +. On aurait voulu y croire après un premier épisode plutôt réussi et des prémisses courageuses (la France élit un président issu de l’immigration), on aurait souhaité que Les Sauvages nous emporte. Récit d’une déception, autopsie d’une création originale qu’on aurait aimé aimer.

Depuis sa diffusion, Chernobyl, la mini-série de HBO signée Craig Mazin, avec Jared Harris, Emily Watson et Stellan Skarsgård dans les rôles principaux, a quitté le terrain de la critique pure pour celui du fact-checking et des sujets dérivés : nombre d’articles fleurissent ça et là, qui pour donner raison ou tort aux auteurs, qui pour apporter un éclairage scientifique, donner la vision russophile de la tragédie ou relater l’explosion du tourisme à la suite de la diffusion de la série… Retour en 1986, en Ukraine avec Chernobyl, série à l’esthétique fascinante, au manichéisme discutable mais à la puissance indéniable.

Russel T. Davies a-t-il capturé l’essence de 2019 pour en faire le matériau d’une série fascinante, violente et d’une effrayante acuité ? A la fois drame familial, série d’anticipation, contre-utopie, après un pilote époustouflant d’intelligence et d’intensité dramatique et avant sa conclusion le 18 juin prochain, Years and Years s’affirme comme le TV drama à même de prétendre au titre de meilleure série de l’année. 

Depuis le 22 octobre dernier et à chaque nouvel épisode, on a envie de dire « précédemment dans Le Bureau des Légendes » à l’américaine et en VO avec la voix grave d’un mec qui fume trois paquets de cigarettes par jour depuis vingt ans. Alors que la saison 4 s’achève ce soir sur Canal Plus, Le Bureau des Légendes est déjà disponible en intégralité et en replay sur les plateformes pour une expérience de « visionnage boulimique » (en VF dans le texte).