D’un art l’autre : de Gérard Titus-Carmel à Jérôme Game (Festival « Enjeux contemporains 12 »)

Comment les arts influencent-ils la littérature ? Comment permettent-ils non seulement d’en relancer le questionnement mais d’en innerver le dire lui-même au point d’en bouleverser la diction aussi bien que la fiction ? Qu’est-ce qui vient chahuter la littérature au point de lui redonner un nouvel élan ? Qu’est-ce qui des Arts en métamorphose profondément le dire ? Autant de questions qui seront lancées au cœur des nombreuses rencontres de cette ultime journée de la 12e édition des Enjeux contemporains « Sous influences : de l’art dans la littérature ».

D’emblée cette matinée va, dès sa première rencontre, poser la question de l’interaction de la poésie et de la voix, sa plasticité avec Marc Alexandre Oho Bambe et Jérôme Game. Capitaine Alexandre aka Marc Alexandre Oho Bambe n’est pas uniquement poète mais aussi slameur tant compte pour lui une poésie qui provient non pas seulement du verbe écrit mais du verbe lu. Le slameur devient celui qui accomplit le poème par son chant, c’est-à-dire son rythme dans l’énergie du monde comme le suggère son recueil Le Chant des possibles. De la même manière, comme en contrepoint, auteur notamment de l’important Salle d’embarquement paru en 2017, Jérôme Game produit une poésie sonore, qui fait de la voix proférée sa nécessité intrinsèque et ultime, faisant du poème la puissance vocale plastique.

A la voix ne manque jamais de se joindre l’image comme le suggère la deuxième rencontre de cette ultime matinée qui réunit Marc Blanchet et Jean-Loup Trassard. Écrivain, photographe et dramaturge, Blanchet se partage exactement entre ces trois activités qui, chacune, se nourrissent l’une de l’autre et viennent à se relancer l’une l’autre. La photographie, parce qu’elle est l’image matérielle, vient occuper le centre d’un dispositif d’écriture. De la même manière, Jean-Loup Trassard qui se considère comme « un écrivain de l’agriculture » se pose comme un auteur qui a mis à part égale la photographie comme pratique artistique. Introduit dans le milieu de la photographie par Bernard Lamarche-Vadel, Trassard s’impose vite par un grand nombre d’expositions qui dévoilent un patient travail sur l’enfance agricole qui demeure sa source d’inspiration majeure.

Enfin, la dernière rencontre de la matinée a lieu entre Gérard Titus-Carmel et Dominique Viart qui l’interroge. Il sera là question d’une œuvre dont les modes d’expressions sont aussi multiples que l’art lui-même : peintre, dessinateur, graveur, poète et essayiste. Quelles sont les influences que Titus-Carmel entrevoit d’une pratique l’autre ?

Samedi 26 janvier, matin
Théâtre du Vieux-Colombier 21, rue du Vieux Colombier 75005
10h00-10h45 : Marc-Alexandre Oho Bambe, Jérôme Game avec Jean-Marc Moura
10h45-11h30 : Marc Blanchet, Jean-Loup Trassard avec Pierre Schontjes
11h30-12h15 : Gérard Titus-Carmel avec Dominique Viart