Tolbiac résiste : reportage

© Joffrey Speno

Emmanuel Macron mis en scène dans une classe de primaire déclarait en professeur dans une interview à Jean-Pierre Pernaut « Les étudiants doivent comprendre une chose : s’ils veulent avoir leurs examens en fin d’années ils doivent réviser. Car il n’y aura pas d’examens en chocolat dans cette République. » Infantilisation de son auditoire, mépris pour les étudiant.e.s qui savent parfaitement qu’il faut réviser. Encore faut-il en avoir les moyens matériels ; moyens sabrés par sa politique. Mais devant la casse sociale, la révolte légitime des personnels hospitaliers, cheminot.e.s, étudiant.e.s, occupant.e.s de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des migrant.e.s, et tou.te.s celleux qui en sont solidaires ne fait que monter et elle n’est, elle, pas en chocolat.

Le Président ânonne encore « ils doivent comprendre que nous sommes dans un État d’ordre », alors que son Ministre de l’Intérieur Gérard Collomb s’agitait hier aussi à l’Assemblée nationale pour rappeler « la loi et l’ordre ». La loi et l’ordre d’un régime autoritaire, la loi de la matraque contre celleux qui se battent pour conserver le bien commun et l’intérêt général. Même Jacques Toubon, dans son habit de défenseur des droits a rappelé, non sans fermeté, que ce gouvernement portait atteintes aux droits fondamentaux.

Les violences policières grimpent et sont de plus en plus décomplexées pour réprimer un mouvement social qui prend, partout. Hier soir, les CRS ont expulsé les étudiant.e.s de la Sorbonne manu-militari et ont tenté de faire la même chose à Tolbiac. C’était sans compter l’appel à solidarité qui a engendré un afflux massif sur le site. La mobilisation paye, et devant un gouvernement qui raidit sa position sur tous les fronts, celle-ci ne fera que grandir. Quand certain.e.s font semblant de commémorer mai 68, d’autres sont bel et bien mobilisé.e.s pour une réplique 50 ans après.

Quelques images de Tolbiac hier soir.

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