Cher Simon,
Parler à celui ou à celle qui est dedans, qui vomit ou a envie de vomir, qui est là depuis longtemps, qui ne sait pas comment faire, comment sortir, qui ne veut peut-être même pas en sortir, est un exercice un peu vertigineux. Te parler, me parler à moi-même, leur parler de telle façon qu’ils entendent, acceptent d’écouter, ce serait quoi ? Qu’est-ce que je peux leur dire, te dire, me dire, que peut-on leur dire, si tant est qu’il nous demandent quelque chose, si tant est qu’ils aient envie d’écouter, si tant est qu’ils puissent le faire. Car ils ont bien sûr le droit de ne pas avoir envie, et de nous claquer la porte au visage. Ils ont le droit de nous trouver lourds, pénibles, à côté de la plaque. Ils ont le droit, ils ont même tous les droits, sauf celui de tuer, si tant est qu’ils puissent écouter. Que dire ? Quoi dire ? Ne commence pas ? N’y touche pas ? C’est pas bien ? C’est nul ? Ça ne mène qu’à la mort en passant par la case destruction ? De toi et des autres ? Des autres autour de toi ? C’est ça qu’on peut dire ? Des choses comme ça ? Seulement ça ? Oui. Mais je crois que ça ne sert à rien, au contraire. Quelqu’un qui y va sera encouragé par toutes les mises en garde, les rappels à l’ordre ou autres messages de prévention. Quelqu’un qui y va fuira dès qu’il sentira l’odeur de la morale, de la bonne volonté ou même de la vie ! Car quelqu’un qui y va, qui y est, refuse la bonne parole des gens de bien qui vivent bien, c’est plus fort que lui, ça lui fait des démangeaisons. Car quelqu’un qui y va est blessé par le bien, l’idée d’un bien, l’idée du bien, par le mal, l’idée d’un mal. Quelqu’un qui y va veut tout casser, que ça se taise, que ça arrête de commenter, de penser, de conseiller, d’interdire, d’autoriser. Quelqu’un qui y va ne veut plus laisser le monde tourner comme il tourne, il veut niquer les informations, danser sur le fil d’actualité, il veut débrancher, mettre sur off toutes les intelligences artificielles. Quelqu!un qui y va veut : l’oubli, le plaisir, le kif, le délire, l!arrêt du temps, du monde, l’oubli encore, l’éternité sans la mort forcément. Tu sais ce que disait Cocteau de la drogue qu’il connaissait bien, même si lui c’était l’opium ? Il disait que la drogue est une calme descente dans le temps. Quelqu’un qui y va veut tout, sauf les mots. Le verbal à la rigueur, surtout s!il est sexuellement dirty ou politiquement incorrect, mais les mots, ceux qu’on dit faits de chair, non ! On ne l!y reprendra plus. Il est blessé à cet endroit. Là, quelque chose ne cicatrise pas. Et ça vient de lui, comme le malheur de Phèdre qui venait de plus loin. Cher Simon, à chaque époque sa rage, sa révolution, ses lieux de profanations. A chaque époque ses drogues, sa drogue, son rapport au lien et à ce qui fait et défait les liens, les nœuds. A chaque époque son rapport à la relation, aux autres, au futur, à la possibilité d’un avenir. A chaque époque son besoin de destruction impossible à rassasier. Aux enfants de la chance, chantait Gainsbourg, aux enfants de la chance qui n’ont jamais connu les transes, des shoots et du shit. A ces enfants, Gainsbourg disait en substance, ceci : touchez pas à la poussière d’ange – angel dust – en shoot ou en shit, en snif ou en slam, touchez pas, car à la fin : zéro / héros / à l!infini ! Gainsbourg s’adressait à ceux qui n’avaient pas commencé, il chantait pour ceux qu’il nommait les enfants de la chance. Il leur disait simplement de ne pas commencer, de pas y aller, de ne pas y toucher. Mais que dit-on aux enfants de la malchance, ceux qui ont commencé, qui ont touché, qui touchent, qui y sont allés, qui sont dedans, et qui vomissent certains matins alors que le soleil se lève, et qui ont la nausée certaines nuits sous la lune ? J’ai lu ton livre, ton texte, c’est beau, précis, implacable. Mais une fois que j’ai dit ça, donnant peut-être à d’autres l’envie de te découvrir, de te lire, ce que je souhaite, c!est le but de cette publication, qu’ai-je dit, qu’ai-je fait ? Car je ne peux quand même pas faire une belle critique sagement assis sur mon canapé, mon chat à mes côtés, alors que toi tu as écrit ce livre dans ta fièvre, dans tes suées, la tête affolée par la vérité ! Je préfère te parler frontalement, et tant pis si c!est un peu naïf. Tu veux vivre ton truc ? Tu le vis, et tu vas le vivre, d’une façon et d!une autre. Tu le vis, je sais que tu vas le vivre, dans tes vies parallèles et dans ton écriture, dans ta nuit obscure et dans ton jour accablé, dans tes joies soudaines et dans tes espoirs fugaces, tu vas vivre tout ça, en le revendiquant ou en cachette de toi-même. Tu le vis, et tu écris. Qu’est-ce que je peux dire ? Qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce qui pourrait faire contrepoint aux mille cordes par lesquelles la terre nous attire vers le bas ? Cher Simon, est-ce que tu écrirais sans la drogue ? Qu’est-ce que tu écrirais si tu écrivais sans la drogue ?
Pourquoi as-tu écrit et publié Vomir ? La quatrième de couverture de Vomir dit que sous ta plume « les espaces du soin et de l’autodestruction se heurtent et deviennent le cadre propice à une réflexion à la fois poétique et politique sur l’individu contemporain et sa relation au monde. » C’est vrai. Mais c’est ça ? Est-ce seulement ça ? Le truc, c’est que je suis plus vieux que toi. Et que tu me fais penser à un autre que toi que j’ai connu et qui avait quelque chose en plus et en moins, comme toi. Il y est allé lui-aussi, il n!en est pas revenu. Il est parti d’un coup, en pleine nuit, arrêt respiratoire, là où il était il en avait oublié de respirer. Et personne pour lui rappeler de le faire. J’aurais bien aimé être celui qui lui aurait rappelé le petit réflexe vital, mais bon, je n’étais pas là cette nuit-là.
Quand je t’ai rencontré, j’ai pensé à ce garçon, même si vous êtes différents, bien sûr. Il écrivait lui aussi, et bien, même s’il n!avait pas publié. Tu sais quoi, Simon, en t’écoutant et te regardant l’autre soir, je me suis demandé si tu ne voulais pas mourir pour réussir, en réalité. Comme s!il n!y avait pas de réussite possible en dehors de la mort, avant celle-ci, comme si la vie était forcément une défaite. Cette idée se défend, et combien ! Souvent je suis d!accord avec ça. Mais je n!ai quand même pas envie de céder. La mort aura ma vie, mais j!ai envie de ne pas la laisser gagner sur moi, tu vois ? J’en suis là. Et toi ? T’en es où ? Je suis très orgueilleux, et très ambitieux. Comme toi, je crois. Mais peut-être que nous ne plaçons pas orgueil et ambition au même endroit ? Sur ce, ton livre est beau, fort, bravo. J’arrête là, on ne va pas se la jouer entretien long avec multiples questions et réponses, gardons ça pour les prochains livres. Donc où es-tu ? Tu y es ? Et où tu vas ? Tu y vas ? A plus – le plus est une croix, Olivier
Cher Olivier,
J’y suis, et j’y vais. Droit devant. Il y a tous types de personnes qui me disent toutes sortes de choses : « Fais-le pour toi », « Fais-le pour ta mère », « Fais-le pour le bien de l’humanité ». J’ai tellement écrit et exhibé ma polytoxicomanie que maintenant je me retrouve pris à mon propre jeu, et on attend de moi que je rende des comptes. Si j’arrête la drogue, beaucoup de monde peut le faire. Parce que je suis très, très, très malade. Au dernier degré. Héroïne récemment, 3MMC en intra-veineuse. GHB en continu toutes les deux heures. Que peut-on dire à quelqu’un qui y est ? Qui y va ? On peut seulement lui dire « Suis ton propre rythme, écoute ton corps un minimum, quand il sera temps de décrocher, tu le sauras. » Bien sûr, il faut se poser consciencieusement l’idée de la mort. Est-on prêt à disparaître ? J’ai laissé des instructions sur mon ordinateur en cas de décès pour gérer mon œuvre posthume. Mon éditeur s’y attend, même s’il ne veut pas en entendre parler. J’ai demandé la création d’un site internet gratuit d’accès où il y aurait tous mes textes et toutes mes chansons en téléchargement libre. Je commence à avoir une certaine discographie. Mais oui, il faut que tout se brise, que tout explose. Tu sais, avant ma vie d’écrivain, j’ai eu une vie insurrectionnaliste. L’avant-garde, la chère avant-garde qui ne regarde qu’elle-même dans ses petites actions de sabotage. Qui s’aime tellement. Une semaine de prison à Athènes et un tabassage dans les règles de l’art par la police grecque m’ont un peu calmé sur le pillage des supermarchés, l’explosion de banques et le harcèlement des CRS. Pourtant j’aime toujours cette vibration. Voilà, encore une transe. Le 1er mai, j’étais dans le bloc, devant. Je n’ai rien fait de répréhensible pénalement mais j’étais là avec les camarades de l’autonomie, à soutenir les autres dans leurs efforts, à rapatrier les blessés. « Paris, debout, soulève-toi ! » Ça faisait longtemps. Toute ma jeunesse. Avec l’anarchisme et les situationnistes je me suis bâti une identité radicale, à laquelle il fallait que ma vie corresponde. Nos soirées étaient faites de réunions clandestines où on rangeait nos téléphones dans le micro-ondes, plusieurs d’entre nous étant suivis par les renseignements, parfois par l’anti-terrorisme. La vision du monde policière est la plus pauvre qui soit. Ils ne voient pas les couleurs, ils ne sentent pas les rêves ni la fougue, ils sont administrés, et vivent dans leur tête un film hollywoodien. Je t’invite à lire mon texte « un drogué en garde à vue », sur ma dernière GAV qui m’avait mis dans un état de sevrage forcé, paniquant.
Pourquoi ai-je écrit Vomir ? Pour des raisons circonstancielles essentiellement. Je n’avais pas la Wi-Fi à l’hôpital, donc je ne pouvais pas regarder Netflix. Ainsi, il ne me restait que mon cahier et mon stylo, et j’ai toujours été un mauvais dessinateur, contrairement à mon père. Donc il ne restait qu’à vomir le texte, que j!incubais déjà en quelques sortes depuis treize ans de toxicomanie. Les premières phrases qui sont sorties sont celles-ci :
La drogue est un mensonge magnifique.
Dans l’adversité, l’issue la plus proche et la moins salutaire.
Le meilleur du pire de l’empire du divertissement.
La marchandise parfaite.
Walt Disney world dans les marges !
C’est la domination qui nous masse.
Le capitalisme qui nous masturbe.
Et moi qui jouit tranquillement.
Elles avaient toujours été là, tapies dans mon inconscient. Il a juste fallu les laisser passer. Contrairement au rap qui répondait à énormément de contraintes d’écriture – j’ai sorti deux albums de rap en 2015 et 2016 -, la prose m’a libéré. J!ai compris que l’on pouvait faire ce qu’on voulait avec ça, et que la littérature est un chemin vers la liberté. J’ai écrit Vomir en deux mois, à l’hôpital, frénétiquement. Ça a été terriblement marquant pour moi. Un exercice de transformation de soi, de mue. C’était mon premier récit de désintox, avant les cinq cures que j!ai fait ces trois dernières années, et tous les livres que j!ai écrit pour me soigner : « Testament d’un drogué, hommage aux psycho-prouts », « Jade Aérogare », « La partie des oiseaux », et d’autres… Il y a également mon album 15 titres « Tout ce que vous pouvez désirer » qui vient de paraître, et un prochain d!une vingtaine de titres : « Tentatives d’un escroc » à paraître avant l’été. Puis un EP 6 titres, « Propagandes », pour la rentrée de septembre. Donc tu vois, je me drogue de façon abondante et inconsidérée mais je ne cesse pas de travailler.
J’écris, tous les jours, je poste sur mon Facebook. J!exhibe mon corps mutilé et mes proches et mon attrait pour le BDSM. Je n’ai plus aucune pudeur. Je suis exhibitionniste. Est-ce que j’écrirais sans la drogue ? Bien sûr. Vomir a été écrit sobre, et je crois que c!est ce que j’ai fait de mieux. Rien que pour retrouver cette dynamique de pensée, cette fluidité, ça vaut le coup d!essayer de s’en sortir. Encore. Encore et en corps. Qu’est-ce que je pourrais écrire « contre » la drogue ? Pas grand chose qui n’est pas déjà dans Vomir, où je lui en mets plein la gueule. Et je nuance à la fin en disant « qu’elle est source d’aventures ambivalentes ». Mes ami.es s’inquiètent beaucoup pour moi. Ils ne veulent pas « assister à mon suicide ». Beaucoup de monde m’a lâché. Il reste les fidèles, les frères, les sœurs, le sang. Le front et ma sueur qui coule en permanence. J’erre dans le métro, je rate ma station, je reviens en arrière, je la rate à nouveau. Je suis complètement perché, et j’ai peur de redescendre. Il va falloir que je fasse une nouvelle cure cette été, pour partir en Colombie en septembre refaire ma vie à Bogota. Bref. Moi je moi je moi je. Complètement mégalo et auto-centré. Je suis touché de l’attention que tu me portes. J’arrive défoncé chez toi, tu ne me juges pas, tu ne m’exclus pas. Jeusuis très content de cette reconnaissance, de cette tolérance. Je te remercie pour tout. La toxicophobie est omniprésente dans notre monde, et je me fais virer de boîtes, de bars, de restaurants. Je suis en colère contre toutes les formes de polices, tous les agents de la métropole. A plus, Simon.
© Nabil Kaidi
Simon,
Comment peut-on avoir autant d’avenir et autant de mort sous les yeux, devant soi, sur le seuil de sa porte, dans son frigo, sous la peau, dans les veines ? Que dit-on à un couillon comme toi, qui écrit si bien contre l’état d’urgence ? Donc tu cherches à publier Jade Aérogare ? Je vais essayer de t’aider. Peut-être que ce papier Diacritik alertera quelque éditeur-lecteur ? C’est tout le mal que je te souhaite, le seul mal, l’autre, je marche dessus, il m’effraie et me met en colère. Tu m’emmerdes, j’ai envie de te fuir quand je ne vois que promesse de malheur dans tes WhatsApp qui font parfois s’éclairer mon portable la nuit ou au petit jour, sans parler de l’inquiétude pendant tes gouffres de silence qui peuvent durer trois jours. Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours, je le relèverai, avait dit l’Autre – il y a deux mille ans. C’est donc pour quand la relève – je parle de la tienne ? Car il parlait du Temple de son corps, l’Autre ! Le sanctuaire, c’était Lui, Toi, Moi ! Voilà que je te fais la messe ! Prends-toi ça ! Amen ! Vade retro, Satana ! Suis expert en paradis et autres enfers, que veux-tu, n’est-ce pas pour ça que tu es venu vers moi ? T’as flairé ? Écoute bien : aux pieds de la haine et de l’ombre, reposent le calme, la couronne d’épines, la franchise, la modestie, l’humour comme la vie devant soi ! La rage de l’échec, tu peux te la mettre au cul ! La victoire factice, c’est elle qu’il faut vomir ! Le couronnement final ne sera sûrement pas celui que tu crois, crois-moi ! Et si je te disais que j’ai écouté les même sirènes, à ton âge ou presque ? Et que je leur ai répondu ? Elles sont grisantes, j’avoue, elles ont de la répartie, certaines sont même super bien gaulées, mais le mal de mer arrive si vite… Contre les forces de l’ordre, tu as donc couché en désordre. Tu as cherché l’altercation, et tu t’es pris un des murs du Parthénon ! A moins que ce ne soit le métro place Exarchia, que tu auras resquillé, malotru ?
Mon respect est total, là n’est pas la question. J’ai seulement envie d’avoir un peu d’instinct de conservation pour toi, puisque tu sembles en manquer, peut-être. Le manque = tout le temps, vraiment ? Crave de Sarah Kane, t’as lu ? Si t’as pas lu, tu dois absolument lire tout Sarah Kane, toi. Et La mère de Pearl Buck, tiens ! Ça n’a absolument rien à voir avec Sarah Kane, c’est pour ça ! Donc par tous les temps, vraiment ? Putain de mauvais temps ! Putain de mauvais sang ! Écris le mal, le noir, l’abîme, les glissades délicieuses et dangereuses, écris la faute, la mise en péril de soi-même, si tu veux, mais reste si possible cette âme blanche qui danse pendant que d’autres dansent des heures. Danse la danse de mort, de vengeance et d’oubli ! Méfie-toi, nous vivons une époque où les vautours sont les victimes des aigles, et les aigles les victimes des drones aux intelligences artificielles ! Je te dis pas le carnage à venir ! D’ici-là, persévère dans ton être et ne cède jamais sur ton désir – voilà ce qu’un vieux comme moi peut te dire. Mais avant toute chose, fais bien toute la lumière sur cet être, justement, et sur son désir. Qui sont-ils ? Que sont-ils ? C’est peut-être pas si évident que ça. Tu pourrais même faire quelques découvertes étonnantes, de quoi passer le temps. Et si tu meurs, je ne te parle plus ! Olivier
Olivier,
Je suis désolé. Pour mon égocentrisme, pour mon narcissisme, mon exhibitionnisme, pour ma mégalomanie qui abîme toutes mes relations. Le soleil ne fait que tourner autour de mon cul, et de ça je m’excuse, oui. Il paraît qu’il ne faut pas dire « je m’excuse ». Mais « je vous prie de m’excuser ». Sauf que je sais pas bien comment on prie, moi. Tu sais, toi ? Je suis complètement autocentré : tout ce que je fais je le fais pour moi. Rien ne m’intéresse en dehors de moi, et toi comme les autres, Olivier et toutes les choses. J’ai peur de redescendre de ma perche. Alors j’exhibe ma vie, la vie tout court et celle de mes proches qui n’ont rien demandé. Je suis la honte de mes bandes. Je cherche des actes qui seraient à la hauteur des mots. A part ça, toujours envie de vomir, pas dormi plus une plombe, très mal au dos, plein le dos ! Je me couche. Merci pour tout, Simon.
Les substances-équilibres sont instables.
Désordonnées.
Je marche sur une ligne de crête à obsolescence programmée.
Une crête qui n’a même pas la poésie punk.
La montagne ne rêve plus d’une décadence sexy.
Rien n’est sexy dans la déroute.
Je me suis menti.
Un mensonge sempiternel et inéluctable.
Maintenant il faut tenir debout.